𝖯𝖺𝗋𝖺𝖽𝗂𝗌𝖾 {𝑑𝑎𝑏𝑖}

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟶

La robe que je portais actuellement me faisait ressembler à une poupée. Rose bonbon, longue jusqu'aux genoux, avec de la dentelle ici et là. Et à vrai dire, ce n'est même pas véritablement de mon goût.

Mais lorsque j'ai vu les manches longues et transparentes, et les petits papillons sur le buste, j'ai craqué. Je me suis laissée envoûter par ces simples détails. Qui a t'il de mal à ça ?

Non, le véritable mal, c'est que pour être accordé, j'ai dû porter des talons roses horribles, qui me taillent les talons à chaque pas. Et je décrète officiellement que je n'aime pas les talons. Mes vielles baskets me manquent..

Je chasse rapidement ces idées qui ne me font que ressasser le passé, et suit Mina à travers le domaine.

Après m'être déjà perdue, j'ai préféré lui demander une rapide visite pour que cela n'arrive plus. Or de question de me retrouver de nouveau dans une cuisine à minuit encerclé par deux hommes mystérieux.

Nous avions déjà visité le premier étage, et je n'avais même pas eu le temps de me rappeler où était le salon et les chambres principales, que j'appris qu'il y avait en plus deux étages. Mes 8 de moyennes en orientation ne m'aideront clairement pas ici. Je ne sais même plus par où nous avons commencé.

Et je refuse de monter je ne sais combien de marches avec ces chaussures.
Si il s'agit bien de chaussures, et non des armes de tortures.
Plus le temps passe, plus j'en doute.

Nous gravions à mon plus grand malheur les premières marches, quand elle commença à me faire un topo sur les domestiques et travailleurs divers ici.

- « Pour commencer, le plus ancien ici s'appelle Shun. Il doit avoir 75 ans, et il refuse toujours de prendre sa retraite. C'est quelqu'un de très sympathique, mais parfois sa mémoire lui joue des tours.

Je l'écoute attentivement, essayant de me rappeler de la moindre information qui pourrait m'être utile.
Visiblement, on est deux à qui la mémoire nous joue des tours.

' Ensuite nous avons Hayato, c'est la couturière principale ici. C'est elle qui est à l'origine de la robe que tu porte sur toi, et de celle que tu as utilisé pour le bal. Je dirais qu'elle est réservée, et qu'elle est très modeste.

Ensuite il y a Nao. Lui, il est le jardinier ici. Il me semble qu'il doit avoir votre âge, mais il est très talentueux ! Je n'ai jamais vu d'aussi belles fleurs depuis qu'il est ici.

J'adore les fleurs. A vrai dire, fut une époque où je voulais me reconvertir dans les plantes, et devenir fleuriste. Cette idée n'a duré que deux jours, avant que la réalité sur la ville me rattrape. Là bas, pas moyen d'obtenir un seul végétal, et ne comptait pas sur le transport, puisque ce n'est pas dans notre trou paumé qu'il viendrait livrer de la marchandise.

Les seuls fleurs que je n'ai jamais vu sont donc celles que je voyais dans l'école, ou dans des parcs.

' Après nous avons Tomoya, l'homme de ménage. Oui je sais ce que vous allez dire.
"N'est-ce pas étrange que se soit un homme qui fasse le ménage ici ? Pourquoi ne fait-il pas comme beaucoup d'autres qui pensent que ceci n'est réservé qu'aux femmes ?"
Mais Tomo est quelqu'un de génial, qui pense tout au contraire qu'il n'y a pas de métiers réservés au femmes et inversement !
Si il le pourrait, je suis même certaine qu'il ferait en sorte qu'il n'y est que des hommes pour faire cela !

Alors nous ne vivons pas encore dans un monde soumis pas la misogynie !

' Nous avons aussi Kôta, une dame de service comme moi. Elle n'a que trois ans de plus que moi, mais quand on lui parle, on a l'impression que cela fait 30 ans qu'elle travaille ici. A l'entendre elle était même là avant Shun !
Mais malgré ses airs sévères et impitoyables, elle porte un bon cœur.