L'étudiant près de moi

Chapitre 2 : Nouveau départ

6h45. L'heure qui définit le moment où mon réveille sonne. Je sursaute, surprise du bruit. Mais je ne reste néanmoins plus sous le même choc lorsque je réalise que c'est le jour où je dois aller en cours. Ce jour que j'ai tant redouté, et que je redoute encore. Je décide donc de sortir de mon lit, d'un geste indolent. Je prépare mon café comme chaque matin, sauf que ce matin-ci était plus dur que les autres. Je n'avais plus l'habitude de me lever aussi tôt, et surtout pour de telles raisons. J'ai tout de même un doute sur le fait que mon ancienne école va me manquer, bien que j'étais si heureuse d'y aller pendant six longues années. Ces années étaient agréables, certes, mais rien n'est plus agréable que le sentiment de savoir qu'on va débarquer dans une école qui permettra de réaliser son rêve. Malgré le stress énorme qui demeure en moi, je reste heureuse. Je bois mon café d'une traite, et je pars m'habiller.
Je constate la tenue que j'avais repassée la veille, restant toujours aussi jolie qu'elle l'était déjà. Je ressens un plaisir immense à l'enfiler et à me regarder dans le miroir de ma salle de bains. J'étais jolie dedans. C'était bien l'une des seules fois où je me trouvais jolie. Je ne me rappelle même plus quand était la dernière fois où j'avais ressenti ce sentiment. Tout ce qui m'importe, c'est que ce moment, je le revis à nouveau. Alors, c'est dans ce bon moment que j'en oublie le stress. Jusqu'à ce que je vois l'heure affichée sur l'horloge. Elle indique 7h15. Et mon bus, lui, passe à 7h30. D'un coup de stress, je me précipite vers la porte d'entrée. Je cours jusqu'à mon arrêt de bus, à quelques minutes de mon appartement. Heureusement pour moi, je suis arrivée à l'heure, malgré le fait que je ne sois pas très rapide en courant et que je suis arrivée à 7h25, soit tout juste cinq minutes avant que mon bus arrive. Mais ce n'était pas un problème, étant donné que celui-ci était en retard. Il n'est arrivé qu'à 7h37. Cela m'a tout de suite angoissée, car j'avais très peur d'arriver en retard le tout premier jour de cours. Avant de monter dans le bus, je dévisageais les gens qui déambulaient dans la rue. Des femmes, des hommes, tous bien vêtus, avaient l'air soit pressés, soit détendus. Leurs habits impeccables devaient être synonymes de rentrée des classes. À Washington, on se doit d'être bien vêtu. Tellement bien vêtu que j'avais désormais l'impression que ma tenue n'était plus assez belle qu'elle n'en avait l'air. C'était sûrement l'effet de foule.
Je montais enfin dans le bus, quand je vis plusieurs vingtaines de personnes, presque toutes habillées comme moi. Il n'y avait donc plus aucune place. Sauf une, que je saisis comme chance de m'asseoir. C'était une place juste à côté d'une jeune femme. Elle avait l'air d'avoir le même âge que moi, même si elle en paraissait un peu moins, sous ses traits juvéniles. Je décida de lui parler, comme je n'avais personne d'autre que je connaissais. C'était peut être aussi une chance de me faire une amie, qui, peut-être, irait dans la même école que moi. Elle était en train de lire un livre, je ne voulais pas la déranger, mais c'était plus fort que moi.

- Salut ! Excuse-moi, je sais que tu es en train de lire un livre, mais je voulais juste te saluer. Tu as l'air d'une fille sympa.

Elle releva la tête de son ouvrage, et d'un air souriant me dit

- Salut ! T'inquiète pas, tu me déranges pas. Généralement quand on me dérange, j'ai tendance à ne pas arrêter de lire, et parfois même à regarder d'une manière méchante les personnes qui ont osé me perturber.

On rit toutes les deux face à son humour qui me rappelait le mien.

- C'est cool que tu veuilles bien me parler. Surtout que dans le coin, quand on lit un bouquin, c'est plutôt conseiller de ne pas être dérangé, sous peine des représailles.

- Oh il n'y a aucun soucis. J'aime beaucoup le livre que je suis en train de livre, ça c'est sûr. Mais de toute façon, le bus est bientôt proche de l'école. Donc, j'aurais du arrêter ma lecture à un moment ou un autre.