Le 30 juillet

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En plein printemps, près de 3 ans après notre rencontre, nous étions toujours aussi jeune et heureux aux yeux étoilées. Nous avions prévu notre mariage à Casablanca avec nos familles réunis pour un beau 30 juillet de la même année. Entre ces deux temps, tu m'encourageait à poursuivre jusqu'au bout et de toute mon âme mon projet de candidature en France pour instaurer une école d'ingénieurie. Toi, tu voulais plutôt rester proche de ta famille et ne pas t'en écarter. Je t'encourageais ainsi à y faire profit. Tout était si simple ensemble. Tu étais comme une musique, qui apaisait réellement mon esprit.

Le mois de juillet arrivait, et le jour de divinité semblait si proche.
Quelques semaines avant le jour J, le mariage d'une des amies de ta mère du même mois comptait beaucoup pour toi, et les places restantes étaient trop juste pour t'accompagner. Tu t'étais faite toute belle pour ce mariage sous cette robe angélique qui faisait ressortir tout ce qu'il y avait autour de toi, tout ce qui était de plus beau en toi...comme une fleur rouge dans un champs de tournesol. Le soir du mariage, en te regardant partir dans la brume, je t'ai exclamé: "Amuse toi bien !" et tu m'as répondu, en criant de joie et d'amour "Ce sera bientôt notre tour !". Si seulement j'avais pû t'empêcher d'aller à ce foutu mariage...

Sous les lampadaires orangé de la ville, les gens se rendaient à l'adresse des amoureux du mariage pour célébrer leur romance offerte par Dieu.
Les notes de musiques commencèrent. Là bas, tout le monde dansait, et tout le monde aimait la nourriture du pays sur les tables des gourmands. Tes morceaux préférées qu'on écoutait ensemble pour s'endormir enchantaient les oreilles des invités, y compris un, trentenaire et fortuné de la tête au pied qui échangeait beaucoup avec ta mère pendant la soirée. Il parlait surtout de toi, de ton sourire et tes formes:

" Votre fille est plus que ravissante
-Merci beaucoup !
-Elle vous ressemble comme deux gouttes d'eau, haha !
-Vous n'êtes pas le seul à me le dire
-Est-elle libre ?
-Comment ça ?
- Je suis indiscret, mais je ne veux pas perdre mon temps et directement vous dire que j'aimerais tellement pouvoir l'épouser et construire ma connaissance envers elle comme le couple de ce soir...j'ai eu un réel coup de foudre !"
-Navré, elle est déjà prise, son mariage est pour très bientôt !
- Et si je vous donnais un peu d'argent ?
- Vous m'aviez prise pour qui exactement ?
- Pour quelqu'un qui pourrait accepter la somme de 30 000 dollars...ou plus..."

Cet homme barbu était riche, avec beaucoup d'expérience...ta mère a préféré m'écraser, nous écraser sous le poids de cet inconnu et laisser apparaître un grand oui sur ses yeux après les mots si bien réfléchis de cet aristocrate. Un grand oui, mais un éternel non pour nous, qui deviendra notre enfer d'ici bas. Discrètement, pendant que les regards se portaient sur la lumière des mariés, tu étais prise de main et de force par ta mère et amenée en dehors de la fête pour que la nouvelle se fasse connaître par toi:

"Réfléchis, celui que tu aimes n'est rien. Sans expériences et argent, tu n'iras nul part avec ce malheureux. L'homme qui m'a parlé est bon, généreux et extrêmement fortuné avec beaucoup de moyens entre les mains pour t'épanouir. Tu seras heureuse, et ça fera du bien à la famille. Réfléchis, et avec ta tête, pas avec ton coeur. Crois-moi, le 30 juillet, remplace Nasim par ton nouveau futur mari. Tu n'as pas le choix, c'est moi qui t'oblige".

Après des heures de fête harmonisés par les anges, le Diable, lui, frappe à la porte et les flammes rouges nous avait déjà tous emportés.


MelancoliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant