Vouloir vivre

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Après le mariage et les paroles fatales de ta mère, tu marchais en direction de chez toi sous la pluie de la mélancolie et les tonnerres de la colère. Tu ne comprenais plus rien ni personne, tu regardais ta mère d'une pitié qui fut jamais aussi vide d'espoir. Mais ses paroles fut les mêmes:

"Tu n'iras plus jamais dans les bras de ce garçon, je t'interdis de le voir ! Tu es jeune et naïve, tu ne comprends évidemment pas les opportunités qu'aura la famille après ton mariage. C'est un cadeau de Dieu !"

Ta famille t'entourait, et rien n'était aussi brisant pour toi que de me voir partir dans l'horizon d'un océan noir sans pouvoir faire quoique ce soit pour me sauver, pour nous sauver. Le dernier "je t'aime" que tu pouvais entendre de moi, n'était alors qu'un souvenir qui retentissait fortement dans ton esprit.

Je t'attendais, je t'attendais, je t'attendais tellement que j'avais parfois l'impression de t'entendre ou de te sentir près moi. Non, j'étais seul, au beau milieu de la nuit dans notre appartement, sans musique. Je n'avais pas dormi, je ne pouvais pas dormir.
J'arrivais à apercevoir ton ombre sur les murs.
Le lendemain matin, tu n'étais toujours pas venue. Curieusement, je ressentais un mal être imminent en moi, sans même savoir ni comprendre pourquoi. J'étais inquièt, sûrement pour rien me disait mon égo, mais je n'arrêtais pas de t'appeler et je tombais que sur une vulgaire messagerie. Je n'avais pas en contacte ta famille, alors je me suis senti obligé de traverser à pied toute la ville de Casa pour, peut-être, te voir auprès de ta famille et repartir avec ma future femme dans mes bras. Ah ! Quel optimiste que j'étais !

Je ne pouvais plus attendre, je m'étais directement rendu devant la maison de tes parents, tu m'avais dit l'adresse un soir. Une fois arrivée, personne ne me répondait à la porte. J'avais beau toquer, sonner, appeler...je voyais bien ta silhouette à travers la fenêtre du rez-de-chaussée, mais rien ne venait à moi. Ne serait-ce qu'une explication à mon abandon. J'étais soudainement seul, au bord du trottoire, à encore t'attendre...j'étais prêt à casser la vitre du salon pour venir te récupérer quand ton père ouvrit soudainement la porte et s'exclama:

"Dégage, sale connard de forceur ! Ma petite fille ne veut plus de toi, elle a trouvé bien mieux, fiche le camp ou j'appelle les flics !
-Qu'est ce que vous racontez ? C'est une blague ? Laissez la partir avec moi.
-Dans tes rêves ! Tu crois que je plaisante ? Tu verras bien le poids de la blague quand tu sentiras ton cœur se déchirer le 30 juillet, avec elle et son nouveau mari.
-Quoi ?"
*porte qui se claque*

Je pouvais t'entendre hurler de rage et de tristesse dans ta chambre depuis dehors. Devant chez toi, j'y restais immobile. Pendant des heures, sans rien dans mes pensées que de venir te récupérer, je tournais en rond dans ta ruelle jusqu'à ce que ton cousin, Yousef, ayant assisté au mariage d'hier et au courant de ce qui m'attendais me croise dans la rue et vienne me raconter tout ce qu'il sait. Les mots pour décrire ce que je m'apprêtais à subir me dépassait, et je ne pouvais pas l'accepter, c'est à cet instant précis...que j'ai refusé de vivre.

MelancoliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant