elle aimait contempler les étoiles. elle aimait s'abreuver de tout les mystères de l'univers. elle aimait imaginer d'innombrables galaxies. sa mère le savait, et, elle lui avait apporté un de ses livres préférés : dernières nouvelles du cosmos, d'hubert reeves. j'avais peut-être menti, elle ne l'avait pas apporté parce que sa fille était une astronaute des bibliothèques, elle l'avait apporté parce qu'elle savait que sa fille allait sourire. la maman de la fille était égoïste, parce qu'elle préférait avoir comme dernier souvenir un sourire. mais elle ne pensait pas à sa fille, dont le dernier souvenir allait seulement être la frustration. le sentiment de ne pas avoir accompli quelque chose. la fille rêvait de devenir astronaute, à la place, elle devait lire des gens qui avaient réalisé son rêve, et prétendre s'en délecter pour rassurer ses proches. la maman de la fille essayait parfois de lui parler, d'apporter un peu de douceur à ces quelques jours noirs.
-tu vas bien ma chérie ?
mais sa chérie ne répondait pas.
-chérie... je sais que c'est difficile...
tu sais ? non, tu sais compatir c'est tout.
-chérie... t'as pas faim.
tu crois qu'elle a faim, sa bouffe coule dans ses veines.
-ton père et moi allons divorcer.
profites de son impuissance pour ne pas lui dire que vous vous séparez parce que tu l'as trompé.
-ton frère voulait un chien... on s'est dit que ça serait bien d'en prendre un.
on te remplace.
-je pense qu'on va déménager... il va y avoir beaucoup de changement à la maison.
-je m'en fous putain, je serai morte.
c'était sorti tout seul. comme quand en classe, alors que monsieur beauvent lui faisait la dictée, elle ne pouvait s'empêcher de rire avec sa meilleure amie, leila. la maman de la fille était confrontée à son propre égoïsme. elle s'était mise des œillères devant les yeux, telle une aveugle. la canne, le chien, ils étaient toutes ces petites réflexions qu'elle faisait pour oublier la raison de sa présence dans cette chambre d'hôpital. et sa fille? ce n'était que les poteaux, l'autoroute, le pick-pocket, qui rappelaient la cruelle réalité.
-ne dis pas ça...
-pourquoi ? c'est vrai non ?
oui c'était vrai. la maman de la fille le savait. ça pouvait lui fendre le cœur autant qu'elle le voulait, un jour, bientôt, incessamment sous peu, le mensonge devra s'arrêter.
-j'ai plus envie de te parler maman.
-d'accord... je vais rentrer à la maison. mais je suis là si t'as besoin.
non, tu seras pas là. tu seras à la maison. parce que tu veux fuir les problèmes de ta fille, tout en les considérant comme les tiens parce que t'es qu'une putain de pétasse égocentrique qui a besoin de s'accaparer toutes les situations mêmes celles qui te concernent pas. tu manques d'attention, t'es mal baisée depuis vingt ans, et tu t'es créé un univers où tout tourne autour de toi, où tout le monde veut te baiser, et bien. mais cette fois-ci la vedette, c'est la fille amoureuse des étoiles et son crâne chauve.
et si elle avait dit ça ?