elle aimait contempler les étoiles. elle aimait s'abreuver de tout les mystères de l'univers. elle aimait imaginer d'innombrables galaxies. antoine le savait, et, il avait apporté le télescope de son grand-père. la nuit était tombée. et, antoine entra dans la chambre de la fille. ils se regardaient un instant, droit dans les yeux. et pour la première fois depuis le commencement de cette foutue maladie, des larmes coulèrent le long des joues de la fille.
-stella... ne pleures pas.
elle pleurait parce qu'elle voyait de ses propres yeux ce qu'elle allait perdre en s'en allant.
-je suis désolée... je suis vraiment désolée... je pensais que je pouvais tenir le coup en te voyant.
-j'ai apporté le télescope de mon grand-père, pour qu'on puisse regarder les étoiles.
antoine s'approcha de stella et posa le télescope à côté d'elle, face à la fenêtre. il se posa ensuite au pied de son lit, et la regarda se redresser. il avança son visage vers le télescope, et passa son œil à l'intérieur.
-décris moi ce que tu vois.
-il y a une pluie d'étoiles filantes. la grande ourse brille de mille feux. il y a des petits nuages multicolores entourés de pleins de petites étoiles qui vacillent autour, comme des feux-follets.
-c'est beau.
-c'est à ton image.
antoine retira son œil du télescope et regarda stella avec un joli sourire. il se pencha vers son corps affaibli, et approcha son visage du sien. leurs lèvres se frôlant l'une contre l'autre, il lui chuchota.
-tu m'as impressionné. t'es d'une ténacité...
-t'es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, antoine. tu m'as redonné goût à la vie quand je ressentais plus rien, et tu m'as fait tenir jusqu'au bout. l'idée d'être avec toi me faisait tenir.
stella versa de chaudes larmes, et antoine passa son pouce sur ses joues trempées.
-tu méritais tellement mieux que moi...
-non... non... t'es le garçon le plus vrai. le plus pur, que je connaisse. tu sais aimer. t'es un tombeur.
-eh ouais, j'suis un tombeur.
-oui. tu l'es. et tu vas me laisser partir. et quand je partirai, tu continueras ta vie et tu profiteras au max. ok?
-ok...
-promis?
-ouais! ouais j'te le promets. je t'aime stella!
-moi pas... mais je t'apprécie beaucoup.
je t'aime aussi putain. mais je peux pas te le dire. si je te le dis, je crée un lien indestructible entre nous. et je veux pas te tirer vers le bas, vers le passé. il fallait que je te laisse croire que tu me laisses indifférente, pour que tu ne te dises pas que t'es passé à côté de ta plus belle histoire d'amour. pourtant, c'est bien le cas. mais je suis convaincue qu'une vie heureuse est une vie innocente, une vie où la vérité n'est pas et ne sera jamais entendue. antoine, tu es une personne formidable. je ne t'oublierai jamais. mais toi tu m'oublieras.
et si elle avait dit ça ?
peu importe, son heure avait sonné...
elle aimait contempler les étoiles, maintenant, elle en fait partie.