Un matin de printemps, alors que la chaleur du soleil avait atteint son apogée, j'empoignais ma canne, ainsi que mon arrosoir, et me rendis à l'arrière de ma nouvelle maison, faîtes en vieux bois usagés.
J'appliquais, ma routine habituelle, lorsque des petits clapotis presque insignifiant à mes oreilles, retins mon attention, fronçant les sourcils d'un air dérangé, je posais mon ustensile, pour ainsi me diriger vers la provenance de ce clapotage, aussi loin que mes vieilles jambes pouvaient me porter.
Je traversai la clôture en bois ,et tout en levant les pans de ma robe éculées, je traversai la forêt du village avec ces immenses conifères ornés de couronne de lierre . Le bruit se fit de plus en plus fort, de plus en plus proche. Quelques minutes après, j'arrivais dans une clairière éclairée, baignée d'eau, dont les éclats miroitaient sous la seule lumière du soleil , l'eau coulant à flot sur une rivière pure et cristalline.
Une odeur étrangement familière s'éleva au milieu de cet espace regorgeant d'air naturel, me mettant subitement nostalgique. J'humais l'air des environs à plusieurs reprises, essayant par tous les moyens de me remémorer, la raison de mon aspect mélancolique.
Soudain, mon esprit vagabonda de souvenirs en souvenirs, jusqu'à me transporter 30 ans en arrière, dans une atmosphère automnal.
Tout un amas de flashback éclata dans mon esprit :
Je me revis me rouler en boule dans un massif de couleurs, de feuilles palmée.
Je me revis coucher à plat ventre observant les jeunes marmottons s'approprier les luzernes et des trèfles.
Je me revis sillonner la rivière de mes mains, laissant le flux de la marrée envahir mes sens :
Mes mains embaumer ce courant lisse et doux.
Mon nez se délecter de l'odeur d'une mer salée et d'algues sèches.
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