Chapitre 5

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L'effroi frappa tout le monde dans la pièce. Pourquoi n'y avait-il aucun bruit ? Et pourquoi faisait-il si froid ? Le petit bébé étendu sur la poitrine de sa mère ne semblait faire aucun mouvement. Ophélie était tellement ébranlée, qu'elle ne ressentit aucun tourments immédiatement. Ezekiel sentit sa respiration se saccader. Il attendait les pleurs de son fils, qu'il attire son attention qui commençait à divaguer. Le rythme cardiaque du personnel de santé se mit à augmenter crescendo ; ils se regardaient entre eux, sous le choc de l'intensité des minutes de rythme effréné qui se terminaient par un silence pesant. Puis un cris strident résonna dans l'environnement froid.


La mère serra son fils dans ses bras, réalisant qu'une douleur vive et soudaine lui vrillait le bas ventre. Cependant l'acclamation ne venait pas d'elle, mais d'une jeune étudiante en médecine qui venait de remarquer une hémorragie provenant de l'utérus de l'Oméga, et le sang se répandait sur les draps du lit blanc, le souillant de rouge bourgogne. Et instantanément on pensa au pire. Ezekiel écarquilla grand les yeux, ouvrant la bouche pour tenter de dire quelque chose. Malheureusement il se fit pousser à l'extérieur de la pièce. On put entendre un grondement sourd et un grand coup dans le mur.


Tout s'accéléra très, très vite. Le lien entre la mère et l'enfant fut rompu, Eden arraché à l'enveloppe rassurante de sa mère. La panique générale avait corrompu le jugement des personnes présentes et on ignorait à qui appartenait le sang. Ce fut la jeune étudiante qui emmena le bébé hors de la pièce pour vérifier son état, sans qu'on le lui ordonne. Ophélie criait de douleur, mais cette peine venait de son cœur. On venait de l'arracher au fruit de ses entrailles. Et même si c'était pour leur bien à tous les deux, cela n'empêchait pas une mère désespéré et terrorisée de tendre son bras faible pour atteindre son fils.


- Mon bébé ! Rendez-moi mon bébé ! S'il vous plaît, non- !


L'étudiante lorgna dans la direction de la jeune femme avec un regard peiné. L'air dévasté de la mère lui fendit le cœur. Elle se sentait si mal d'avoir emmené le bébé si brusquement mais elle n'avait pas le choix. Elle se dirigea à grand pas dans une salle d'examens, elle passa devant une grande fenêtre d'où l'on pouvait admirer le ciel, en train de se couvrir à nouveau d'épais nuages gris, si triste. Elle tourna la tête et s'arrêta d'un seul coup en regardant la Lune. De toute sa jeune vie, elle ne l'avait jamais vu autant briller, malgré son chagrin qui la cachait à la vue du Monde. Elle vit en cela un signe. Un signe que l'Oméga dans ses bras avait besoin de soins d'urgence. Et alors que le sérieux semblait se mettre en place sur le visage de la jeune femme, prête à faire tout ce qu'elle devait faire pour assuré la survie de l'Oméga, des sanglots éclatèrent. Le petit être dans ses bras criait à plein poumons.


- Oh par la Lune, oh par la Lune..., elle murmurait cette phrase en boucle, en fixant le bébé qui remuait dans ses bras.


Elle se mit alors à courir en direction de la salle pour soigner le pauvre Oméga qui pleurait à chaudes larmes, et même si elle ignorait si c'était à cause de la douleur ou de la tristesse, elle était prête à tout pour aider cette enfant. Ce qu'elle ne remarqua cependant pas, ce fut que la Lune sembla s'illuminer à nouveau à l'entente des bruits rassurants que le bébé lui avait offerts.


Lorsque l'étudiante arriva dans la pièce, elle était seule, son esprit totalement chamboulé, et ses oreilles résonner dans son crâne telle le grincement d'une télévision. La louve ne savait pas quoi faire dans cette salle remplie de machines et de matériels qu'elle avait pourtant étudié auparavant. Elle essayait de mettre de l'ordre dans sa tête, sans grands résultats. Elle se retrouvait seule, avec un bébé en pleurs, et pas n'importe qu'elle bébé qui plus est ! Un poids si lourd lui tomba sur les épaules, si important qu'elle avait peur qu'elle ne puisse pas le supporter seule. Son esprit lui rappelait sans cesse l'hémorragie qu'elle avait constatée, et pris d'un élan d'adrénaline fulgurant, sa décision fut prise.

(A)Were-WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant