(A)Were-Wolf

Chapitre 7

La respiration d'Ezekiel était posée mais grave. Il fallait qu'il reprenne ses esprits et ne pas se laisser emporter par le combat. Il devait gagner, ou en tout cas le tenir occupé le temps que l'aide arrive. Cette vérité l'agaçait, lui qui était un Alpha devait reposer sur l'aide d'autrui pour protéger sa famille, mais il ne pouvait se permettre d'agir par vanité. Le loup gris commença à tourner autour d'Ezekiel pour atteindre les Omégas. L'Alpha le suivit d'un regard noir et se déplacer en même temps que lui, pour faire barrage. Ce qui eut vite effet d'énerver le loup qui grogna de plus belle, montrant ses crocs dont s'échappait une grande abondance de bave. Il enrageait, il perdait tellement temps avec cet Alpha de pacotille, il se sentait même honteux de prendre autant de temps. Il doit agir, maintenant.

Le métamorphe se stoppa d'un seul coup, et sa victime eut à peine le temps de pivoter dans sa direction avant de le voir bondir vers lui. Ezekiel se baissa vivement, agrippa la peau du dos et de la côte droite du loup et l'envoya au loin à sa droite. Il ne perdit pas de temps et fit signe à sa louve de se cacher derrière lui. Son adversaire, se releva, gronda gravement, et sprinta vers eux. Ezekiel se prépara, mais le loup bifurqua à gauche, et attaqua la louve et le bébé. Mais le père se jeta devant eux, recevant le loup directement sur lui, qui fut si surpris qu'il n'attaqua pas immédiatement. Ophélie trottina sur le côté mais elle ne pouvait pas aller plus loin. Pas tant qu'elle entendait les bruits de crocs et de grognements. Pas tant que son âme-sœur était à terre. Pas tant que son Alpha n'était pas hors de danger. Elle réfléchit à toute vitesse, malgré les bruits de combats, les pleurs de son enfant et l'orage qui approchait. Le vent sifflait dans les branches, et une bourrasque frappa de façon tellement imprévisible, qu'elle eut du mal à remarquer la branche qui venait juste de tomber à côté d'elle. Sa respiration hoqueta d'espoir, alors qu'elle se précipita sur le bout de bras.

- Alpha ! cria-t-elle à plein poumons.

Ezekiel tendit la main vers Ophélie qui lança une meilleure défense que ses mains griffées contre les crocs de l'Alpha en face de lui, qui lui bavait gentiment dessus. Il agrippa la branche et l'enfonça, horizontalement, sans aucun ménagement de la gueule de l'animal. Ezekiel réussit à repousser brutalement l'autre homme au loin et à se redresser. Il ne perdit pas la moindre milliseconde et fonça sur le loup à terre en un cri de rage, plongea sur lui et enroula son bras autour de son cou et serra de toute ses forces. Il voulait lui briser le cou. Le faire souffrir, l'étouffait avant de le tuer, pour avoir eu la simple de tuer son fils, d'avoir frappé son partenaire. Mais le loup se débattait. Pas question de mourir contre un loup des villes pathétique.

Le loup-garou frappa ses pattes arrières sur le sol boueux, se secoua hystériquement et réussit à se dégager, en glissant hors de sa prise grâce à la boue qui le couvrait. Il trottina, pour reprendre une position de combat, tandis qu'Ezekiel titubait mais gardait son équilibre. Le loup gris gronda bondit, ouvrit la gueule. L'ombre de l'animal plana au-dessus de l'Alpha alors qu'il se laissa tomber en arrière, frapper violemment le ventre de l'attaquant, comme l'avait fait ce dernier à son Oméga. Cette pensée multiplia sa force et sa brutalité. Ezekiel se releva, prêt à se défendre à nouveau mais le loup avait changé de trajectoire. Sa vitesse était impressionnante alors qu'il s'élançait pour arracher le bébé des bras de sa mère.

- Ne t'approches pas d'eux ! hurla Ezekiel, enragé.

Ophélie cria. Elle cria pour son âme-sœur, pour sa meute, appelait à l'aide. Ils allaient tuer son bébé. Ils allaient l'arracher de ses bras, et le tuer sans aucun scrupule. Elle ne voulait pas qu'on tue son enfant. Elle enserra Eden de tout son cœur et fit barrage avec son propre corps. Ne tuez pas mon bébé, pitié. Eden hurla aussi, et déchira l'air de ce son à faire briser tous les cœurs des Alphas. Sa première voix d'Oméga. Les sanglots et les cris de terreur de ses Omégas anima le cœur de l'Alpha qui par la force de ce désespoir courut aussi à une vitesse ahurissante, et il réussit à atteindre le loup, se jeta à plat ventre et attrapa la queue de la bête. Un nouveau cri déchira la nuit tandis que l'Alpha laissa son instinct parler pour lui. Protéger, coûte que coûte. Il lança le loup contre un des grands arbres qui les entouraient. Le loup cogna la tête la première et retomba mollement sur le sol.