Théâtre de nos souvenirs

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TW : automutilation sous-entendue 




Aujourd'hui,

Je repasse devant le théâtre de nos souvenirs,
De la triste pièce que nous y avons jouée,
Aux premières loges du cauchemar,
Mais cette fois-ci,
Les masques sont tombés.

Acte I
Ton sourire qui répond au mien,
La brise légère de fin d'été porte nos voix claires,
Et les rires emplissent l'air.
On se court après comme des enfants,
Et même si on est les seuls à le faire,
Ça nous suffit largement
Parce qu'on est deux.
Le monde n'a plus d'importance,
Il peut continuer de tourner, vivre ou mourir,
On est deux,
Et c'est tout ce qui nous importe.

Acte II
La musique s'accélère,
La saison morte nous gagne, son froid nous pénètre.
Par terre, je peux voir tes larmes geler,
En sachant que d'autres, plus sombres,
Coulent chaque soir.
Mes bras se serrent contre ton corps,
Te murmurant que tout va bien aller,
Tandis que nos sourires se craquèlent et fissurent,
En reflet aux marques sur ta peau.
Tu me cris de te sortir de ce cycle infernal,
Mais je te vois sombrer sans savoir t'aider.

Acte III
Soir d'hiver, vent glacial,
Les flocons tourbillonnent, comme les gyrophares dans la nuit.
La scène n'est qu'une boucle infinie,
Qui se joue et rejoue dans mon esprit.
Mon corps m'est lointain,
Quand je vois le tien s'effondrer,
Je n'arrive plus à pleurer,
Respirer ou penser.
Je ne suis plus qu'une coquille vide
Qui te vois t'éloigner.

Alors je repasse devant le théâtre de nos souvenirs,
Mais le rideau est fermé
Et tu n'es plus qu'un rêve envolé.

03.10.2021

Mes éclats de vers brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant