L'histoire commença un vendredi. Il était environ une heure du matin, la jeune femme était occupée à faire un grand ménage de printemps lorsque, sans prévenir, elle eu un éclair de clairvoyance. Elle se rendit compte qu'elle commençait à avoir des sentiments pour un ami, avec qui elle avait convenu de ne surtout pas développer ce genre d'émotions. Ils ne s'étaient vus que quelque fois, mais, sensible comme elle était, elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier les petites attentions qu'il lui offrait dans ce contexte d'amitié étrange. Elle décida de rapidement chasser ces idées et de se concentrer sur ses tâches ménagères.
Les semaines passèrent, les rendez-vous également. Elle appréciait chaque instant passé avec lui, attendait le suivant avec impatience. Progressivement, elle se rendait compte qu'elle ne pouvait plus se passer du jeune homme. Ils n'avaient pourtant rien en commun, si ce n'est leur passion commune pour le volley-ball. Ils ne jouaient pas dans le même club, mais ils se déplaçaient tous deux régulièrement pour voir l'autre performer.
C'était une belle amitié qu'ils construisaient, le sexe n'étant qu'une partie infime de tous les moments qu'ils partageaient ensemble. Plusieurs mois passèrent. Malgré sa volonté de broyer ces sentiments, d'enfermer les restes dans un coffre qu'elle enfouirait six pieds sous terre, ils restaient inchangés. Elle lui fit part de ces émotions, lui précisant que ce n'était que de l'amitié sincère. Il bu ses paroles, confirmant qu'il ressentait la même chose.
Il mit un terme à cette amitié améliorée au bout de six mois, lorsqu'il rencontra une fille dont il espérait enfin tomber amoureux. Blonde, grande, mince, elle était tout l'inverse de la jeune fille. Bien évidemment, ils restèrent amis. Cependant, la nouvelle jeune femme ne semblait pas approuver cette relation entre deux anciens amants, tandis que l'ancienne amante supportait difficilement la vue de son ami aux bras d'une autre.
Plusieurs semaines passèrent, éloignant graduellement les deux amis. Elle était persuadée que ce n'était pas la faute de son ami. Il avait des sentiments pour elle, lui avait fait vivre des choses qu'elle n'avait jamais vécu, ressentir des choses qu'elle n'avait jamais ressenti. Elle ne pouvait imaginer que tout ce qu'ils avaient partagé pendant de longs mois était vain. Cela avait obligatoirement un impact, un intérêt dans le temps, pour elle comme pour lui.
La saison de volley-ball touchait à sa fin, c'était l'occasion pour elle d'aller faire des tests dans le club de son ami, afin de potentiellement s'y inscrire l'année suivante. Elle tomba sur lui, à peine fut elle entrée dans le gymnase. Il la salua avec un réel enthousiasme. Mais cet enjouement partagé ne dura pas, le moment ayant été brisé par l'arrivée de la petite amie parfaite.
La jeune femme, qui s'était égarée dans le regard de son ami, eu besoin de quelques secondes pour revenir à la réalité.
Elle retourna à l'entrainement plusieurs fois, profitant des quelques regards et quelques mots qu'ils pouvaient s'échanger. Il ne fallu que quelques semaines pour que son ami lui envoie un message, lui demandant de ne plus venir aux entrainements. Petit à petit, elle perdait espoir que son ami reste un ami. Elle versa de nombreuses larmes. Mais elle n'abandonnait pas pour autant. Elle ne mit plus un pied dans le gymnase, se contentant de garer sa voiture dans l'ombre du parking, espérant le voir sans être vue. Chaque fois qu'elle allait faire ses courses, elle détournait son chemin afin de passer devant son immeuble, espérant le croiser par hasard. Chaque fois qu'elle allait au travail, elle prenait une autre ligne de train, rallongeant son trajet, espérant le croiser par hasard.
Chaque fois que son téléphone sonnait, elle croisait les doigts pour que ce message vienne de lui. Ce fut le cas, une dernière fois.
Le message était sévère, glaçant, il ne semblait pas provenir de son ami. Il lui disait qu'elle devait passer à autre chose, arrêter de le suivre avec sa voiture bleue et potentiellement se faire soigner si elle n'y arrivait pas seule. S'en était trop pour elle. Il n'avait jamais eu le courage de lui avouer qu'il ne voulait plus qu'ils soient amis, qu'il ne voulait plus qu'ils soient amants, et désormais, il se laissait manipuler pas une jolie blonde. Elle prit sa voiture en pleine nuit, bien décidée à en découdre avec son soit disant ami.