PROLOGUE : Ce même cauchemar

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Trainé, tel un objet, dans des couloirs tous plus longs les uns des autres, offrant des fenêtres donnant sur un extérieur dont je ne verrai peut-être plus la couleur, laissant entrer cette air pure auquel je n'aurais peut être plus droit. C'est vers la mort que me conduit mon bourreau, peu aimable, et pas très enclin à me laisser ne serait-ce que marcher tel un humain. Un objet. Ce n'est que comme ça qu'ils me voient. Alors que je ne suis qu'un enfant.

« Je n'ai pas le cœur à tuer un enfant. » Entendis-je derrière moi, alors que nous sommes suivit sûrement par celui qui m'exécutera.

« Te fou pas de ma gueule. Tu es celui qui a le plus grand nombre de victime à son actif. »

« C'étaient des trafiquants ! Pas un enfant qui doit mourir juste parce qu'il est l'enfant de flics ! »

Il n'avait pas tort. Personne ici n'a l'air de le contredire sur sa dernière phrase. Mais rien ne me fait reprendre espoir. Je ne suis qu'un enfant, dans un temple de la mort. Qui viendra me sauver ? Sûrement pas la pitié et la bonté.

« Déshabillez-le. » S'exprime alors d'une voix ferme la femme qui a l'air de diriger ces hommes mais dont je ne connais pas l'identité, alors que l'on m'a a peine installé sur une chaise centrale d'une pièce sans fenêtre, sentant le moisis et le bois humide.

C'est sans surprise que mon bourreau lui obéis sans opposer résistance, je me retrouve donc en une fraction de seconde torse nu, devant tous ces hommes qui portent un regard peu saint envers moi. Une vague de dégoût s'empare de moi, me faisant vomir entre mes deux jambes, où mes longs cheveux pour un garçon me retombent sur le visage. Je suis frêle, petit, à la limite de la féminité. Mais je reste un enfant.

« Il a bien des cicatrices sur le dos. »

Je remonte mon visage de surprise. Comment pouvaient-ils savoir ? Qui les avait prévenus ? Qui nous a trahit ?

« Quelle idée de mettre ça sur le corps d'un enfant. C'était évident qu'un gosse de douze ans n'a pas la maturité de porter un tel secret sur son dos. On dit que je suis cruelle. Mais je n'ai pas la cruauté de marquer la peau vierge d'un enfant. Qui plus est le siens. Quelle bande d'enf... »

« Je vous interdit de parler mal de mes parents. Vous leur aviez fait assez de mal comme ça. »

« Qu'il est mignon. Es-tu au courant de ce que signifie le symbole sur ton dos ? » Me demande-t-elle, attrapant mon menton pour remonter mon visage vers elle.

« Bien sûr que non. Je ne suis qu'un enfant. » Insistai-je sur la dernière phrase, jouant sur son humeur.

« Je vois. Charmant. »

Puis elle me relâche le visage, s'apprêtant à quitter la pièce, avant de s'arrêter à l'entrée.

« Finalement, j'ai changé d'avis. » Se retourne-t-elle. « Ne le tuez pas. Un jour, des souvenirs lui reviendront. Il me servira quand il sera plus vieux. »

« Mais pour les symboles ? Si la brigade de ses parents le récupère, ils sauront les déchiffrer. »

« Je n'ai pas dit qu'il ressortira d'ici tel quel. » Esquissa-t-elle un sourire, me tordant l'estomac. « Acide. Son dos. » Ne prend-elle seulement la peine de dire, avant de quitter définitivement la pièce, me laissant avec trois autres hommes.

« Ok. Bin, let's go réaliser les vœux de madame alors. » S'enquit celui qui gardait la porte jusqu'à présent, après l'avoir refermé derrière sa maîtresse.

« Attendez, elle a juste précisé qu'on devait effacer le symbole dans son dos ? »

« Elle n'a pas interdit de faire d'autres choses avant. »

Je m'y attendais. Mais comment comprendre ce qui va suivre ? Je ne suis qu'un enfant. Alors que celui qui se tenait dans mon dos s'empare de mes épaules frêle, celui à ma droite s'avance devant moi, pour finalement s'agenouiller, et écarter mes jambes en attrapant de ses grandes mains mes genoux .

Je plonge mon regard terrifié dans le siens, recherchant de la pitié de sa part. Mais c'est peine perdu. Je n'obtiens de sa part qu'un sourire. Un trop grand sourire pour les idées malsaines qui habitaient son esprit.

« N'aie pas peur. Gamin. » 

Un Tatouage Pour Une Vie ~ HyunLixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant