Prisonnière !

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La grisaille et le froid de l'automne enveloppaient un village reclus et oublié d'Angleterre

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La grisaille et le froid de l'automne enveloppaient un village reclus et oublié d'Angleterre. Personne n'aurait pu imaginer qu'un tel endroit puisse cacher un lieu aussi important que stratégique : le quartier général de l'un des plus grands mages noirs de tous les temps.

Rares étaient les personnes au courant de ce lieu, et cet homme qui parcourait les salles de ce domaine faisait partie de ces exceptions. Il était vêtu de noir, une capuche par-dessus sa tête qui camouflait un fin masque argenté. Il avançait d'un pas soutenu voire précipiter à travers les couloirs et escaliers de ce château.

Ce Mangemort ne devait pas perdre de temps, il devait profiter de l'absence du Seigneur des Ténèbres ainsi que de celle de ses serviteurs pour agir. Il devait saisir cette occasion pour porter un coup décisif à son Seigneur, afin de faire peut-être pencher la balance de son côté.

Lord Voldemort avait retrouvé toute sa puissance et depuis lors faisait régner sur l'Angleterre un climat de terreur sans précédent. Que ce soit du côté des sorciers ou celui des moldu, personne n'y échappait. Tout avait commencé lorsque le dévoué Severus Rogue avait éliminé Albus Dumbledore en haut de la tour d'astronomie de Poudlard.

A partir de ce jour-là, les fidèles serviteurs de Voldemort purent commettre en toute impunité une multitude de crimes. Personne n'était épargné, aucune clémence n'était accordée et ce peu importait qu'il s'agisse d'enfants, de femmes ou d'hommes.

Le Seigneur des Ténèbres avait été clair : quiconque s'opposait à son règne et refusait de le servir serait tout simplement exécuté. Les sorciers avaient, selon lui, eu assez de temps pour réfléchir à son offre. De ce fait, les Mangemorts avaient été envoyés à travers tout le pays et devaient rallier le plus de sorciers possibles à la cause du Seigneur des Ténèbres ou sinon de les éliminer.

Les batailles étaient nombreuses et effroyables. Elles laissaient dans leurs sillages un nombre incalculable de cadavres et de ruines. A chaque victoire, la Marque des Ténèbres venait assombrir le ciel grisâtre, preuve irréfutable de leur passage.

Ce climat de terreur était devenu insoutenable et de nombreuses personnes finirent par se ranger du côté de Lord Voldemort, grossissant de plus en plus ses rangs de Mangemort. Après tout, le Seigneur des Ténèbres n'était pas connu pour faire de prisonniers et certains sorciers préférèrent choisir de sauver leur vie que de la perdre dans d'atroces souffrances.

Avec la mort de Dumbledore, plus aucun sorcier n'était à l'abri. Les gens commençaient à se méfier les uns des autres. De plus, n'ayant plus de chef, l'organisation de la riposte avait été compliquée à mettre en œuvre. L'Ordre du Phœnix ainsi que le Ministère de la Magie avaient été rapidement débordés. Les rares effectifs encore prêts à défendre leur liberté avaient été envoyés aux quatre coins du pays. Mais cette décision fut celle qui mit à mal toute la résistance. En effet, alors que les membres de l'Ordre étaient éparpillés dans le pays, les Mangemorts s'attaquèrent au Ministère de la Magie. Sauf que cette fois-ci, rien ne put empêcher l'attaque.

Le Ministère avait tout simplement été annihilé : ne laissant qu'un amoncellement de ruines et de cadavres.

Cet évènement sonna le glas pour la résistance : l'Ordre était bien trop affaibli et ne pouvait mener à lui seul ce combat. Celui-ci était désormais totalement déséquilibré et perdu d'avance.

La puissance de Voldemort ne faisait que s'accroître de jour en jour, ne laissant entrevoir qu'un monde de chaos et de terreur. Les citoyens anglais n'étaient plus en sécurité à partir du moment où ils ne s'affichaient pas partisans du Seigneur des Ténèbres.

Les membres de l'Ordre du Phœnix durent alors prendre cette difficile décision : fuir. Ils entrèrent en contact avec différents sorciers des divers pays européens afin d'organiser leur repli et décidèrent d'établir leur prochaine base d'opération en France. Mais alors qu'ils organisaient leur fuite en terre française, ils furent surpris par une attaque des Mangemorts au sein même du quartier général de l'Ordre.

Qui avait donc pu les trahir ?

Mais il était trop tard pour s'en soucier, les membres présents durent faire face à cette attaque. Bon nombre d'entre eux purent s'enfuir et sauver leur peau, mais la majorité fut tout simplement éliminée et pour certains... capturés.

Et c'est ce qui arriva à Hermione Granger.

Après sa chasse aux Horcruxes avec Harry et Ron, la jeune sorcière avait rejoint les rangs de l'Ordre dès l'arrivée au pouvoir du Seigneur de Ténèbres. Au cours des trois années qui suivirent, elle ne fit que combattre ses partisans. Elle avait assisté à de nombreuses scènes d'horreur, avait perdu beaucoup de ses camarades, mais était toujours reste forte face à l'adversité. Elle n'avait eu d'autre choix que de s'endurcir.

Mais à présent, elle était prisonnière du camp adverse.

Elle avait perdu le compte des jours qui s'étaient écoulés depuis sa malencontreuse capture. Elle était restée prostrée et recroquevillée au fond de sa cellule durant un long moment, les minutes se transformant en heures puis en jour. Mais rien ne se passa depuis qu'elle avait été jetée là. Rien. Aucune torture, et pourtant elle était terrifiée que ce moment arrive.

Combien de rapports cruels avaient-elle lu depuis le début de la résistance ? Elle savait, ô combien, que les Mangemorts pouvaient aimer pratiquer le sortilège Doloris sur leurs victimes. Mais il n'y avait pas que ce sortilège qui faisait des ravages sur l'esprit des sorciers. Hermione savait que certains serviteurs du Seigneur des Ténèbres pouvaient être inhumains voire de parfaits psychopathes.

Mais aucun Mangemort n'était venu jusqu'à sa cellule. D'autant plus que toutes les autres cellules autour d'elle étaient vides. La seule présence vivante avait été cet elfe de maison qui apparaissait et disparaissait après avoir déposé le plateau de nourriture quotidienne auquel elle avait droit. Le reste du temps, Hermione Granger était seule dans sa cellule et aucun bruit ne filtrait autour d'elle.

Cependant, aujourd'hui quelque chose semblait différent. Pour la première fois depuis des jours, elle entendit du bruit. Elle se concentra sur le son qu'elle percevait et elle reconnut celui de pas qui s'avançaient. La cadence était rapide : qui pouvait bien être aussi pressé de venir jusqu'à elle ?

Instinctivement, tous ses sens se mirent en alerte, elle ne savait pas si elle devait être rassurée ou effrayée de savoir que quelqu'un approchait. Elle retint sa respiration quand la porte du cachot s'ouvrit sur la silhouette sombre d'un individu. Il s'agissait sans conteste d'un Mangemort au vu de sa tenue alors qu'il se tenait immobile dans l'encadrement de la porte.

Après un bref instant, il entra dans la pièce pour se diriger vers la seule cellule occupée. Il s'arrêta devant les barreaux et observa la prisonnière quelques secondes sans dire un seul mot.

Hermione ne savait pas quand elle avait recommencé à respirer, mais se faire observer de la sorte la mettait mal à l'aise. Elle avait la sensation que le temps s'était arrêté et trouvait cela interminable. Mais cette attente prit soudainement fin quand le Mangemort sortit sa baguette magique.

La Gryffondor retint à nouveau sa respiration tout en sentant son cœur cogner à toute vitesse dans sa poitrine. Son destin allait-il s'arrêter là ? Terrassée par un Mangemort sans scrupules ? Que pouvait-elle tenter pour se défendre ?

Son esprit réfléchissait à mille et une possibilités alors qu'elle ne quittait pas des yeux son bourreau. Mais contre toute attente, celui-ci fit un simple mouvement du poignet et la porte se déverrouilla. Il abaissa sa baguette et s'avança dans la cellule avant de s'accroupir devant la jeune femme.

Cette dernière scrutait les moindres faits et gestes de l'individu, sa terreur ne cessait de grandir au fond d'elle-même. Était-elle tombée sur un psychopathe voulant la voir souffrir ?

L'homme, car au vu de sa carrure ne pouvait être qu'un homme, fit tomber en arrière sa capuche avant de se saisir de son masque en argent et de le poser à terre. Il révéla ainsi son visage à la prisonnière qui passa de la terreur à l'effroi quand elle le reconnut !

Lui ! C'était donc lui son bourreau : Drago Malefoy ! Son pire ennemi depuis toujours ! Un des bras droits du Seigneur des Ténèbres allait donc la soumettre aux pires châtiments dont il était capable !

Le jeune homme avait beaucoup changé depuis qu'ils avaient quitté Poudlard. Ses traits étaient beaucoup plus durs, plus matures. Indéniablement, Drago Malefoy était marqué par la guerre : il n'y avait plus rien d'innocent ou de puéril dans son expression faciale ou dans ses yeux. Même ses cheveux avaient perdu de leur blondeur et étaient devenus quasiment blancs. Sa coiffure d'habitude bien lissée avait disparu au profit d'une chevelure courte et en bataille. En le voyant ainsi, Hermione vit qu'il n'avait plus rien du Malefoy adolescent qu'elle connaissait.

— Malefoy ! Finit-elle par s'exclamer avec irrévérence alors que ses yeux fusillaient le sorcier accroupi devant elle.

En reconnaissant l'individu, toute terreur en Hermione s'envola pour laisser place à une tout autre émotion. Peut-être par sursaut d'orgueil d'être à la merci de son pire ennemi après le Seigneur des Ténèbres, mais la jeune sorcière se laissa envahir par le mépris et la haine qu'elle ressentait envers le Serpentard. Si elle avait pu avoir la capacité de le tuer d'un seul regard, Hermione aurait utilisé ce sortilège contre lui.

— Tu viens effectuer les ordres de ton maître. Et comme le bon toutou que tu es, tu vas lui obéir ? Ajouta-t-elle avec colère avant de lui cracher dessus.

Drago Malefoy esquiva le cracha de la brune mais il ne rétorqua pas. Il resta de marbre, ignorant royalement ses répliques acerbes. Être au service du Seigneur des Ténèbres l'avait endurci. Il avait appris à ne jamais réagir aux insultes des opposants.

— Soit tu me suis, soit tu meurs. C'est à toi de voir Granger, répliqua le blond avec neutralité avant de tendre la main vers à la sorcière alors qu'il se relevait.

Hermione était choquée voire perplexe face à la proposition du Mangemort. En reconnaissant son pire ennemi, elle s'était attendue à voir son sourire narcissique et hautain. Elle avait même déjà anticipé les tortures qu'il allait lui faire subir en la traitant de Sang-de-bourbe. Mais rien de cela ne se produisait. Au contraire, il était là, la main tendue et lui proposait de fuir.

Était-ce un piège pour l'amener à une souffrance encore plus terrible ? Pouvait-il dire la vérité et vouloir vraiment la libérer ? Mais si tel était le cas, alors pourquoi ?

Elle réfléchissait à toute vitesse, mais n'avait aucun moyen d'obtenir des réponses à ses questions. La seule chose qui lui venait à l'esprit était qu'elle avait une potentiel chance de quitter ces lieux, même si l'aide venait de cet individu abject qu'elle haïssait.

Ce fut alors avec beaucoup de méfiance et de contrôle d'elle-même qu'Hermione attrapa la main que lui tendait Malefoy avant de se relever. Ce dernier sembla satisfait du choix de la sorcière et enchaîna sur un ton vif :

— Prépare-toi à courir comme jamais tu n'as couru auparavant.

A peine le jeune homme avait fini cette phrase qu'il entendit une personne entrer dans les cachots. Le Serpentard réagit au quart de tour, ne laissant aucune chance à l'individu de faire quoique ce soit contre eux. Baguette tendue en direction des objets de torture fixés au mur, il effectua un léger mouvement de poignet. Les lames, les crochets et tous les ustensiles tranchants allèrent directement se planter dans le corps de l'homme qui n'eut aucun moyen d'éviter l'attaque. Son corps fut projeté en arrière par la force d'impact des armes qui lui avait transpercé bon nombre d'organes vitaux. Aucun humain n'aurait pu survivre à une telle violence et son corps retomba sans vie dans une mare de sang s'écoulant de ses plaies.

— On y va ! Ordonna Malefoy avant de courir en direction de la sortie sans un regard vers le cadavre.

Hermione avait déjà été confrontée à la mort, mais assister de cette manière à la mort brutale d'un être humain lui retournait l'estomac. Elle était heureuse que les blessures soient cachées par des vêtements, mais elle pouvait se faire une idée assez précise de l'étendue des dégâts quand elle vit le corps sans vie.

Elle n'eut pas le temps de se laisser aller à d'autres pensées qu'ils entendirent d'autres pas se diriger vers eux. Mais cela n'arrêta en rien Drago qui continua de courir droit devant lui suivi par Granger. L'ancien Serpentard maintenait sa baguette magique tendue devant lui, prêt à agir.

Et d'ailleurs, tout allait très vite car à peine deux Mangemorts surgirent à l'embouchure du couloir qu'ils finissaient ensevelis sous un amas de pierre issues du plafond. Drago n'avait pas attendu, quand il les avait aperçus il avait immédiatement lancé un sortilège en direction du plafond, faisant ainsi céder les joints retenant les pierres. Celles-ci s'écrasèrent avec fracas sur les Mangemorts qui succombèrent sans pouvoir éviter quoique ce soit.

Drago ne montra aucune émotion dans son geste, il enjamba sans une once de regret les restes mutilés de ses acolytes et continua son avancée dans les couloirs. Hermione suivait le pas, mais elle dut lutter pour réprimer un haut le cœur alors qu'elle aperçut un bras ensanglanté dépassant des gravats. Comment Malefoy pouvait-il ne pas être sensible face à cette vision ? Le sorcier avait vraiment changé depuis leur adolescence. Il était devenu beaucoup plus sombre, plus cruel... et beaucoup plus sûr de lui. Était-ce parce qu'il était devenu l'un des bras droits du Seigneur des Ténèbres qu'il en avait perdu toute humanité ?

Certes, Hermione avait elle aussi changé. La guerre l'avait obligée à s'endurcir, à avoir plus d'assurance. Mais elle n'était pas pour autant devenue cruelle et sans pitié à l'encontre de ses adversaires. Non, Hermione avait été imprégnée par la philosophie de Dumbledore où chacun avait droit à une seconde chance. Et même si elle avait dû au cours de ces trois ans se défendre contre des serviteurs du Seigneur des Ténèbres, il lui avait toujours été difficile d'accepter d'avoir dû leur ôter la vie, même par légitime défense. Mais voir Drago agir ainsi sans aucun état d'âme ne faisait que renforcer son aversion pour le sorcier et ce qu'il était devenu : quelqu'un de froid, sans conscience morale.

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que les deux sorciers ne rencontrent d'autres individus. Ils parcouraient toujours en courant les longs couloirs, mais Hermione commença à ressentir de l'essoufflement. Après tout, cela faisait plusieurs jours qu'elle était maintenue enfermée dans cette cellule avec très peu de nourriture pour se sustenter. Elle n'était pas en aussi bonne forme que le Serpentard qui ne semblait pas du tout affecté par cette course sans fin. Au contraire, il arrivait encore à réguler sa respiration par le nez.

Pourtant, Hermione prit sur elle et continua sans se plaindre à suivre l'autre sorcier à travers les couloirs avec de temps en temps des escaliers qui semblaient descendre et non monter, comme si la sortie était dans le sol.

Tout à coup, Drago Malefoy arrêta net sa course ainsi que celle d'Hermione avec son bras. Il ne lui accorda pas la moindre once d'un regard, lui faisant ainsi comprendre qu'il ne répondrait pas aux questions silencieuses qu'elle était déjà en train de formuler suite à cet arrêt brutal. Le sorcier était concentré sur le tournant du couloir, à l'affût du moindre bruit ou du moindre mouvement. Il était sur ses gardes car il lui semblait avoir entendu quelque chose.

Il avança lentement, la baguette tendue légèrement vers l'avant, et fit basculer sa tête pour voir l'autre couloir où ils devaient s'engager. Mais il se recula vivement et ramena sa tête à l'abri. A peine avait-il fait ce mouvement, qu'il eut le déplaisir de voir un sortilège de couleur verte le frôler avant de s'écraser contre le mur d'en face.

Maudit sortilège impardonnable ! Il s'en était fallu de peu. Hermione n'avait pas bougé d'un millimètre et avait observé la scène en silence, retenant même sa respiration quand elle vit le sortilège mortel passer devant elle.

— Montrez-vous ! Hurla un Mangemort. Montrez-vous ! Avada Kedavra ! Répéta à nouveau l'homme qui lançait des sortilèges devant lui sans avoir de cible.

Inconscient se dit intérieurement Malefoy ! Ce Mangemort n'était qu'un soldat de bas étage et sa façon d'agir témoignait parfaitement qu'il n'était pas très sûr de lui. Et cela arrangeait tout à fait Drago qui lui avait beaucoup plus d'expérience en termes de combats et de stratégie. Voilà toute la différence entre les catégories de Mangemorts à la solde de Voldemort. Ceux qui étaient en charge des prisonniers manquaient cruellement d'expérience puisque les prisonniers étaient rendus totalement inoffensifs et que la probabilité que l'un d'eux se révoltent frôlait le zéro absolu.

Mais les Mangemorts de l'acabit de Drago étaient d'un tout autre niveau. Ils avaient fait leurs preuves lors des nombreux raids lancés contre les opposants du Seigneur des Ténèbres. Ce dernier avait même personnellement formé Malefoy et lui avait appris à ôter toute considération de compassion envers les autres. Les opposants à la suprématie de Lord Voldemort ne méritaient même pas d'être traités comme des êtres vivants, ils ne valaient rien et devaient simplement être éliminés du monde, qu'il soit magique ou non.

Drago profita de l'attitude de son adversaire pour réfléchir. Il avait l'avantage de l'expérience, mais il avait appris à ne jamais sous-estimer un animal acculé. Alors il attendit le moment opportun pour frapper, comme le lui avait enseigné son Maître.

— Ferme les yeux Granger, conseilla Malefoy d'une voix autoritaire.

Le Mangemort avait arrêté de lancer des sorts et le silence était enfin revenu. Drago prit une grande respiration avant de sortir de sa cachette en courant vers son ennemi. Dès qu'il fut engagé dans le couloir, il lança le sortilège qu'il avait en tête, ignorant royalement si la brune avait écouté son conseil précédent.

— Lumos Maxima, chuchota Drago avant de voir apparaître une lumière extrêmement vive au bout de sa baguette. Etant dans l'obscurité, les pupilles du Mangemort prirent de plein fouet la lumière, l'obligeant à fermer les yeux.

— Argh, mes yeux ! Se plaignit l'adversaire totalement surpris par cet éclat de lumière.

— Avada Kedavra ! Incanta Drago en visant le torse de son ennemi. Le sortilège vert traversa la distance entre les deux sorciers avant de percuter de plein fouet le Mangemort aveuglé.

Ses pieds décollèrent du sol sous la puissance et son corps vola à travers le couloir avant de s'encastrer dans la porte du fond dans un grand bruit de fracas.

Entre le moment où Drago s'était arrêté pour réfléchir et où il s'était lancé à l'assaut du Mangemort, Hermione n'avait cessé de se poser tout un tas de question à son propos. Elle avait écouté son conseil de fermer les yeux et reconnut malgré tout le sort éblouissant qu'il avait lancé. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il était devenu un sorcier beaucoup plus puissant qu'avant. Et du peu qu'elle avait déjà vu depuis leur course folle, Hermione était en quelque sorte rassurée de ne pas être, pour le moment, son adversaire. Elle avait de sérieux doutes sur sa capacité à égaler la puissance magique du Serpentard. Elle se dit tout de même que tôt ou tard elle aurait sa réponse car même si, à cet instant, il semblait vouloir la tirer de cette prison, il n'en demeurait pas moins qu'il était un ennemi à la solde du Seigneur des Ténèbres. Et rien que pour cela, la sorcière savait que leur affrontement serait forcément inévitable.

Mais pour le moment, elle mit ces pensées de côté et reprit la course derrière Drago lorsque celui-ci lui ordonna de le suivre à nouveau. Ils avançaient d'un pas rapide en direction de la nouvelle salle qui était plongée dans l'obscurité. Seule la connaissance des lieux par Drago lui permettait de savoir où ils se trouvaient exactement.

L'extrémité de la baguette de Malefoy brillait toujours du sortilège précédent mais cela ne permettait pas d'illuminer la pièce dans laquelle ils étaient maintenant arrêtés. Il fit un léger mouvement de la main et la petite sphère étincelante se détacha de sa baguette et alla se fixer au plafond de la salle. La lumière froide révéla qu'il s'agissait en fait d'une grotte. Cette dernière s'étendait sur un bon kilomètre et faisait une centaine de mètres de hauteur. Mais ce qui était le plus surprenant était l'immense lac qui séparait l'entrée de la sortie. L'eau était sombre et ne semblait pas avoir de fond. C'était à peine si l'éclairage produite par le sortilège se reflétait dedans.

Mais alors que la lumière blafarde permettait de voir les environs, Hermione ne put réprimer son estomac de se retourner et de renvoyer le peu qu'il contenait. En effet, la grotte était humide, les parois recouvertes de moisissures, mais ce qui était le plus répugnant était tous ces cadavres éparpillés sur la rive et aux alentours.

Hermione avait à présent l'image de l'odeur qu'elle avait senti en entrant dans cette pièce. Elle n'avait pas pu mettre de nom sur ce qu'elle avait perçu avec son odorat, mais maintenant que sa vue faisait le lien, c'était insoutenable.

Toute cette grotte transpirait la mort et la putréfaction. Il n'y avait qu'à observer tous ces cadavres pour comprendre que certains étaient là depuis des années alors que d'autres étaient plutôt récents.

Comment Drago pouvait-il supporter ce spectacle ? La sorcière se demandait vraiment ce qu'il avait bien pu endurer pour ne pas être gêné par l'odeur suffocante et par tous ces corps décharnés ou à l'état de squelettes.

Malefoy ne semblait effectivement pas l'ombre d'un instant perturbé par ce qui les entourait. Au contraire, il était toujours concentré et cette fois-ci son attention était justement tourné vers le lac opaque. Il tenait sa baguette en direction de l'eau et attendait patiemment que quelque chose se produise. Il ne semblait en aucun cas s'inquiéter du sort de celle qu'il venait de délivrer. Depuis le début d'ailleurs il ne s'était pas préoccupé de l'état d'Hermione. Il n'avait eu en tête que leur survie et tant qu'elle arrivait à le suivre, il n'avait pas pris le temps de s'intéresser à ses états d'âmes. Ce fut à peine s'il réalisa qu'elle venait de renvoyer le contenu de son estomac suite à l'odeur nauséabonde que dégageait la grotte. Après tout, il n'avait pas le temps pour ses enfantillages : le temps était justement compté et il voulait atteindre son objectif. C'était sûrement son unique chance et il ne pouvait pas la gâcher en considération inutile.

Hermione réussit par la force de sa volonté à calmer les réactions de son propre corps et elle se concentra à nouveau sur les actions plus que déstabilisantes de la part du blond. Elle ne comprenait décidemment plus rien et elle était quelqu'un qui avait besoin de comprendre. Pourquoi faisait-il cela ? Dans quel but ? Mieux la torturer par la suite ? Et pourquoi restait-il planté là devant cette eau lugubre ?

Mais elle observa le silence, laissant les secondes s'égrener en minutes... de trop longues minutes à son goût qu'elle finit par rompre.

— Pourquoi ? Demanda finalement Hermione.

Il avait beau être son ennemi, son esprit rationnel reprenait toujours le dessus. Elle voulait savoir pourquoi il agissait de cette manière depuis qu'il était venu la libérer. Mais comme cela était à prévoir, il ne daigna même pas lui répondre ni même tourner la tête dans sa direction.

Hermione avait l'habitude d'obtenir des réponses et faisait toujours tout pour que les énigmes auxquelles elle faisait face soient résolues. Mais Drago se comportait exactement comme il était quand ils étaient à Poudlard : il l'ignorait et la méprisait. Et cela avait le don de grandement l'agacer.

— Je te parle Malefoy ! Rajouta la brune avec froideur.

Après tout, elle n'avait pas à être agréable ou polie avec lui. Il était un meurtrier de masse, avait torturé des centaines de personnes pour le compte de son Seigneur. De plus, depuis le début de leur fuite, elle l'avait vu à l'œuvre : tuer de sang-froid des gens de son propre camp le rendait totalement inhumain à ses yeux. Alors à quoi bon être socialement correct avec lui alors qu'il n'était qu'un être abject.

Drago se tourna finalement vers elle tout en gardant son regard impassible, avant de répliquer froidement :

— Si tu n'es pas contente, retourne dans ta cellule. Sinon, ferme-la !

— Ne me prends pas pour une imbécile Malefoy ! Si tu voulais que je retourne dans ma cellule, tu ne m'en aurais pas fait sortir ! Alors, pourquoi ? Pourquoi toi, une telle pourriture à la solde de Voldemort prend de tels risques ?!

Dès qu'Hermione prononça le mot pourriture, elle put voir le regard de Drago se durcir et ses pupilles bleues s'illuminèrent très faiblement pendant une fraction de seconde : témoignant de sa force magique.

— Je ne me répéterai pas une troisième fois Granger, ferme-la ! Sinon je te jure que je te bâillonne, répliqua Drago avant de reposer son regard sur l'horizon, la baguette toujours tendue.

Hermione voulait lui dire ses quatre vérités mais elle se ravisa. Elle haïssait le sorcier mais elle n'était pas stupide pour le provoquer outre mesure. Après tout, elle était sans baguette et savait Malefoy capable de commettre un tel geste. Et perdre l'usage de la parole était la dernière chose qu'elle souhaitait en ce moment.

Une nouvelle minute s'écoula sans que rien ne se passe. Cette attente devenait intenable pour la Gryffondor et elle ne démordait pas dans sa quête de réponses.

— Malefoy, où sommes-nous ? Reprit-elle d'un ton beaucoup plus calme.

— Dans une grotte, ça ne se voit pas ? Râla le jeune Malefoy qui ne semblait pas du tout enclin à faire la discussion.

S'il avait changé sur bien des points depuis leur jeunesse, cette facette de sa personnalité n'avait pas pris une ride. Hermione se sentit vexée qu'il puisse lui répondre quelque chose d'aussi trivial. Bien évidemment qu'elle avait vu qu'ils étaient dans une grotte, même un troll des cavernes l'aurait remarqué ! Mais la sorcière ne voulait pas en rester là, elle compta jusqu'à dix pour se calmer avant d'enchaîner :

— J'ai le droit de savoir, si tu ne veux pas me dire pourquoi, dis-moi au moins où nous sommes.

En entendant la brune insister pour qu'il lui adresse la parole, Drago poussa un long soupir assez théâtral de sorte qu'elle comprenne à quel point elle pouvait être exaspérante. Il se décida alors à parler :

— Nous sommes sous terre... sous le quartier général du Seigneur des Ténèbres pour être exact.

— Est-ce grand ? Demanda Hermione qui jetais de temps en temps des coups d'œil autour d'elle. Elle avait l'impression que les cadavres la regardaient et bougeaient de temps en temps. Elle ne se sentait vraiment pas à l'aise dans cet endroit, quelque chose d'oppressant la saisissait et elle remerciait intérieurement le Serpentard d'avoir enfin accepter de parler.

— Il y a à peu près deux cent mètres entre nous et la surface. Le Seigneur des Ténèbres voulait absolument que ses prisonniers n'aient aucune chance de s'évader. Et alors qu'il ordonna l'agrandissement des cachots, il découvrit sous sa demeure cette poche d'air souterraine et cela lui donna cette idée.

— C'est situé où dans le monde ? Tenta de savoir Hermione.

— Soit plus intelligente que cela Granger, répliqua Drago avec neutralité.

— Comment cela ?

— Es-tu capable de me dire où se situe le quartier de l'Ordre ? Demanda-t-il naturellement.

En écoutant sa question, Hermione comprit en quoi sa propre question était idiote. Bien sûr qu'il ne pouvait pas lui dire où se trouvait le quartier général de Voldemort, cet endroit devait, au même titre que le quartier de l'Ordre, être sous le sortilège de Gardien du secret.

— Non..., confessa-t-elle sobrement

Malefoy haussa les yeux au ciel tant la réponse lui était évidente, mais il se garda de le faire savoir à la brune. Il ajouta toutefois :

— Sache juste que... et malheureusement pour nous, la partie qui se trouve derrière nous était la plus simple. Le Seigneur des Ténèbres est quelqu'un de très méticuleux et de paranoïaque.

— C'est à dire ? S'inquiéta Hermione devant cet aveu.

— C'est à dire que des pièges sont présents sur notre chemin, acheva Malefoy alors qu'une embarcation s'extirpa de la surface de l'eau pour venir lentement dans leur direction.

Le silence se fit de nouveau pesant alors que l'embarcation accostait sur la rive. C'était donc cela que Malefoy était en train de faire depuis tout ce temps à fixer l'eau avec sa baguette. Mais la sorcière était à présent préoccupée par les dernières paroles du sorcier : elle comprit que ses chances de s'en sortir et de survivre étaient quasi-inexistantes.

Elle était tellement prise dans ses pensées qu'elle ne vit pas Drago monter dans l'embarcation et s'y installer.

— On n'a pas toute la journée Granger ! S'exclama avec vigueur le Serpentard.

La brune reprit immédiatement ses esprits et monta dans l'embarcation sans prendre en compte le ton acerbe de son ennemi. A peine fut elle installée que Drago lui jeta une rame dessus.

— Tu me prends pour ton esclave ou quoi ? Répliqua Hermione alors qu'elle voyait son interlocuteur avec l'autre rame.

— Je te prends juste pour une personne qui va ramer avec moi si elle veut arriver de l'autre côté, reprit calmement Malefoy avant de plonger la rame dans l'eau sombre du lac.

Cette action surprit énormément Hermione. Voir Drago Malefoy se salir les mains comme un simple moldu était quelque chose de surréaliste. Pourquoi n'utilisait-il pas la magie comme tout bon sorcier qui se respecte.

— Pourquoi ne pas utiliser la magie ? Demanda-t-elle à haute voix trop choquée de le voir agir ainsi.

— Un bon sorcier n'utilise la magie que quand elle est nécessaire, répliqua-t-il avec sagesse.

Si Hermione était surprise, c'était un euphémisme. Jamais de sa vie, elle n'aurait imaginé entendre Drago Malefoy tenir ce genre de discours sur l'usage de la magie. Elle en vint même à se demander s'il s'agissait bien de son ancien camarade de classe. Après tout, celui-ci ne lui avait pratiquement fait aucune remarque désobligeante envers elle et son statut de Sang-de-bourbe. Et il s'était même plutôt comporté en adulte et non comme un fils à papa gâté.

Ils commencèrent alors à ramer en silence, seul le bruit de l'eau qu'il traversait venait troubler le calme relatif des lieux. Toutefois, Hermione n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser des rames au cours de son existence et elle ne savait pas comment s'y prendre pour que l'embarcation aille droit devant. Cela obligeait le blond à redoubler d'effort pour compenser les gestes de la brune.

Au bout d'un moment, le Serpentard ne put s'empêcher de faire une remarque.

— Granger..., commença Malefoy avec un soupir d'exaspération. Pourrais-tu faire un effort et mieux ramer ?

— Plus facile à dire qu'à faire, rétorqua Hermione.

Malefoy soupira une fois de plus et continua à ramer plus fort pour compenser et surtout accélérer leur traversée. Au bout de quelques minutes, Hermione commença à prendre le coup de main en copiant la gestuelle du Serpentard. Mais malgré ses efforts, la sorcière n'était pas à l'aise. Quelque chose la dérangeait sans savoir quoi et plus ils avançaient sur l'étendue d'eau, plus son angoisse montait en elle.

La sphère lumineuse qu'avait lancée Drago les suivaient au-dessus d'eux et continuait d'éclairer la grotte. Hermione n'était pas rassurée par ce qu'elle voyait autour d'elle. Elle avait cette sensation d'être observée, scrutée par les cadavres tout autour d'elle. A tel point, qu'elle ne pouvait s'empêcher de jeter de nombreux coups d'œil dans leur direction : en quête d'un mouvement qui n'avait pas lieu d'être.

— Arrête, ordonna Drago après avoir vu ses regards.

— Quoi ?

— Arrête de les fixer !

— Pourquoi ?

— Une intuition, répondit Drago qui avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Jusqu'à présent il n'avait pas fait plus attention à ce qui les entourait, mais en sentant la panique de la brune, il se mit à nouveau à réfléchir. Qu'est-ce qu'il avait pu oublier avant de monter dans l'embarcation ?

— Mais... on dirait qu'ils nous regardent, ajouta Hermione sans cacher son angoisse.

— Raison de plus.

Ils continuèrent leur traversée et alors qu'ils arrivaient au centre du lac souterrain un bruit les fit s'arrêter immédiatement : quelque chose avait plongé dans l'eau. Aucun doute possible, ils avaient tous les deux entendus ce bruit caractéristique de quelqu'un ou de quelque chose qui plonge sous l'eau. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une légère ondulation de l'eau ne se rapproche d'eux. Puis soudain, l'embarcation fut percutée par quelque chose.

— Et merde ! Jura froidement Malefoy en venant de penser au piège qu'avait posé Lord Voldemort.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y..., s'inquiéta Hermione avant d'être coupée dans sa phrase par le léger basculement de l'embarcation.

Elle vit plusieurs mains agrippées sur le rebord du navire avant que ne sorte un cadavre en décomposition avancé. Hermione fut tétanisée d'effroi par cette vision, le visage de la créature était rongé par les vers, des morceaux de chair pendaient de ses mandibules alors que ses orbites vides luisaient d'une lumière verte.

Hermione ne parvint pas à réagir et elle fut sortie de sa torpeur bien trop tard. Elle sentit une poigne phénoménale la saisir à l'épaule ce qui lui fit pousser un petit cri de surprise. Malefoy de son côté se battait déjà avec sa rame contre une des créatures. Celle-ci l'avait également agrippé et elle essayait de l'attirer dans l'eau.

Hermione se débattit pour faire lâcher prise à la créature, mais le mort-vivant était d'une force considérable, force amplifiée par un sortilège, à laquelle la sorcière ne pouvait pas du tout rivaliser. La brune fut soudainement attirée dans l'eau et elle eut juste le temps et le réflexe de prendre une grande inspiration avant d'être attirée vers le fond.

Le spectacle sous-marin était tout aussi lugubre qu'à la surface. Grâce à la sphère de lumière de Drago, Hermione pouvait voir ce qu'il se passait sous l'eau, bien qu'elle aurait souhaité jamais être confrontée à une telle vision d'horreur.

Le mort-vivant n'était pas seul dans le lac, d'autres comme lui étaient présents et leurs mains cherchaient à agripper le corps d'Hermione pour l'attirer encore plus loin sous la surface.

La sorcière essayait de se débattre mais sa force était réduite par la pression de l'eau tout autour d'elle et sa capacité à rester en apnée arrivait à épuisement. Elle comprit que tout était fini pour elle lorsqu'un des cadavres lui saisit la gorge et qu'elle sentit les doigts squelettiques se refermer sur elle. Il essayait de l'étrangler et elle luttait de ses dernières forces pour ne pas céder à la pression d'ouvrir la bouche et finir ainsi noyée.

Hermione sentait sa vue se troubler tout autour d'elle. Encore quelques secondes et elle ne serait plus de ce monde, emportée dans les bas-fonds d'un lac sordide du quartier général du Seigneur des Ténèbres. Mais quelque chose d'inattendu se produisit.

Une violente lumière orange et rouge était en train de tournoyer à la surface de l'eau sur une immense étendue. Lumière qui tout d'un coup se mit à s'engouffrer dans l'eau pour foncer dans sa direction, ou plutôt en direction des créatures qui la noyaient. Elle était entourée par les flammes et sentit la prise sur elle disparaître. Son instinct de survie reprit alors le dessus et elle nagea de toute ses forces en direction de la surface pour atteindre le bord de la barque.

Elle avait à peine sorti la tête de l'eau qu'elle se mit à cracher l'eau du lac qu'elle avait commencé à avaler par manque d'air. Elle reprit également son souffle et ses esprits. Mais son attention fut alors captée par le bruit des flammes tout autour d'elle et surtout par les hurlements gutturaux provenant des morts-vivants qui succombaient sous le puissant sortilège. D'ailleurs, Hermione leva les yeux et vit qui en était l'auteur : Drago était debout au milieu de l'embarcation pendant que des flammes sortaient de sa baguette dans un maelstrom de magie autour d'eux. Le sorcier avait un visage concentré alors que toutes les créatures de la grotte et dans le lac étaient en train de brûler par le sortilège du Feudeymon.

Ce ne fut qu'à cet instant qu'Hermione reconnut les horribles monstres qu'ils venaient d'affronter : des Inferis. Une abomination que seuls les adeptes de magie noire pouvaient envisager d'utiliser.

Hermione remonta enfin dans l'embarcation, essoufflée mais soulagée d'être encore en vie. Le sortilège du Feudeymon continuait de ravager les cadavres en surface comme en profondeur, sautant d'un corps à un autre, tel un feu d'artifice aquatique. Lorsque Drago jugea qu'ils pouvaient reprendre la traversée, il ne se soucia pas de mettre fin au sortilège qu'il avait lancé. Rares étaient les sorciers à savoir maîtriser parfaitement le Feudymon et il n'avait pas du tout l'intention de s'y essayer à cet instant. Son objectif était tout autre : gagner au plus vite l'autre rive. Il se rassit alors dans la barque et entreprit de ramer encore plus fort et plus vite.

— Pourquoi nous ont-ils attaqué !? Demanda Hermione qui essayait encore de contrôler sa panique mais aussi de suivre le rythme soutenu de Drago dans la manipulation des rames.

— Ta faute, répondit exaspéré le Serpentard.

— Quoi ?! S'offusqua la brune

— C'est à cause de toi qu'ils nous ont attaqué, répéta-il d'un ton accusateur.

— Quoi ? Mais je n'ai rien fait ! Contesta Hermione devant un tel aplomb de la part de son pire ennemi.

— Je t'avais dit de ne pas les regarder ! Mais toi qu'est-ce que tu fais ? Tu les fixes ! S'énerva Drago qui avait encore l'adrénaline dans son sang, mélangé à l'instinct de survie. De plus, je soupçonne le Seigneur des Ténèbres d'avoir mis en place une sécurité au cas où un prisonnier emprunte cette embarcation dans le sens inverse.

Cette révélation ne rassura nullement la brune, mais elle ne préféra pas continuer sur ce sujet. Ils ramèrent en silence pendant encore quelques minutes avant d'atteindre enfin l'autre rive. Dès qu'ils furent debout, Drago pointa sa baguette sur Hermione qui eut un mouvement de recul.

Allait-elle mourir ainsi de la main de son ennemi ? Et sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit pour esquiver, elle reçut de plein fouet un sortilège que le blond avait lancé sans le formuler distinctement. Mais au lieu de se faire projeter en arrière par un sort mortel, Hermione sentit toute l'humidité et la saleté s'évaporer de son corps et de ses vêtements.

— Merci, chuchota malgré elle Hermione.

— A partir de maintenant tu fais ce que je te dis ! Je n'ai pas envie de mourir à cause d'une de tes bêtises ! Alors fais attention...


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