Liar

Chapitre XX : Quelques questions, quelques réponses !

Camila savait que ce qu'elle faisait lui ferait plus de mal que de bien. Elle était assise devant un miroir dans cette loge improvisée par Lucifer. Elle regardait le bleu qui entourait son œil. Elle scrutait ce cocard malheureusement trop bien fait. Elle devait le cacher, encore une fois elle devait cacher la misère et la violence. Camila plongea son doigt dans ce fond de teint presque de la bonne couleur et recouvre le cocard pour qu'il ne soit plus visible à l'œil nu. Elle n’avait aucune envie de passer son temps à faire ce genre de choses pourtant depuis des années, elle ne cessent de le faire. Elle devra monter sur scène, elle devra chanter devant des gens qui scruteront son visage et qui chercheront chaque imperfection. Si l’un d’eux remarque quelque chose, que se passerait-il ? Alors qu’elle pensait être seule dans cette pièce et pouvoir enfin respirer, la porte s'ouvrit doucement sur un visage qu'elle connaît que trop bien. Elle n'avait pas encore fini son maquillage alors elle baissa la tête et tenta de cacher son visage.

- Arrête de te cacher Camz !

Camila posa sa tête contre la coiffeuse et Lauren entra complètement dans la petite loge avant de fermer la porte derrière elle. La jeune brune prit une chaise qui était en coin de la pièce et s’asseyait juste à côté de la cubaine. Lauren savait très bien ce qui se passait, elle savait que quoiqu'il arrivait elle avait déjà une réponse. Ce soir, elle allait faire comme si elle ne savait rien. Elle leva le visage de Camila et prie son maquillage pour l'aider à recouvrir son cocard. Camila ne comprenait pas cette gentillesse. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait être aussi gentille et aussi douce et faire comme si de rien n'était alors qu'elle savait très bien qu'il y avait quelque chose chez elle, quelqu'un qui lui faisait un mal de chien.

- Lauren, c'est pire quand tu fais comme si de rien n'était… désamorça Camila. Tu sais ce qui se passe, tu l'as compris donc s’il te plaît ne fait pas comme si de rien n’était…

- Et tu veux que je dise quoi ? Que j’ai compris que ton père te battait ? Tu voudrais que je te dise que tu dois en parler à quelqu'un te dire les choses qu’on a dû déjà te dire une fois ou deux fois dans ta vie et que tu as fait comme si de rien n’était, le seul moyen de parler avec toi c'est d'être là pour toi. Camila…

Camila ne savait pas trop quoi penser. Bizarrement le fait que quelqu’un soit là pour elle et que quelqu'un sache la vérité lui faisait un bien fou. Lauren recouvra le cocard de maquillage complètement et ce fut comme s'il ne s'était rien passé mais alors que Lauren allait se lever pour quitter la pièce, Camila attrapa sa main et la brune se rassit face à la cubaine.

- Quoi ? Qu'est ce qui a ?

Camila ne dit pas un mot mais fit un doux sourire qui pétrifia Lauren. Alors à cet instant, Camila sauta sur les lèvres de Lauren et l’embrassa fougueusement. Les lèvres de Lauren avaient quelque chose de tellement insouciant, de tellement bon et de tellement doux. Elle savait qu’elle pouvait être en sécurité tant qu'elle était contre ses lèvres. Elle se lâchèrent et Lauren embrassa doucement le front de la jolie cubaine. Puis elle se leva et elle disparut dans les coulisses pour retourner au carré VIP de la dernière fois.

Camila monte sur scène et alors qu'elle était face à son petit ami dans la salle et qu'elle allait enfin chanter une chanson qu'elle n'avait absolument pas écrite pour lui, elle eut des images de Lauren qui traversait son esprit.

La chanson s'arrêta, elle sortie de scène sous un torrent d’applaudissements et elle remonta vers ses amis et Lauren mais alors qu'elle allait sauter dans les bras de Lauren, Shawn apparu et prit la place de la brune.

Dans le noir complet, Lauren lançait un regard de désespoir à Camila. Depuis quelques temps les deux femmes se tournent autour mais depuis quelques temps les deux femmes savent qu'il y a un homme entre elles. Shawn est un frein à leur histoire, mais Camila ne veut pas d’une histoire avec une femme.

La soirée était passée et Camila n’avait pas la tête a rire. Shawn parlait en boucle de sa prestation durant la soirée, il l’a raccompagné à la maison mais alors qu'ils arrivaient devant la maison de Camila, la voiture de son père était garée dans l'allée. Le cœur de Camila fit un bond. Ces temps-ci il est beaucoup trop souvent à la maison elle avait peur que ce soit parce qu'il y avait un problème au travail et s'il y a un problème au travail il est plus violent encore. Camila se tourne vers Shawn en espérant que rien ne va se passer et que rien ne pourra changer le fait qu’il va pouvoir rentrer chez lui sans rencontrer son père. Elle s’approche de lui et l’embrasse tout doucement et pendant quelques secondes elle respire en se disant que dans quelques minutes elle sera à l’intérieur de la maison et ce sera fini mais pourtant cette tranquillité ne durera que quelques secondes parce que son père toque à la fenêtre du jeune homme. Camila sursauta, une peur atroce s'empara d'elle. Prenant son courage à deux mains, elle fit descendre la vitre et demanda :

- Il y a un problème papa ?

- Non ma puce mais je savais pas que tu étais accompagné, jeune homme comment tu t’appelles ?

Avec cette gentillesse un peu bizarre et différente de d'habitude, son père fit un sourire à Shawn alors le jeune homme répondit :

- Je m’appelle Shawn Mendes monsieur, je suis le petit ami de votre fille…

Camila regardait Shawn en se disant qu’il avait beaucoup de cran. Son père était déjà très bizarre et flippant mais qu’il ait assez de cran pour lui dire qu’il était son petit ami c'était assez mignon.

- Oh tu es le petit ami de ma fille, enfin elle a un petit-ami je pensais qu'elle n'aurait jamais personne dans sa vie… Ou qu’elle finirait lesbienne… Dis moi tu veux rentrer un petit peu boire un verre ou un café ?

Étonnamment son père était gentil et abordable alors Shawn acquiesce, coupe le moteur et sors de l’habitacle avant de courir jusqu’à la porte, serrer la main de son père en guise d’un Bonsoir et d’ouvrir enfin la porte à la jeune femme.

Ça faisait déjà dix minutes que Shawn discutait avec Max. Étonnamment, les deux hommes s'entendaient plutôt bien et Max était quelqu'un d’adorable ce qui n'arrivait pratiquement jamais. Ce côté gentil qu’il cachait souvent et qu'il ressortait seulement quand il y avait d'autres personnes faisait peur à Camila parce que ça voulait dire qu'elle se prendrait tout ce qu'il avait gardé en lui tout ce temps.

Au bout d’une heure Shawn parti enfin mais elle se retrouvait seule avec lui. Qu’allait il lui faire ? Qu’allait il lui dire ?
Max se retourna vers sa fille, et dans ses yeux, il n'y avait ni colère ni tristesse ni possessivité ou jalousie.

- Il a l'air très gentil ce garçon ! J’espère que tu le garderas il est vraiment très bien ! Je voulais partager avec toi une très bonne nouvelle !

À chaque fois que son père disait qu’il avait une bonne nouvelle, ce n'en était une que pour lui. À chaque fois qu’il avait une bonne nouvelle c’était parce qu’ils changeaient de ville et cette fois-ci elle n'en avait pas envie.

- Non s’il te plaît papa ne me dis pas qu’on part !

- Non pas du tout vous, vous ne partez pas, moi j'ai eu un contrat en Californie et ça va durer deux mois mais je vous enverrais de l'argent toutes les semaines, ce contrat c’est un contrat en Or et il faut absolument que je l'ai. Comme ça, ça va booster davantage ma carrière et là y aura plus aucun problème, je te le promets. La seule chose que je veux c'est ton bonheur tu sais très bien ma chérie…

À chaque fois qu’il dit ça, Camila le crois. À chaque fois qu'il semble aussi sincère Camila tombe dans ses bras assez facilement. C’est vrai que passer deux mois sans son père serait vraiment génial pour elle alors elle va sourire et accepté.

- Mais c'est génial papa ! C’est génial que tu puisses enfin prouver ton talent ! Tant que tu nous ramènes des petits trucs de Californie !

- Tout ce que tu voudras mon ange.

C’était pour ça qu’il était aussi gentil, parce qu'il avait reçu une excellente nouvelle. C’était toujours une bonne nouvelle quand il était loin de sa famille, autant pour sa famille que pour lui.