Pensées Sauvages

before the dawn

C'était le temps d'une vie. J'ai attendu trop longtemps et maintenant je suis arrivée là.
Vieille et seule n'attendant que la fin maintenant que j'ai vécu ma vie.
Oh s'il te plaît prends tout ce qu'il y a ici.

J'avais trouvé quelque chose, quelqu'un à qui tenir mais la mort l'a pris.
Je n'entends plus que ton âme dans mon sommeil, priant pour que le matin ne me prenne pas à mon tour.

Mais l'homme en noir continuait de marcher dans la lumière blafarde du soleil levant.
Ses pas satinés ne craquaient pas dans la neige.
Sa cape noire effaçant ses empreintes, il est invisible pour ceux qui n'en ont pas encore fini.
Je le vois.

Pourtant avant le désespoir, j'entendais encore les oiseaux chanter. Je regardais encore le soleil se lever.
C'était il y a bien longtemps
Tu as pris ton envole avec eux.
Il t'a enlevé, loin de moi.
Tu ne vis désormais plus ici alors maintenant laisses, prends tout ce qu'il y a autour et laisses moi.
Pars avant que le matin ne me prenne, je ne veux pas que tu vois ça.
J'ai attendu une longue vie, qu'elle s'achève.
j'ai attendu de trouver quelqu'un que l'on m'a finalement retirée.
Il ne reste plus très longtemps pourtant comme toujours tu attends.
Je vis seule et loin de toi.
Avant la pénombre de la nuit je t'entends dans mon sommeil priant pour que le matin ne me prenne pas encore demain.
Plus aucun oiseau ne chante au matin, c'est le début de ma fin.
Ne te bats pas contre.
Je veux te retrouver, t'entendre rechanter. Tu m'as laissé depuis trop longtemps.
Oh s'il te plaît prends tout ce qu'il y a autour de toi.
Tu ne resteras pas seul indéfiniment.

Laisses moi te rejoindre dans cet ailleurs où tu te bats pour que le matin ne me prenne pas demain.

Il se rapproche de moi je ne l'entends pas mais je le sens, refermant ses griffes sur moi, m'empêchant de respirer.
Me prendra t'il avec lui ?
Ne pourrais je donc pas être avec toi ?
Oh s'il te plaît je veux partir demain.

Ma vie a été longue et je ne peux pas me battre contre lui, il est bien trop fort et je ne suis plus qu'une vieille femme au coeur fatigué qui ne demande qu'à finir cette longue vie inachevée, toi qui m'a laissé, aides moi.
Arrêtons d'empêcher l'inévitable, je dois me résigner, mon heure vient.
C'est effrayant et apaisant.
Il n'est peut être pas si déplaisant de partir avec la mort.

Nuits après nuits, se rapprochant de mon heure je t'entends répéter et prier pour que le matin ne me prenne pas.
Pourquoi ne comprends dont tu pas que je ne peux continuer ?

Maintenant prends tout autour de toi et pars ne me regardes pas partir dans les faibles rayons du matin. Pars loin parce que demain, je partirais ave lui main dans la main.
Marchand dans la neige du petit matin.