Chapitre I

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Le plus beau jour de ma vie fut cette matinée ensoleillée et paisiblement chaude du 23 septembre. Non pas parce que je me suis mis en couple avec une fille, ni parce que j'ai gagné à la loterie, mais à cause d'un changement ; un déménagement de dernière minute mais agréable. En effet, ma famille et moi-même avions quitté Lawrence dans le Kansas pour s'installer à Manhattan. Il est vrai que j'ai été en colère lorsque ma mère nous l'avait annoncé cet après-midi là, mais au fur et à mesure que passait le temps, je me sentais excité et heureux à l'idée de la nouvelle vie qui m'attendait. J'allais rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouvelles choses, vivre toutes sortes d'expériences et surtout, je m'étais juré d'avoir une copine. J'avais 17 ans, et j'avais toujours été célibataire. Cela ne pouvait plus durer.

Mon père avait tenu à ce qu'on fasse le trajet en voiture. Il voulait nous faire découvrir le paysage durant nos nombreuses heures de voyage. Hélas, nous ne fîmes que dormir et nous disputer à l'arrière. Lorsque nous nous sommes garés devant la grande maison sur la 83e rue, je m'étais mis à contempler le lieu qui allait être le témoin de nos joies et peines, de nos disputes et nos réconciliations, de nos larmes, de notre vie. La façade était simple mais élégante, les marches de l'escalier en béton qui menaient à la porte d'entrée étaient ornés ainsi que les lourdes rampes. Il y avait beaucoup de fenêtres, et je me demandais à quelle pièce chacune d'elle correspondait lorsque je fus violemment bousculé par Christian, mon grand frère.

- Excusez-moi très chère demoiselle, mais j'aimerais passer car contrairement à certains, je décharge le coffre au lieu de rester là à glander, merci! a-t-il dit avec ironie.

J'imitais avec une voix exagérément aigue ce qu'il venait de dire et allais soulever les lourdes valises qui demeuraient entassées dans le coffre. Ma petite sœur, Roxanne, se contentait de chanter à tue-tête avec son casque audio sur les oreilles. Je soupirais contre elle et me mis en devoir de soulever mon fardeau de valises. Une fois à l'intérieur de la maison, je m'arrêtais malgré moi sur le pas de la porte, subjugué. L'endroit était largement plus grand que notre maison de Lawrence. De l'entrée, l'on pouvait accéder à l'escalier juste en face ou aller à gauche et pénétrer dans le salon. Le salon sentait le vernis nouvellement appliqué aux quelques meubles en bois du salon. Il y avait une télé écran plat d'une surface non négligeable, reposant sur un meuble blanc. Le canapé était spacieux, doux et profond. Il en émanait un parfum sucré. Il y avait 2 fenêtres, donnant sur la rue. J'étais habité par une joie immense. J'allais visiter les autres pièces et trouvait à chacune d'elle une particularité ; la cuisine était baignée par les rayons solaires tamisés par les minces rideaux aux fenêtres. La salle de bain nous donnait une pression d'eau extraordinaire. Je n'étais pas spécialement croyant, mais j'étais au paradis sur Terre, dans mon paradis.

Ensuite, vint le moment d'attribuer les chambres. Nous étions cinq, alors qu'il y avait quatre chambres. Mes parents choisirent la plus lumineuse et spacieuse des chambres, en toute logique. Ils avaient un lit trois places, et plein d'armoires, leur salle de bain personnelle avec une douche et une baignoire. Christian, mon grand frère, choisit ou plutôt décida de prendre la chambre au fond du couloir. Elle était éloignée de celle des parents, justifiant le fait que nous nous la disputâmes, mais ma mère décida de la donner à Christian, car il est l'aîné. Roxanne quant à elle choisit la chambre voisine à Christian, pour la simple et bonne raison qu'elle était peinte en blanc, et donc qu'il y serait plus facile de " la customiser" d'après elle. Je voulais donc aller dans la chambre en face de Roxanne mais ma mère m'envoya dormir avec Christian. Il y avait deux lits dans sa chambre, et la chambre restante fit office de chambre d'amis. J'étais content d'être envoyé avec Christian, car de un, je pouvais dormir dans la chambre que je voulais, et de deux, je pouvais le surveiller.

- Je prends le lit de gauche. Il est plus proche de la porte, et ainsi je peux maîtriser rapidement les éventuels cambrioleurs qui tenteraient de nous faire du mal. Tu vois, c'est pour ton bien frangin ! dit-il dans son sérieux le plus absolu.

La domination de l'écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant