Chapitre 21 - Fantôme

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Je frotte fortement mes joues pour retenir les larmes qui commencent à couler le long de celles-ci. Je suis emplie de doutes. Je devrai peut-être laisser ces sacs ici. Je devrai rester au près de lui. Seulement me reviennent ses écarts de courses, son inquiétude, toutes ces histoires. Je ne veux pas que ce soit ce que j'apporte dans sa vie. Et pour l'instant, c'est tout ce que j'ai, tout ce que je suis; des problèmes et une immense boule de tension. Je ferme rapidement la fermeture de la petite valise et tire mes cheveux en soupirant. Le calme règne dans l'appartement, la seule chose qui vient troubler ça c'est moi et ça représente plutôt bien ce que j'ai fait vivre à Charles. Je veux aller mieux, vraiment, seulement je ne peux pas lui demander d'être celui qui arrangera ça. Je tire doucement la valise jusqu'à la porte d'entrée. En passant devant l'îlot de la cuisine je jette un coup d'oeil au petit mot que j'ai laissé. 

« Merci pour tout, pour ces moments, pour ces sourires. — Charlie. » 

Je finis par ouvrir la porte le souffle court et je sursaute quand je me retrouve face à quelqu'un. Je recule et lève la tête tombant nez à nez avec un regard sévère, celui de Jimmy :

—J'en étais sûr, il lâche et je sens tellement de déception dans sa voix que ça fait se serrer mon coeur un peu plus.

Je me mets de côté pour le laisser entrer et il déboule dans l'entrée.

—Tu comptes juste partir, il crache, c'est tout ! Tu prends ce qu'il y a à prendre et tu t'en vas.

Mes yeux s'écarquillent. Il pense réellement que c'est ce que je fais avec Charles ? Il continue sa longue tirade mais tout ne me parvient pas. Je l'observe faire les cents pas dans la pièce et ma main s'agrippe à ma valise. Je veux partir. Jim continue et je finis par le couper.

— Il a faillit se planter, mon ton monte.

Les yeux de Jimmy se plongent dans les miens et ses épaules s'affaissent un peu.

—Charlie, c'est les risques, c'est comme ça. Il est pilote, tu t'attendais à quoi !

—Je le sais, je soupire.

Alors il reprend;

—Tu te rends compte, je vous ai présentés, et là tu vas juste partir comme une voleuse !

—Il faut que je parte, je supplie presque en voyant l'heure défiler.

— Mais pourquoi ? il s'énerve.

—Par ce que je ne vais pas bien, je cri à plein poumon cette fois.

 Je ne me suis jamais adressé à lui de cette manière, je ne lui ai jamais fait d'aveux comme ça même dans les moments les plus bas qu'il a traversé avec moi. Mes poings sont serrés et ma poitrine ne cesse de se soulever au point de m'en faire mal. Ses yeux me détaillent de haut en bas comme s'il allait y découvrir quelque chose qu'il ne voyait pas jusqu'ici.

—Partir n'arrangera rien, il finit par répondre durement.

—J'étouffe ! Je t'ai soutenu quand tu as pris la fuite avec ce job, alors ne me juge pas maintenant, je sais que mes mots sont forts mais ils ont le mérite d'être vrais. Je me tiens plus droite et mon regard est dur désormais.

Il reste là, figé. Je finis par soupirer et lui tourne le dos, m'enfonçant dans les couloirs de la résidence. Je suis entrain d'entrer dans l'ascenseur quand la silhouette de mon meilleur ami apparaît. Il se dépêche de me rejoindre et les portes se referment.

Stupid // Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant