Chapitre n°1 : le pari

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« Jug ! »

Le jeune homme sortit de ses pensées, sursautant à cause de Toni qui venait de lui hurler à l'oreille pour le ramener à la réalité. Légèrement déboussolé, il remarqua que la serveuse se tenait devant sa table en lui souriant doucement, attendant probablement qu'il se décide à choisir quelque chose alors que leurs amis étaient légèrement amusés par ce qu'il venait de se passer. Il se sentit idiot d'un coup et il voulut pester contre ses amis, il voyait bien que Sweet Pea et Fangs retenaient un fou rire alors, que Toni souriait à s'en décrocher la mâchoire et que Veronica, la cousine super riche de Jughead avait un léger sourire moqueur que Jug avait envie de lui arracher.

«-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda le jeune homme légèrement déboussolé.

-Betty veut savoir ce que tu prends, expliqua Toni en n'arrêtant pas de sourire.

-Oh euh un café noir s'il te plaît, répondit Jug avec un sourire poli.

-Ça sera tout ? Demanda gentiment la jeune femme et avec un sourire angélique collé aux lèvres.

-Oui, merci.

-Dans ce cas, je vous apporte votre commande dans quelques minutes. »

La jolie blonde leur lança un dernier sourire avant de s'avancer vers la table des Bulldogs. Jughead la regarda partir sans la lâcher du regard, il ne l'avait jamais dit à personne, mais cette fille lui faisait de la peine. Elle était toujours seule à se débrouiller par ses propres moyens et il avait toujours l'impression qu'elle portait le poids du monde sur ses épaules en gardant le sourire. Betty et lui se connaissaient depuis toujours, ils vivaient tous les deux à Sunny Side et du plus loin qu'il se souvienne, Betty et sa grande sœur Polly avaient toujours été les bêtes noirs du Sud de la ville, celles qu'il ne fallait surtout pas approcher.

Il se souvint avoir eu de la peine pour la jeune femme car elle jouait seule au parc le jour des quatre ans du jeune homme et lorsqu'il avait demandé à ses parents s'il pouvait joué avec elle, sa mère lui avait retourné une gifle magistrale et son père quant à lui, n'avait cessé de lui hurler dessus, lui interdisant formellement d'approcher l'une des filles Cooper. Jughead n'avait pas compris pourquoi, mais il avait été tellement effrayé qu'il avait obéi, ce n'est que plus tard qu'il avait découvert que Betty subissait les conséquences d'une vieille histoire entre son père et les parents de la jeune femme, une histoire de fille et de trahison s'il avait bien compris, mais quoi qu'il se soit passé, Jughead avait toujours pensé que Polly et Betty n'étaient pas coupables et qu'elles ne méritaient pas ça.

Mais ce n'était plus un problème pour Polly car comme sa mère l'avait fait des années plus tôt, la jeune avait fui Riverdale lorsque Betty était âgée de quatorze ans. Personne ne savait vraiment pourquoi elle était partie, certains disaient qu'elle avait eu une bourse d'études pour Stonewall Prep, d'autres disaient qu'elle avait été menacé par les Vixens et il y avait une rumeur disant qu'elle aurait volé les Ghoulies. Jughead ne croyait en aucune de ses rumeurs, il pensait juste que la jeune femme avait dû quitter la ville pour sa propre survie, mais il aurait aimé qu'elle emmène sa petite sœur avec elle.

Betty ne méritait pas ce qu'il lui arrivait, elle était désormais seule à s'occuper de son père qui d'après les rumeurs était un vrai toxicomane incapable de trouver un travail. Jughead s'en voulait pour cela, il savait que son père, F.P Jones, était responsable pour cela, il était craint dans toute la ville et toute les villes voisine et il avait interdit à tout le monde d'embaucher Hall Cooper ou l'une de ses filles sous peine de représailles. Il se souvenait d'ailleurs lorsque son père avait appris que Betty avait obtenu un travail chez Pop's à l'âge de seulement douze ans, il avait débarqué en furie dans le dîner et s'était mis à hurler et à menacer Pop Tate et malgré tout le vieillard avait réussi à calmer F.P et à avoir une discussion en privé avec lui. Jughead n'avait jamais su ce qu'il s'était dit, mais tout ce qu'il savait, c'est que les sages parole du vieil homme avaient permis à Betty de garder son travail et de provenir au besoin de sa famille.

Poor GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant