Chapitre n°7 : F.P Jones et ses raisons

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Le Dîner débordait de ce monde, ce vendredi soir et Betty Cooper, qui était seule au service car Dorothea était malade. Elle faisait du mieux qu'elle pouvait pour satisfaire les envies culinaires des clients le plus vite possible mais certains d'entre eux, comme Cheryl Blossom, étaient bien déterminés à faire de son service le plus horrible qu'elle n'ait jamais vécu. Entre ça et ses jambes et le reste de son corps qui la faisait vraiment souffrir, elle n'était pas sûre qu'elle allait tenir toute la soirée. Elle aurait pensé que la nuit de malheur qu'elle avait passé quelques nuits plus tôt aurait été unique mais elle s'était fourrée le doigt dans l'œil.

Chaque soir son père recommençait, l'accusant d'avoir passé le temps qu'elle avait passé à marcher pour rentrer avec les Serpents, chose qu'il reportait toujours à Malachai. Et, le prince de Ghoulies se donnait à cœur joie de lui rappeler qu'elle était sa propriété, comme Polly l'avait été avant. Son corps meurtri lui était un peu plus douloureux à chaque fois et elle était obligé de se gaver d'anti-douleur pour ne plus rien ressentir. Seulement, les médicaments faisaient de moins en moins effet et elle préférait ne pas en abuser, une addiction étant la dernière chose dont elle avait besoin.

« Excuse-moi ! »

Betty se figea quelques secondes sur place en entendant la voix de F.P Jones. Il était venu manger un bout avec sa sœur, Hermione Lodge ainsi que leurs enfants, Toni, mais aussi Tall Boy et Hog Eyes que la sœur du roi n'avait pas l'air très enchanté de voir. Elle aimait son frère de tout son cœur mais elle ne pouvait pas en dire autant pour les amis de ce dernier, seulement elle n'avait aucune leçon à lui faire, après tout, elle était la femme d'Hiram Lodge. La jolie blonde qu'était Élisabeth était légèrement effrayée par cet homme qui avait à sa façon, contribué à faire de sa vie un enfer. C'était bien la première fois que F.P Jones daignait lui adresser un regard ou une parole. D'habitude lorsqu'il venait au dîner, il se faisait servir par Pop Tate lui-même, c'était d'ailleurs l'une des conditions qui avait permis à Betty de garder son boulot des années plus tôt, elle se demandait donc ce qu'il pouvait bien lui vouloir.

«-Oui ? Demanda doucement Betty avec un sourire poli accroché au visage.

-On aimerait bien commander, lui dit simplement F.P. La jeune serveuse aurait pensé qu'il aurait été plus froid avec elle, elle fut contente de voir qu'elle s'était trompé.

-On est un peu débordé mais je vais demander à Pop...

-Vous êtes débordé comme tu le dis, Pop à sûrement beaucoup de travail alors prend nos commandes.

-D'accord, euh d'accord, s'exclama la jeune blonde légèrement déboussolée avant de prendre rapidement son stylo et son calepin afin de noter la commande de tout le monde le plus rapidement possible, pour de ne pas faire trop attendre les plats qui venaient de sortir. Elle évita soigneusement le regard des Jughead qui lui lançait de gros appels de far. Ça sera tout ?

-Oui, lui sourit gentiment Hermione, qui était sûrement la seule femme du Nord Side et même de toute la ville à s'être toujours montrer agréable avec elle.

-Qu'est-ce qu'il a ton visage ? Demanda curieusement F.P en remarquant les plaies que le maquillage n'avait pas réussi à cacher.

-Je suis tombée près des quais du South Side en rentrant chez moi, répondit Betty avec une poker face impressionnante alors que Jug leva les yeux aux ciels, sachant quel mentait, ce que son père remarqua bien vite.

-Mais Sunny Side est aux antipodes des quais.

-Je me suis perdue.

-Comment ? Tu vis à Riverdale depuis toujours.

-Je dois retourner travailler mais je vais faire en sorte que vous soyez servis le plus vite possible. »

Elle alla donner ses commandes à Pop avant de déposer le plat de Cheryl qui lui fit tout un scandale sur la cuisson avant de faire tomber son milkshake par terre pour donner du fil à retordre à Betty qui sentit les larmes lui monter aux yeux à cause de l'épuisement et de la douleur. Pendant ce temps, F.P et Hermione s'étaient lancés un regard qui en disait long. Ils avaient assez vécu la violence de leur père plus jeune pour reconnaître un enfant battu et Betty en était une sans aucun doute. Le roi des Serpents sentit la culpabilité monter en lui, il ne pouvait s'empêcher de se sentir responsable pour ça.

F.P chassa ses pensées de sa tête et il se concentra sur son fils qui parlait de la décision du maire fermer South Side High. Les Ghoulies choisirent ce moment pour pointer leur bout de leur nez et de s'installer à la table faisant face à celle du roi des Serpents. F.P était loin d'être heureux de les voir mais Pop's était un endroit neutre alors il n'y avait techniquement rien qu'il pouvait dire ou faire pour les empêcher d'être ici. Betty leur apporta leur commande peu après ça, un sourire poli au visage et lorsqu'elle quitta les lieux pour aller chercher des assiettes derrière le comptoir, elle se prit une main aux fesses par Malachai sous les yeux du roi des Serpents qui était clairement choqué. Il la regarda dans les yeux alors qu'elle s'était figée sur place face à ce geste et pendant une seconde, il vit toute la tristesse et le désespoir de la jeune femme avant qu'elle ne remette son masque de neutralité et qu'elle retourne au travail.

«-Est-ce que ce jeune homme vient de lui mettre la main aux fesses ? Demanda Hermione stupéfaite par ce qu'elle venait de voir.

-Je peux t'assurer que oui, lui répondit F.P tout aussi surpris qu'elle.

-Et il s'en sort ? Je veux dire, elle ne va pas le reprendre pour son geste ?

-C'est Betty, répondit simplement Toni loin d'être choquée.

-Et qu'est-ce que ça veut dire ? Demanda F.P aussi intrigué que surpris par la réaction de la jeune adolescente.

-Elle a l'habitude, répondit Veronica. À chaque fois qu'on vient ici, y'a un truc dans le genre qui lui arrive. J'ai déjà vu plusieurs personnes passer leurs mains sous sa jupe. Quand c'est pas les Bulldogs, c'est les Ghoulies et quand c'est pas eux, c'est les routiers. Et encore, je ne parle pas des réflexions qu'elle se prend à longueur de temps. Je ne veux pas être méchante, oncle F.P mais c'est aussi de ta faute.

-Et comment c'est de ma faute ?

-T'as fait comprendre à tout le monde qu'il valait mieux ne pas s'approcher d'elle s'ils ne voulaient pas avoir de problème, lui fit remarquer son fils. Ce qui veut dire qu'elle est seule. Betty est seule et sans aucune protection, en d'autres termes une proie facile pour tous les pervers de cette ville, merci à toi papa.

-Ça a jamais été mon but.

-Tu réalises que ta haine est stupide ? L'interrogea Hermione, prenant le ton d'une mère qui faisait la morale à son fils. Tout ça parce qu'Alice s'est mis avec Hall, après que tu l'aies quitté pour te mettre avec Gladys. C'était de ta faute, tu l'as laissé filer et quand tu t'es rendu compte qu'elle était la bonne, il était trop tard.

-Ce n'était pas seulement à cause de ça et tu le sais...

-Alors pourquoi ?

-Cooper arrivait pas à trouver un travail parce que ces études de journalisme ne servaient à rien dans une ville comme la nôtre alors il a demandé de l'aide à F.P. Sa deuxième gosse allait naitre et il avait besoin d'argent pour sa famille alors il s'est tourné vers les Serpents. Ton père a accepté de l'aider parce que Gladys allait pas tarder à accouché de toi Jughead et qu'il compatissait pour lui, expliqua Hog Eyes alors que F.P tournait la tête en écoutant cette histoire, la rage lui montant au cerveau. Trois semaines plus tard, on s'était fait piéger par les Ghoulies parce que c'était un rat camé au Jingle Jangle. Ton cher frère Hermione a pris trois ans de prison et il n'a pas pu voir la naissance de son fils, ni le début de sa vie. Voilà pourquoi il le hait tant que ça.

-Et je le comprends totalement, s'exclama Hermione en posant une main réconfortante sur le bras de son frère, mais les filles sont innocentes F.P.  Ni Alice, ni Polly, ni Betty n'ont mérité ce qui leur est arrivé et qui arrive toujours à Betty. Tu peux arrêter tout ça, alors fais-le. »

Poor GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant