Chapitre n°6: Stupide monnaie

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Sweet Pea était tranquillement assis à sa table habituelle au wyrm avec ses amis -Veronica ayant même fait le déplacement dans le côté pauvre de la ville- lorsque Jughead arriva bouillonnant de colère. Le prince des Serpents en voulait à son ami, si Pea n'aurait pas proposé ce pari débile, il aurait encore une chance avec Betty aujourd'hui. Pea était donc tout aussi fautif que son futur roi et il méritait la colère de Jug, autant que Forsythe méritait la colère d'Elisabeth. Le jeune homme au cœur meurtri, n'arrivant à contenir sa colère, prit les dix billets de cinquante dollars qu'il était passé chercher chez lui avant de les jeter violemment dans le visage de son ami, qui se leva brutalement, énervé par le geste du jeune homme alors que tous leurs amis étaient choqués de la réaction de Jug.

«-Putain Jones qu'est-ce qui va pas chez toi ?

-Voilà ta monnaie ! T'as gagné ton putain de pari ! Betty sait et elle ne veut plus rien avoir à faire avec moi et c'est de ta faute !

-Ma faute ? Répéta Pea en sentant la colère monter un peu plus en lui. Tu as accepté de faire ce pari ! Je ne t'ai forcé à rien ! En plus je l'ai fait pour toi !

-Pour moi ? Demanda Jughead qui sentait ses nerfs lâcher à petit feu. Tu rigoles là ?

-Oh arrête Jones ! Tu n'as d'yeux que pour cette fille depuis que tu sais marcher. Tu ne faisais que la regarder comme si elle était la plus belle fille du monde sans jamais oser la voir, j'ai juste fait en sorte que tu te bouges un peu le cul !

-Et regarde ou ça nous mène aujourd'hui ! Elle me hait et elle s'est sans doute faites violer à cause de nous !

-À cause de nous ? Les Serpents ne sont pas parfaits, mais on sait tous les deux qu'on ne sera jamais responsable de viol même indirectement !

-Tu as vu Malachai sortir de chez elle ! Lui rappela le passionné d'écriture.

-Et j'ai aussi entendu ce qu'il a dit Jughead ! Son père est l'un de leurs meilleurs clients et il n'a pas un sous en poche. Il a vendu sa fille bien avant qu'on entre dans l'équation et tu les sais très bien, s'exclama le plus grand des deux jeunes hommes avant de prendre les billets et de les tendres à son ami. Garde ton argent, j'en veux pas. »

Jughead le regarda quelques secondes avant de quitter les lieux sans reprendre l'argent. Il se fichait de ses quelques bouts de papiers, s'il n'avait pas été obsédé par cette stupide monnaie, Betty serait saine et sauve aujourd'hui. Elle ne lui en voudrait pas et il pourrait encore la protéger des Ghoulies. Il s'en voulait d'avoir été aussi lâche et il ne savait vraiment pas quoi faire pour arranger les choses. Il avait besoin d'extérioriser sa colère, de hurler, de frapper, de casser alors lorsqu'il rentra chez lui et qu'il vit que le trailer était désert, il n'hésita pas à tout retourner, à tout jeter, à frapper partout et à hurler comme un fou avant de laisser les larmes couler sur ses joues.

Veronica le rejoint quelques minutes plus tard et elle sentit son cœur se briser en le voyant déverser ses larmes sur le vieux canapé du salon. Leurs relations étaient construite en grande partie sur l'amour vache, ils aimaient se titiller l'un, l'autre à longueur de temps, mais personne dans ce monde n'aimait plus son cousin que Veronica Lodge et le contraire était tout aussi vrai. Ils étaient plus que cousins, ils étaient meilleurs amis, frères et sœurs, ce peu importe les disputes de famille. Ils se disaient tout et étaient très protecteurs l'un envers l'autre. Il n'y avait que lorsqu'ils étaient ensemble que les jeunes gens s'autorisaient à enlever tous leurs masques et leurs artifices, s'autorisant ainsi à être vulnérable.

Veronica était d'ailleurs la seule personne à avoir vu les larmes de Jughead et le prince des serpents était également le seul à avoir essuyé les perles salées sur les joues de la princesse de parc avenu. La jolie brune savait que si le jeune homme s'autorisait à être vulnérable à cause d'une fille, c'est qu'elle était la bonne pour lui et qu'il ne fallait pas qu'elle lui file entre les doigts. Malheureusement, il semblait déjà trop tard pour cela. Veronica ne pouvait donc rien faire donc que de le prendre dans ses bras et de le laisser pleurer quelque peu sur son épaule tout en le réconfortant.

«-Qu'est-ce que tu fais là Ronnie ? Demanda Jughead en se séparant de la jeune femme avant de sécher ses larmes. Je croyais que tu me détestais à cause du pari.

-Je n'ai pas apprécié que tu paries sur une fille comme si elle était un vulgaire jouet, c'est vrai, s'exclama Veronica, elle n'avait jamais mâché ses mots avec son cousin et ça n'allait pas commencer de si tôt. Mais tu restes mon cousin et je suis de ton côté quoi qu'il arrive. T'as merdé plutôt fort avec Betty pas vrai ?

-Elle me déteste Ronnie. Jamais elle n'acceptera de m'adresser la parole maintenant.

-Jug elle a vécu une chose atrocement traumatisante avec le plus gros fils de pute de cette ville, elle a besoin de temps. Mais elle a aussi besoin d'aide. Elle va finir par mourir si quelqu'un ne lui tend pas la main.

-Et comment je suis censé l'aider alors qu'elle ne veut plus que je l'approche ?

-Depuis quand Jughead Jones, monsieur je suis le futur roi des Serpents écoute ce qu'on lui dit ?

-Je ne veux pas lui faire plus de mal...

-Et tu ne veux pas que Malachai lui fasse du mal non plus. Ça lui fera plus de bien que de mal si tu lui désobéissais. Elle a besoin de toi et tu le sais. Elle est seule Jug.

-Si je n'avais pas fait ce pari débile... S'énerva le jeune homme au bonnet avant de se faire couper par sa cousine.

-Ah l'argent, sourit la jeune passionnée de mode, une chose d'apparence si belle, mais si destructrice, tu ne trouves pas ?

-Dixit la fille riche.

-Et pourquoi crois-tu que je suis toujours avec les Serpents alors que j'ai tant d'argent ? Tout l'argent que je possède ne m'apportera jamais ce que les autres et toi m'apportez et entre nous, je serais sûrement morte aujourd'hui sans vous. Je suis chanceuse Jug. Betty n'a rien de ce que j'ai et elle est toujours en vie. Elle est forte. Mais même la plus forte des personnes finit par sombrer si elle n'a pas quelqu'un pour l'aider à se relever de temps en temps. Tu l'aimes Jug. Et si tu n'es pas encore complètement amoureux d'elle, tu finiras par l'être. Tu peux encore te rattraper, il n'est pas trop tard et je pense que ça t'aidera autant qu'elle. »

Poor GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant