Chapitre 3

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Je serre la tête d'Axar contre ma poitrine. 

 Cela ne pouvait être qu'un mauvais rêve, je me réveillerais et l'oublierais, comme on le fait avec tous les autres rêves, il sera à côté de moi, déjà réveillé, me souhaitera bonjour en se précipitant au rez-de-chaussée où l'attendra déjà le sorcier, qui lui fera des reproches sur le fait qu'il est sans cesse en retard, et je passerais ma journée seule. Les minutes passent, et rien de cela n'arrive.

Ça fait si mal, j'ai juste envie de me réveiller.

 Les larmes coulent, encore et encore, je continus de répéter son nom, comme si ça allait changer quelque chose.

Il était la seule famille qu'il me restait, mais il est mort.

Je me relève, et me dirige vers les escaliers, mes jambes sont lourdes, pourquoi est-ce qu'il est mort?

Pourquoi?

La pièce tourne autour de moi, je n'arrive plus à penser.

les escaliers sont là, à quelques pas de moi. 

Je m'arrête. Il est toujours là.

je m'accroupis et écoute, sa voix est dure, celle d'un homme de pouvoir, qui n'a pas l'habitude qu'on lui désobéisse.

Il discute avec quelqu'un, l'autre voix est rappeuse, celle d'un vieil homme, il semble énervé.

Je la connais. C'est le sorcier.

"-Tu devais t'occuper de la fille, pas de lui!

-Et elle est partie, tu n'avais qu'a y pensé avant...

-Je t'ai payé pour la tuer elle, il marque une pause avant de reprendre plus calme, cela ne changera rien de tuer son frère.

-Elle est partie cette nuit, elle est donc encore au village, arranges toi pour que la nouvelle de la mort de son frère se repende, elle reviendra, et à ce moment, je l'attendrais."

Il parle de moi, il faudrait être stupide pour ne pas le remarquer. ils veulent ma mort. 

Ils planifient mon assassina.

Je me précipite dans la chambre et récupère mon sac, resté sous le lit. J'y mets également le livre d'Axar, attrape mon manteau et les bottes de mon frère, elles sont un peu trop grande mais nettement plus confortable, je retourne vers la porte et, avant de la franchir, me retourne une dernière fois pour souffler ces derniers mots: "Je ne t'oubliais pas." j'ai ouvert la porte et l'ai franchie, les talons claquaient contre la pierre et les murs faisaient écho. Mais je ne m'arrête pas, je ne ralentis pas. 

J'arrive devant la porte de la bibliothèque, lance mes affaires dans le vide, prend le peu d'élan dont je dispose, et saute.

Je me suis pris la première branche dans le nez, la seconde dans l'épaule avant de finalement réussir à me rattraper à la troisième. Le sol est n'est plus très loin, je m'agrippe à ce que je peux, et pose mes pieds, avec prudence.

J'ai mal à l'épaule, je me suis écorchée les genoux, et mon nez saigne.

Je récupère mes affaires, qui sont tombées à quelques mètres de moi.

Malgré la douleur, je me remets à courir.

C'est drôle quand on y pense, les gens ont créé ce village pour nous permettre de vivre en paix, et maintenant, je le fuyais.

Pour aller où?

Bonne question. La forêt me semble la plus sure, l'on ne viendra pas m'y chercher.

 Je continus de marcher sans trop savoir vers où. Je suis maintenant à la lisière de la forêt. 

Inquiétante. 

Voilà un mot qui pourrait la décrire, pourquoi, est une bonne question, à première vue elle a tout comme une forêt normale. Des arbres, parfois des animaux trop curieux, ou peut-être sont-ils suicidaires. Allez savoir.

Ce qui la qualifie d'inquiétante, c'est les lamentations qui en viennent, la nuit seulement, de longs cris de désespoir.

Et là, les légendes s'affolent, des enfants de Dhamus, des sorcières, des démons, et j'en passe bien des nombres. Jamais vus autant de conneries réunis pour un même endroit.

Je ne sais pas pourquoi j'y vais, mes idées ne sont pas très claires, et puis il y a aussi que je n'ai plus rien à perdre.

Quelque part, le risque d'y mourir avant l'aube est important, alors est ce que cela en vaut la peine, fuir la mort, pour finalement changer d'avis et courir dans ces bras? 

Mes idées ne sont vraiment pas claires. Du tout.

Ma tête tourne, je ne sais plus trop où je suis, je crois que je suis déjà passé par là, je m'assois.

À partir sur un coup de tête, voila où j'en suis.

Peu être devrais je dormir, une fois le soleil levé, ce sera plus facile de m'y repérer.

Je ne compte pas mourir ici. Pas comme ça.

Dans les contes que l'on nous racontait petit, c'est le genre de moment où il se met à pleuvoir, ce n'est pas le cas.

J'aurais aimé, il paraît, que lorsqu'il pleut, la déesse Ryraura pleure. Je n'aurais pas été seule, la grande déesse de la justice, du ciel, la reine des dieux, pleurait avec moi, et me soutiendrait dans mon désespoir.

Ce n'est pas le cas. Je suis seule dans cette nuit noire, l'Unique son audible et celui de mais pleure.

Je suis pieds nus, dans un champ, je sens la terre sous mes pieds, l'herbe, la vie.

Je ne contrôle rien de ce qui se passe, ce n'est pas une sensation désagréable, perdre le contrôle.

Aussi, je ne pense plus, je suis dans une sorte d'euphorie, cependant.

Mes pieds, m'entrainent de plus en plus loin dans les champs, et je me laisse faire, ma vue se brouille, comme si je traversais un épais nuage, un nuage ni trop chaud, ni trop froid, celui-là qui ressemble aux bras d'une mère.

 De l'autre côté, rien n'est plus pareil, je suis de retour dans la forêt semble-t-il. 

Et puis je me vois, c'est étrange, je suis là, juste devant moi, mon corps est allongé au sol. Pourtant, je continus sans trop y faire attention, les arbres se sont écartés, créant une longue allée, que je suis, tout semble si irréel, les sensations, pourtant bien réelle, sont si étranges. Je me sens bien, comme si rien de ce qui est arrivé ce soir n'avait eu lieu.

Cela a dû continuer encore quelque temps, je ne sais pas si cela fait longtemps que je marche, le soleil ne s'est pas levé, pas encore. La forêt est plus belle ainsi.

Enfin, elle l'était, jusqu'à ce que je tourne la tête, des yeux. 

Ils m'observent, j'ai envie de crier, de me débattre, de m'enfuir, je n'y arrive pas. 

Pas un sons ne parvient a sortir de ma bouche.

Je ne contrôle rien, tandis que la créature se rapproche lentement de moi, et je ne détourne pas le regard, elle se rapproche, encore et encore, au point où je peux désormais sentir son souffle chaud le long de ma nuque, elle me sens.

 Une Banshee.

L'une des créatures les plus dangereuses présentes dans cette forêt.


Et la reine prit le roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant