† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 30 †

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Un salaire n'est pas un vol.

Je me réveille. Je suis allongé sur une surface dure, ma tête est en hauteur. Je vois la chemise d'Aeron, je monte mon regard plus haut, sa tête est appuyé contre un mur en béton. Ma tête repose sur ses jambes, il baisse son visage vers moi.

Le sang sur son visage a séché et vu la taille de sa pommette, elle est cassée. Malgré tout le sang qui couvre son visage, et les cernes qui entourent ses yeux, il reste beau.

— Ne fait pas de mouvement brusque, tu as probablement un traumatise crânien.

J'ai mal à la nuque et j'ai l'impression qu'un étaux fait pression sur ma tête. Les évènements de la vieille me reviennent en mémoire : le club, la course poursuite, l'accident de voiture.

S'il me donne un ordre, c'est qu'il doit bien aller. Il est loin de l'homme propre sur soi qu'il est habituellement, sa chemise est déchirée par endroit. Il paraît humain.

— Tu vas bien ? murmuré-je du bout des lèvres.

Il me fait un sourire sans conviction avant de me répondre que je ne suis pas prête de me débarrasse de lui. Sa réponse défait une partie du nœud que j'ai dans le ventre. Apparemment j'ai suffisamment taper ma tête pour m'inquiéter pour mon kidnappeur.

J'essaye de comprendre où nous nous trouvons mais je ne vois que du béton aussi bien au sol, qu'au mur, qu'au plafond. Une lampe à la lumière jaune nous éclaire, les propriétaires n'ont pas pris le soin de commencer la décoration. Nous ne sommes pas à la villa, sinon Aeron ne serait pas avec moi.

Une quinte de toux me prend. Elle réveille le reste des douleurs dans mon corps, j'ai l'impression d'être passée sous un camion. Je suis endolorie de partout. Je me tourne difficilement.

— Où sommes-nous demandé-je la voix rocque.

Je vois mieux le reste de la pièce, elle est minuscule. Il a juste la place pour le matelas au sol sur lequel nous sommes et un toilette sale dans l'angle de la pièce. Il ne manque plus que des barreaux et nous sommes en prison. Il fait froid, j'ai la chair de poule. Aeron me réchauffe un peu avec sa chaleur mais ce n'est pas suffisant.

Il ne dit rien pendant un moment avant de me répondre :

— Les hommes qui nous suivaient nous ont rattrapé...

Je comprends alors que j'ai réussis l'exploit de me faire kidnapper en étant kidnappée. Un rire nerveux me prend, ces hommes manquent d'originalité. Être kidnappé deux fois en moins d'une semaine, je devrai avoir ma place dans le livre des records.

Dans la situation où nous sommes, se resserrer les coudes est nécessaire si nous voulons quitter ce lieu miteux. Il ne peut pas me retenir prisonnière quand lui même est prisonnier. Aeron est devenu à la fois mon allié et mon kidnappeur, ironique n'est-ce pas ? La vie parvient toujours à me surprendre quand je m'y attends le moins.

— Qui sont-ils ? Demandé-je d'un ton bas, conspirateur.

Cette conversation est importante, je ne pense pas qu'ils aient mis de micros dans notre cellule mais il vaut mieux ne pas prendre de risques. Aeron me répond de manière à ce que je sois la seule qui l'entende :

— Moins tu en sais, mieux c'est.

— C'est faux, il faut connaître ses amis et encore plus ses ennemis.

Il rigole doucement, et pendant ces quelques secondes sa mine paraît mon sombre. Il rigole rarement, ça doit trop contraster avec son personnage de roi des glaces, mais il devrait le faire plus.

La Belle et Le CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant