† ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 4 †

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La politesse n'a pas l'air d'être sa plus grande qualité.

Au bout de nombreux clignotants et arrêts je peux dire sans me tromper que l'on est sortit de l'autoroute, ce qui signifie que notre destination ne doit pas se trouver très loin.

Le fait que je ne puisse pas utiliser ma vue fait que tout mon attention est concentrée sur les bruits que je perçois. Ils sont de moins en moins nombre, je suppose que l'on s'éloigne se dirige vers une zone peu peuplé, à la campagne.

Si je me fie aux films, nous nous dirigeons sûrement dans un hangar désinfecté, remplit de ses amis criminels. Cette option correspond à celle où je reste en vie. Au contraire s'il veut me tuer, nous sommes en direction d'un endroit sans âme qui vive où il va pouvoir me tirer une balle entre les deux yeux. La police mettra environ un mois à retrouver mon corps et ma famille pourra faire son deuil, bien qu'il est possible qu'on ne retrouve jamais mon corps.

Je ne sais pas laquelle des deux options est la meilleure : l'une offre de l'espérance accompagnée de violence alors que l'autre ne donne pas d'espoir mais offre une mort faisant partit des moins douloureuses. En me levant se matin j'aurai choisi la seconde, maintenant mon cœur penche pour la première. Mon objectif est de me libérer dans la vie et non dans la mort.

Puis-je vraiment me libérer dans la mort alors qu'on ne possède aucune preuve scientifique qui atteste d'une vie après ?

Je ne suis pas croyante, je ne crois ni au paradis, ni à l'enfer ni à la réincarnation. Je ne veux pas mourir alors que ma vie débute, il me reste tant d'expériences à vivre : mon premier amour, ma première peine de cœur, mon premier voyage seule, mon premier chez-moi, mon premier animal, ...

Je sort de mes pensées lorsque le moteur de la voiture s'éteint. Je détache ma tête de la vitre et me redresse droite sur mon siège, à la recherche du moindre indice. Blondinet se détache sans un mot et une portière s'ouvre, sûrement la sienne.

Le stress monte en moi, je vais bientôt savoir laquelle des deux options s'appliquera dans mon cas. J'essaye de me concentrer tant bien que mal sur ma respiration afin de faire diminuer la boule d'angoisse dans mon ventre, de pouvoir me concentrer et être prête à agir si l'occasion se présente.

Ma portière s'ouvre, des mains frôlent hanche pour me détacher. La sensation me prend par surprise et me fait sursauter.

— Nous sommes arrivés, suis mes ordres et essaye de ne rien faire de stupide.

Mon premier ordre est de sortir de la voiture. Tâche habituellement facile, elle est bien plus compliquée avec des mains menottés et une vision qui se résume à la couleur noire.

Je commence par pivoter mon corps vers la gauche. La seule solution que je trouve pour faire ce qu'il me demande est de sauter alors je prends une grande inspiration et m'exécute.

J'atterris sur mes deux pieds mais pars en avant. Ce n'est qu'une question de secondes avant que je tombe la tête la première. Heureusement, ma chute est arrêtée par deux mains qui viennent se poser sur l'avant de mes épaules et me repoussent en arrière.

J'entends un léger rire, je suis incapable de dire s'il provient de mon kidnappeur ou pas. Peut importe, personne n'a le droit de se moquer de moi car je ne possède pas toutes mes capacités. Que l'individu essaye de vivre ce que j'ai vécu en vingt-quatre heure et on en reparlera. D'ici-là, l'envie de rigoler de ceux qui semble inférieur à lui sera, je l'espère, passée.

Eléonor Roosevelt a dit " Personne n'a le droit de vous faire sentir inférieur sans votre consentement. " à la pensée de cette citation je carre les épaules et hausse la tête. Je n'ai donné à aucun individu ce droit car je crois que nous sommes tous égaux. L'égalité des êtres n'est pas une question de pouvoir, de respect ou d'abonnés. Certaines personnes feraient bien de s'en souvenir.

La Belle et Le CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant