Chapitre 3

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Elle se retourna vers Romain, espérant que celui-ci l'aide à se sortir de cette situation mais il ne fit que la regarder un air de défi collé au visage

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Situé en pleine forêt, le camp se composait essentiellement de grandes tentes de fortune. Devant chacune d'elles au moins deux hommes au garde à vous scrutaient les alentours. La fatigue se lisait facilement sur leurs visages faiblement éclairés par une lampe à huile. Écarté du centre du camp se dressait une autre tente, celle- ci semblait en bien meilleur état que toutes les autres. Un grand blond, assis sur une chaise en bois, nous salua en nous voyant puis annonça, notre venue à l'individu à l'intérieur. La voix glaciale qui nous autorisa à entrer me fit frissonner. Derrière un large bureau, presque caché par une montagne de papier se tenait un homme n'ayant sans doute pas plus de la trentaine. Ses cheveux bouclés tombaient devant ses yeux pers braqués sur nous deux.

- Léon, vous êtes enfin rentrés ! Comment va le village de Burbury ?

- Les nouvelles ne sont pas bonnes Commandant. Le village est en ruine et des cadavres jonchent les rues. Il ne reste que quelques bâtiments habitables, les animaux ont fui et nos ennemis ne sont pas loin. Nous avons dû en affronter quelques-uns et leur force et bien supérieure à la nôtre. Les soldats que nous avons croisés n'étaient que des éclaireurs mais ils ont une bonne stratégie d'attaque.

Le commandant réfléchit quelques instants avant d'enfin lâcher ses papiers pour venir se poster devant nous. Assis il semblait déjà très grand mais debout il touchait presque la toile du plafond. Il s'avança plus près avant de s'immobiliser et d'ouvrir grand les yeux.

- Léon, vous n'avez pas osé ramener un ennemi ?!

- Bien sûr que non mon commandant, s'affola le susnommé, ce n'est qu'un jeune garçon qui semblait vivre dans le village et qui voulait rejoindre nos rangs !

Tout en s'approchant d'avantage, il m'examina rapidement avant de se pencher pour que nos yeux soient à la même hauteur. Son regard planté dans le mien, il ne dit rien. Le silence commençait à s'éterniser et ma respiration s'accéléra. Le remarquant, il s'éloigna et prit la parole. Sa voix encore plus glaciale que lorsque nous étions arrivés me fit froid dans le dos.

- Qui êtes-vous et que faisiez-vous dans ce village ?

Déglutissant difficilement, je pris une grande inspiration avant de relever les yeux pour le regarder.

Mauvaise idée.

- Je suis Jack Lee, fils adoptif du Major Lee. Je voulais rendre visite à de la famille mais lorsque je suis arrivé, le village était en ruine et il n'y avait plus personne. J'ai entendu des coups de feu et j'ai pris peur alors j'ai pris la fuite. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré cinq de vos soldats. Un d'eux m'a raccompagné jusqu'à la forêt en m'ordonnant de partir.

- Et pourquoi êtes-vous resté ? Vous aviez toute la vie devant vous.

- Je ne suis pas né pour rester toute la journée chez moi. Je veux pouvoir aider mon pays et venger ceux qui ne le peuvent plus.

- Tes valeurs sont nobles mais sur un champ de bataille, les mots ne valent rien. Alors oublie toutes petites valeurs de preux chevalier et concentre-toi sur le froid qui te mord la peau et sur la peur que ressent tes ennemis.

Le silence retomba. Les paroles du Major me touchèrent en plein cœur. Tout le monde savait que si le dialogue pouvait être possible entre deux camps ennemis alors les guerres n'existeraient pas. Les jeunes hommes ne partiraient plus au combat. De nombreuses familles, vivraient dans le bonheur le plus total sans connaitre la peur qui tort les tripes et qui détruit psychologiquement. Cette même peur qui se lisait dans chaque regard des soldats avant de partircombattre.

Une soldate ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant