Chapitre 1 : Malika Sancford

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Malika Sancford était née de parents Moldus. Elle n’avait donc jamais imaginé être une sorcière.

Et pourtant, en ce 1er Septembre, elle se trouvait bel et bien dans un compartiment du Poudlard Express, le train qui emmenait tous les sorciers de plus de onze ans dans l’école de magie la plus prestigieuse qui soit : Poudlard.

Malika caressa le velours rouge de la banquette élimée. De là où elle était, elle entendait les cris des parents sur le quai.
Malika était venu seule. Elle avait fait ses achats sur le chemin de Traverse avec un agent envoyé par un certain Ministère et avait traversé le mur de King Cross seule, avec son chariot plein à craquer de livres et ingrédients magiques.
Malika essaya de ne pas y penser. Ses parents n’étaient pas venus. Trop rationnels. Pas assez ouverts d’esprit, ils avaient tôt fait de la larguer sur le bord de la gare, sans un regard.

Mais elle se devait d’être forte. De ne pas penser aux gestes de dégout de sa mère envers son égards et aux manières de son père.

Malika regarda autour d’elle. Le compartiment lumineux était composé de deux larges banquettes et d’une petite table, avec lampe de chevet, ainsi que des filets à bagages par dessus les sièges, dans lesquels elle avait péniblement hissé ses valises.

Malika sentit une secousse et le train se mit en marche, en sifflant un panache de fumée blanche. Elle se hissa et colla ses mains sur la fenêtre embuée.
Des petits frères et sœurs couraient le long de la machine et les mères agitaient leurs mouchoirs en criant les dernières instructions.
Malika se rassit. Personne n’était là pour elle.
Soudain la porte vitrée coulissa et deux jeunes hommes ainsi qu’une jeune fille brune entrèrent, laissant ainsi filtrer les cris et les rires des autres compartiments. Ils refermèrent la porte et vinrent s’assirent, sans lui adresser un regard.
Mal à l’aide, Malika se tortilla. Le plus beau des garçons, leva les yeux vers elle.
Il avait des cheveux bruns bien coiffés, un visage long et anguleux. Il était très pâle… et très beau. Il avait déjà revêtu sa robe noire, sur laquelle il avait accroché une magnifique broche d’or, gravé d’un P.

- Bonjour, dit-il d’une voix suave avant de l’avoir toisée.
Malika déglutit et fit un geste de tête maladroit. Cela fit sourire le garçon.
Il jeta un œil à ses deux amis qui parlaient dans un coin, et se pencha vers Malika. À son doigt, il portait une grosse bague noire.
- Alors ? C’est ta première année ?
- Oui, répondit Malika d’une toute petite voix.
- Ah ! Et tu veux aller dans quelle maison ? S’exclama-t-il.
Malika fut prise de court. Quelle maison ?
- Heu, je ne sais pas. Je viens de comprendre que la magie existait alors… fit-elle, mal à l’aise.

Il parut étonné.
- Oh. Tes parents ne t’avaient rien dit ?
- Mes parents… ne… ne savaient pas.
Soudain le jeune homme se figea.

Il cracha :
- Tes parents sont des moldus ?
- Oui ! Voilà, je crois que c’est ainsi que vous appelez les gens sans pou…
- Lucius, Bellatrix, on s’en va.
Le jeune homme se leva, fit claquer sa cape noire et sortit du wagon  comme s’il avait la peste, suivit de ses deux amis.
Quelques secondes plus tard, dans la cabine, il ne restait plus que Malika et les deux papiers de bonbons laissés par Lucius et Bellatrix.

Malika fut réveillée par une clochette. Elle ouvrit les yeux et sursauta en découvrant, derrière la porte vitrée, un énorme chariot de friandises, poussé par une jeune femme, coiffée d’un chapeau en papier.

- Vous voulez des bonbons ? Demanda d’une voix étonnamment frêle la vendeuse.
Malika sentit son ventre gargouiller.
- Oh, oui !
Malika s’avança et regarda les sachets de bonbons, les boites de chocolat et les présentoirs à sucettes multicolores.
La vendeuse la regarda d’un œil malicieux et lui conseilla :

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