The Maximoff's Case. Livre 1

Chapitre 1: 1998, Kamar Taj.

La petite fille regardait d'un air triste autour d'elle. Elle s'ennuyait. Son père avait beau lui dire qu'elle vivait une aventure, l'enfant ne voyait rien d'autre que des livres qu'elle n'avait pas le droit de toucher à perte de vue, et des grandes personnes qui la regardaient d'un air méchant partout où elle allait. En revanche, son père, elle ne le voyait pas beaucoup. Pour ainsi dire jamais.

Toute la journée, elle déambulait dans cette école pour les grands, au milieu des montagnes. Elle avait froid la plupart du temps et sa mère lui manquait horriblement.

Un matin, alors qu'elle était assise sur un banc, dans la petite cour pavée de l'établissement, la petite fille vit arriver une femme. Elle n'avait pas de cheveux et elle lui adressa un petit sourire. Finalement, elle finit par s'approcher et pointa du doigt la place à côté d'elle.

"Je peux ?"

L'enfant acquiesça en silence et la femme s'installa. Elle observa les autres adultes aller et venir pendant un moment, chacun lui adressant un signe de tête respectueux, puis finalement, elle baissa les yeux sur sa petite voisine.

"J'ai entendu dire que c'était ton anniversaire aujourd'hui. Mais tu n'as pas l'air de beaucoup t'amuser."

La petite fille se retint de lui dire qu'elle ne s'amusait jamais et elle haussa les épaules. La femme sourit et acquiesça doucement.

"Je comprends. Ce n'est pas un endroit très drôle pour une enfant. D'où tu viens ?"

L'enfant hésita une seconde, mais cette femme était la première à se montrer gentille avec elle et à lui parler. De toute façon, que pouvait-elle bien faire d'autre ?

"Copenhague."

"Ah oui. C'est une très jolie ville. Ca doit te manquer ?"

La petite secoua la tête et son interlocutrice fronça les sourcils.

"Non ? Pourquoi ?"

"Ma maman est morte là-bas."

La femme souffla doucement sans répondre.

"Mais papa a dit qu'il allait la ramener."

Intriguée par les paroles de la petite fille, elle leva doucement les yeux vers la fenêtre de la bibliothèque d'où elle aperçut le père de l'enfant avant de hocher la tête.

"Je vois. J'en suis désolée. Tu veux bien m'excuser un moment ? Il faut que je parle à ton père."

La fillette acquiesça et regarda sa nouvelle amie partir. Son père et elle étaient arrivés un an auparavant. Ils avaient quitté le Danemark après la mort de sa mère et celle de son petit frère. L'homme avait alors entraîné sa fille à travers un périple de plusieurs mois dans le monde entier, jusqu'au moment où quelqu'un leur parla de ce lieu. Une école pour les grands. C'est ce qu'avait dit son père en lui expliquant qu'ils allaient rester quelques temps ici, le temps pour lui d'apprendre comment ramener sa femme. Mais les mois étaient devenus une année et l'enfant ne voyait toujours pas sa mère revenir. Et au fond d'elle, elle savait qu'elle ne la reverrait pas.

Soudain, des cris et des éclats de voix lui parvinrent depuis la bibliothèque. Son père était en train de se mettre en colère contre la dame. Il lui avait toujours fait peur quand il était comme ça. Décidant de ne pas attirer l'attention sur elle, elle sauta du banc, serrant son ours en peluche contre elle, et rejoignit le bâtiment au pas de course. Mais elle ne voulut pas retourner tout de suite dans sa chambre et elle se mit à tourner et retourner dans l'école, essayant de se trouver une cachette, le temps pour son père de se calmer.

Finalement, elle se retrouva dans la bibliothèque, mais son père n'y était plus. Avec un petit soupir, elle s'avançait au milieu des allées et aperçut alors un piédestal au centre de la salle. Intriguée, l'enfant s'approcha et y découvrit un gros pendentif en forme d'œil. Amusée, elle se hissa sur la pointe des pieds et essaya d'attraper le bijou. Malheureusement, elle était trop petite. Regardant rapidement autour d'elle, elle remarqua qu'elle était seule et se dirigea alors vers une chaise, qu'elle tira jusqu'au piédestal. Elle grimpa dessus et finit par attraper le collier qu'elle passa rapidement autour de son cou. Il était beaucoup trop grand, mais c'était pas grave.