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Voilà ce qui a changé chez Clarke, en fin de compte.

Pas quelque chose de profond comme l'effet que la solitude a pu avoir sur elle, ou ce que le fait d'être mère lui a fait. Non, c'est juste qu'elle ne porte plus de soutien-gorge.

Et maintenant que Bellamy l'a remarqué, il ne peut s'empêcher d'y penser. Plus que d'habitude, il veut dire. Parce que ce serait mentir de dire qu'il n'a jamais pensé aux seins de Clarke avant. Comment quelqu'un qui les a vus peut-il ne pas y penser ? Mais il a arrêté de les imaginer et d'en rêver à peu près au moment où il a accepté le fait qu'elle était morte sur Terre à cause de lui, donc c'est en fait quelque chose auquel il ne pensait plus vraiment, jusqu'à maintenant.

Parce que maintenant que Bellamy sait, c'est tout ce qu'il parvient à voir. Chaque jour. Chaque heure de chaque jour. Toujours. Qu'elle marche ou qu'elle courre, qu'elle cuisine ou qu'elle soit assise à côté de lui, tout ce qu'il voit, ce sont ses seins qui rebondissent, libres et sauvages. Elle se penche sur Madi pour lui donner un conseil et le voilà, son décolleté, juste devant ses yeux. Elle accepte de s'entraîner avec Echo et Harper et la voilà, sa poitrine qui se soulève à chaque respiration et qui danse à chaque mouvement.

Il faut à Bellamy une semaine entière de torture silencieuse pour finalement mettre les pieds dans la plat.

Ils font leur lessive ensemble à la rivière près du camp quand ça arrive. Parce que, bien sûr, entre les chaussettes, les t-shirts, les culottes et les pantalons, il n'y a aucun soutien-gorge à l'horizon. Il le sait parce qu'il a passé la dernière heure à regarder chaque vêtement que Clarke a lavé, comme l'obsédé qu'il est.

Elle s'occupe du dernier de ses vêtements lorsqu'il s'en rend compte et il ne peut s'empêcher de faire un bruit. Quelque chose entre un soupir et un gémissement, coincé au fond de sa gorge, qui attire tout de suite l'attention de Clarke.

"Quelque chose ne va pas ?" demande-t-elle et il ne peut s'empêcher de dire la vérité parce que ses yeux sont tellement bleus, et ses cheveux sont dorés comme le soleil et elle lui a tellement manqué qu'il est presque sûr qu'il est encore un peu amoureux d'elle malgré les six années où il pensait l'avoir laissée mourir.

"Pas de soutien-gorge ?"

Quel crétin. Mais, Dieu merci, Clarke ne semble pas vraiment dérangée par sa remarque. Elle hausse un sourcil, arrêtant les mouvements de ses mains dans l'eau.

"Tu as remarqué ?"

Comment peut-il expliquer que c'est tout ce qu'il a remarqué depuis ce jour au lac sans passer pour un sale type ?

"En quelque sorte, oui." Quel foutu mensonge. "Ça ne semble pas très pratique, c'est tout.

Ouais, montre-lui qu'il n'y a rien de mal à ce qu'elle décide de ne plus porter de soutien-gorge. C'est son corps, son choix. Personne ne devrait lui dire quoi porter et quand.

"C'est drôle, c'est ce que j'ai pensé quand il s'est déchiré la première fois. En fait, je voulais le réparer depuis longtemps mais je n'avais pas le temps, je suppose ? Je courais après Madi pendant la journée tout en faisant nos corvées et puis le soir, je..."

Elle s'interrompt, fronce légèrement les sourcils et continue avec ce que Bellamy est sûr qu'elle ne voulait pas dire.

"J'étais tellement épuisée que j'allais directement me coucher. Je n'ai donc jamais pris le temps de le réparer et au bout d'un moment, je m'y suis habituée, je pense. "

"Ne pense pas au fait que Clarke n'a pas porté de soutien-gorge ici sur Terre pendant six ans", voilà ce que lui dit son cerveau, alors au lieu de céder à ce que son instinct l'incite à imaginer, il dit :

Libre & SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant