Libre & Sauvage

3

Tout se passe bien la première nuit. Il dort sur le sol parce qu'il ne veut pas partager le lit avec Clarke et que celui de Madi est trop petit pour sa grande taille. Et le matin, il réussit surtout à dissimuler son érection lorsqu'il se réveille avant Clarke.

"Bien dormi ?" demande-t-il, allongé sur le ventre, à deux pas de son lit.

"Très bien oui, mais je me sens mal que tu aies dormi sur le sol alors qu'il y a tout cet espace à côté de moi. Je te promets que je ne remue plus comme avant. Demande à Emori, elle a très bien dormi avec moi pendant la semaine où nous avons partagé le lit."

Bellamy espère bien que Clarke a très bien dormi en effet et aussi très profondément. Il espère qu'elle n'a plus le sommeil léger qu'elle avait pendant leurs premiers mois sur Terre. Parce qu'il sait pertinemment qu'il parle dans son sommeil et vu que ses rêves étaient remplis d'elle, nue entre ses bras, il a peur de ce qu'il aurait pu dire ou surtout gémir pendant la nuit.

Mais Clarke ne mentionne rien, alors tout semble aller pour le mieux.

Au moins la première nuit.

La deuxième nuit est beaucoup, beaucoup plus difficile parce que, eh bien, il est beaucoup, beaucoup moins évident de dissimuler son érection le lendemain matin. Mais il s'en occupe en se lavant au lac, puis à nouveau le lendemain, et le jour suivant, et oui - le lac et sa cascade semblent devenir son endroit préféré avec chaque jour supplémentaire qui passe.

Pour être honnête, il est à peu près sûr que son endroit préféré au monde serait entre les seins de Clarke, mais il ne peut pas tester cette théorie de toute façon, n'est-ce pas ?

Du moins, c'est ce que Bellamy se dit chaque jour, en essayant de ne pas trop se concentrer sur sa poitrine. Et puis chaque soir, en essayant de ne pas s'imaginer ce que ce serait de dormir à côté d'elle ou mieux encore, dans ses bras. Et chaque nuit, il essaie de comprendre comment il peut rester silencieux alors qu'il ne rêve que de son corps nu dans ses bras, de ses lèvres sur sa peau, de sa-

"Bellamy ? Tu veux partager le lit, ou pas ?" Clarke lui demande à nouveau, une nuit, mi-assise, mi-allongée sur le lit, en fronçant les sourcils.

Cela fait deux semaines qu'il dort sur le sol à côté de son lit. Deux semaines que Madi dort dans les cabanes des autres toutes les deux nuits environ. Deux semaines où Clarke a cherché sa compagnie, deux semaines où il s'est masturbé tous les matins au bord du lac et où il a fait de son mieux pour regarder ses yeux bleus quand elle parlait et non son magnifique et incroyable décolleté.

Bellamy ne sait pas pourquoi il dit oui. Peut-être qu'il veut se punir. Peut-être croit-il profondément mériter cette torture après l'avoir laissée mourir seule sur Terre. Peut-être que c'est ce qu'il doit faire pour gagner le pardon auquel il aspire.

Pourtant, il ne sait pas combien de temps encore il pourra endurer une telle souffrance.

***

I
l ne tient qu'une seule nuit. Même pas une nuit entière, pour être honnête. Bellamy se réveille brusquement, en sursaut dans son lit. Il fait sombre mais la lune brille à travers les fenêtres, éclairant le lit de ses pâles rayons.

Il y a juste assez de lumière pour qu'il réalise où il se trouve exactement dans le lit. D'une manière ou d'une autre, Clarke et lui ont dérivé près l'un de l'autre, mais pas tout à fait serrés l'un contre l'autre comme il le craignait. Au lieu de cela, ils sont tous les deux couchés sur le côté, l'un en face de l'autre. Deux de leurs mains sont entrelacées et leurs jambes et pieds se touchent légèrement. Son visage est juste là, si proche qu'il peut sentir chacune de ses respirations comme si c'était la sienne.