Le Panloopticon était plutôt calme pour une après midi d'été. Depuis la fin de la guerre et la défaite de Caul, l'ancienne maison de Bentham s'était transformée en une véritable gare centrale pour Particuliers.Tous allaient et venaient selon leur guise, visitant la moindre boucle pour profiter de ce vent de liberté qui semblait ne jamais vouloir tarir suite à leur victoire sur les Estres.
La remise à zéro générale des horloges internes n'avait fait que supprimer un poids supplémentaire des épaules des Particuliers, qui commençaient désormais à s'habituer à leur nouvelle indépendance.
Il y a quelques années, Miss Peregrine se serait inquiétée de ce relâchement général. Mais désormais, l'Ombrune avait appris à faire confiance à ses pupilles, et par extension à l'ensemble des Particuliers, qu'elle avait regardé pendant trop longtemps comme des enfants.
Ils avaient mûri, et la guerre leur avait fait voir les horreurs que le monde pouvait leur offrir.
Et puis, cette fois-ci le danger semblait si loin.
L'Ombrune arpentait les couloirs de la maison de son frère perdue dans ses pensée. Elle venait de régler un léger problème de distortion d'une ancienne boucle qui menaçait de s'affaisser au Ghana, et avait décidé de se promener pour se changer les idées.
Elle aussi méritait de se reposer.
Au détour d'un couloir, des cris parvinrent aux oreilles de Peregrine, qui accéléra l'allure pour parvenir à la source de tout ce remue-ménage. L'Ombrune finit par trouver Horace et Julius, qui transportaient chacun trois grosses malles plus grosses qu'eux.
-Attention ! s'écria soudain Julius. Horace ton-
Mais cette avertissement ne servit à rien. Horace, qui n'eut pas le temps de réagir, se prit la malle qu'il tenait jusqu'alors avec une prise précaire sur le pied. Le Particulier laissa échapper un juron, avant de se rendre compte de la présence de Miss Peregrine.
Il se confondit en excuses, ce qui eu pour effet de faire tomber le reste des malles qu'il transportait.
Derrière lui, Julius leva les yeux au ciel.
-Mais qu'est-ce que vous transportez tous les deux ? demanda Peregrine en aidant Horace à ramasser les malles tombées au sol. Et pourquoi n'avez-vous pas demandé à un Télékinésiste de vous aider ? Ou même à un Oursage ?
Les deux garçons échangèrent un regard, comme pour se rendre compte de leur bêtise mutuelle.
-Cela ne nous a pas traversé l'esprit, avoua Julius d'un air penaud. Nous sommes partis un peu précipitamment, il faut l'avouer.
-Et pourquoi cela ? interrogea l'Ombrune qui trouvait toute cette histoire de plus en plus étrange. Étiez-vous poursuivit ?
Les Pupilles détournèrent le regard, ce qui acheva de convaincre Miss Peregrine que quelque chose clochait.
-Qu'est-ce que ces malles contiennent d'ailleurs ?
-Des costumes, finit par avouer Horace qui cacha son visage entre ses mains. Il se peut qu'on soit... parti sans payer ?
-Les prix étaient exorbitants ! renchérit Julius comme pour sauver son ami. Et, même s'ils avaient été abordables, nous n'avions pas d'argent.
Peregrine se pinça l'arrête du nez et souffla un grand coup. Cela valait-il vraiment la peine de se fâcher ?
-Oh tient, bonjour M. Burnham, lança soudain Horace à une figure que l'Ombrune n'avait pas vu arriver derrière elle. Amusant de vous voir ici.
Le garçon essayait fort malhabilement de faire diversion et de détourner la colère de son Ombrune. Mais heureusement pour les deux Pupilles, Peregrine jugea l'Américain plus important que leur larcin.
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Les Tribulations de l'Américain
FanfictionUn an après la victoire contre Caul et les derniers Estres, le monde des Particuliers a retrouvé sa quiétude d'antan. Mais au détour d'un couloir du Panloopticon, Peregrine Faucon croise un personnage qui n'a cessé de lui procurer une drôle d'impres...