Erin Stulto

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Ça fait aujourd'hui une semaine que je suis entrée à Poudlard. Une semaine que Jules et moi sommes amis, sans pourtant l'avoir admis. Une semaine que je n'ai pas parlé à Hugo. Et six jours que j'attends de savoir si je suis prise ou non dans l'équipe de Quidditch. Cette matinée fut soporifique, excepté le moment où Jules a fait volé une grue d'origami magique dans les cheveux de Mme Vector. Il s'est pris une heure de colle samedi matin. 

Au menu ce midi, épinards à la sauce aux morilles, canard aux agrumes, et gâteau chocolat-banane.

Comme tous les midis, les chouettes et les hiboux font leur irruptions dans la grande salle. C'est impressionnant au début, mais je suis déjà habituée à tous les détails étranges de cette école.

Mais aujourd'hui, j'aperçois notre hibou familial Fidus qui se dirige vers moi et me largue une grande enveloppe, puis faire un détour vers l'autre côté de la salle pour se poser devant Albus.

Je prends l'enveloppe et reconnait l'écriture de mes parents. Je l'ouvre et lis l'énorme lettre, qui au final, me fait comprendre qu'ils sont désolés d'avoir demandé à James de leur donner de mes nouvelles. J'avais oublié, cette histoire. Je range la lettre et finit ma part de gâteau avant de rejoindre Jules qui m'attends à l'entrée de la grande salle.

On parle de tout, de rien, et de son heure de colle au moment où j'entends des gens se crier dessus sous l'escalier nord de la cour.

Intrigués, on se lève et arrivons devant un groupe de cinq serpentard - que je crois avoir déjà vus en cours d'arithmancie- qui entourent deux frères, visiblement jumeaux, de serdaigle et poufsouffle. Je les ai certainement déjà aperçus lors des cousinades. Mais pas moyen de me rappeler de leurs noms. Ils sont rouges de rage.

-Vous venez de faire  fuir une Demiguise qui était miraculeusement apparue ! Il y en a plein l'école et à cause de vous on ne saura pas pourquoi !bouillonne l'un d'eux.

Des Demiguises ? Il en reste ?

-Oh, on a fait fuir votre ami invisible ? Vous avez pas d'autres amis c'est ça ?se moque l'un des serpentard.

Leur humour est en plus de ça complètement moisi.

Il fait aussi tomber le carnet du serdaigle dans une flaque. Ce dernier semble désespéré.

-Crétin ! T'as un brin d'herbe à la place du cerveau ou quoi ?!lui répond l'autre frère.

-Ok blondinet. Je te rappelle que tes seuls amis sont des animaux invisibles, et qu'ils te défendront pas si tu me parles trop mal, s'énerve l'intéressé.

Je me sens soudain tirée par la manche. C'est Jules, qui semble...inquiet ?

-Vaut mieux faire comme si on avait rien vu, dit-il, ces gars là sont de mon dortoir et crois moi qu'il ne vaut mieux pas s'énerver avec eux.

-Hein ? T'es sérieux ?

-Bon d'accord, je vais chercher McGonagal.

Et il s'en va à toute vitesse.

Et c'est là que je vois le serpentard qui s'est fait insulter donner un énorme coup de poing dans le ventre du poufsouffle.

-Prends ça, fiente de dragon, ricane-t-il.

-Vaut mieux pas s'énerver avec moi non plus, chuchotai-je pour moi-même en sentant la colère monter en moi à grande vitesse.

Je sais que je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi, tant pis.

Je sors de ma cachette et me dirige vers le groupe.

-Salut les gars ! Pourquoi vous le frappez ?

-De quoi j'me mêle, Potter ? Quoi, je connais ton nom ? Eh ouais, je m'y connais plutôt bien en bouseux. Maintenant dégage ou je te refais les tâches de rousseur.

Le pauvre, il ne paie rien pour attendre.

-Essaie, qu'on rigole, le défiai-je.

Je vois son sourire de minable abruti s'effacer et se transformer en une grimace qui ne le rend pas plus beau. Puis il tente le même coup de poing qu'avec l'autre. Débutant. J'esquive, me retourne et lui fait une prise basique de judo. Il se retrouve sur le dos, éberlué. Comme ses acolytes.

Je m'apprête à partir, mais ce crétin est têtu. Et ce qui devait arriver arriva: en tentant de me faire une balayette, je lui bloque le pied et lui casse le nez avec un crochet droit bien placé.

Je viens de signer mon certificat d'exclusion, mais pour une fois, c'est pour une bonne cause.

Il a besoin de ses amis pour se relever et pour aller à l'infirmerie. Aucun n'ose me regarder.

Je me retourne vers les jumeaux, le poufsouffle se tient le ventre mais s'est relevé. Lui et son frère me regardent, aussi méfiants que reconnaissants.

-Merci, dit le serdaigle (qui est en fait à peine plus grand que son frère), on t'a déjà vue quelque part non ?

-Je me disais ça aussi...vous êtes ?

-Lorcan, et mon frère est Lysander. Lovegood.

Ah ok. Je comprends maintenant.

-Ah oui, c'est vrai, moi c'est Lily Potter .Votre mère est ma marraine.

-Maintenant que tu le dis...

Je me rends compte à ce moment là que Jules doit revenir avec la directrice, et qu'elle devra sûrement me renvoyer, mais je ne les ai pas vus. Jusqu'à maintenant.


Je suis dans le bureau de la directrice MacGonagal. Jules est bel et bien allé chercher la directrice. Sauf que tout ce qu'elle a vu, c'est moi qui venait de blesser Erin Stulto, le Serpentard à qui j'ai cassé le nez. Jules n'en revenait pas. Elle m'a emmenée, furibonde, dans son bureau. J'attends la sentence.

-Vous rendez-vous compte de ce que vous venez de faire, mademoiselle Potter ?

J'ai déjà entendu cette phrase des millions de fois. Elle précède généralement une exclusion.

-Oui, madame la directrice, dis-je, la tête basse.

-C'est très grave. Vous avez de la chance que monsieur Stulto  soit également en tort. Il n'a pas osé mentir, et a prouvé que vous n'avez usé que de légitime défense pour vos camarades.

-Je relève un peu la tête.

-Vous n'avez comme punition qu'une heure de colle à la première heure, samedi. Et je compte sur vous pour vous défouler à l'avenir uniquement au Quidditch.

Je relève complètement la tête, curieuse.

-Car pour évacuer votre violence, le poste de batteur dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor est idéal. Cela vous convient-il ?

Donc je ne dois plus me battre, mais je suis admise ?... C'est le plus beau jour de ma vie !!

-Oui...je...merci...mais...merci professeure !!

Elle m'autorise d'un signe de tête à sortir de son bureau, ce que je fais en irradiant de bonheur. J'entends tout de même:

-Et n'oubliez pas, samedi matin !

Lily Luna PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant