Lily Luna Potter

Luna Lovegood

J'avais raison. J'avais deviné pourquoi les Demiguises restaient au château. Et on est tous les cinq en train de les admirer.

Lorcan a retiré son sort de localisation de la Demiguise, maintenant, on sait où la trouver. Où toutes les trouver. Il doit y en avoir une ou deux centaines au total.

J'ai présenté Jules à mes amis de Serdaigle et Poufsouffle, et peut-être qu'ils s'entendront un jour...

En attendant, nous nous dirigeons vers le bureau de la directrice dans les couloirs décorés de citrouilles d'Halloween .

Halloween ! C'est demain, déjà...

Et là, surprise: au détour d'un couloir, nous trouvons finalement la directrice McGonagal.

En pleine discussion avec les parents de Lorcan et Lysander.

Lorsqu'elle nous aperçoit, essoufflés autant qu'étonnés, elle fronce d'abord les sourcils avant de sourire.

-Puisqu'on parlait de vos fils, les voici, mademoiselle Lovegood.

Tandis que le père des jumeaux reprend sa  conversation avec la directrice, ma marraine vient à notre rencontre en souriant et en ramenant ses longs cheveux blonds derrière ses oreilles.

-Alors, vous êtes prêts les garçons ? Les bagages sont déjà sur le balais de papa si vous voulez. Oh, bonjour Lily, comment vas-tu ? Et tes frères ? Et tes parents ?dit-elle en tournant la tête vers moi.

Puis elle se retourne vers Astrid avant que j'aie le temps de répondre.

-Et tu dois être la jeune Peakes ! Astrid, n'est-ce pas ? Lorcan m'a énormément parlé de toi  tu sais !

Les deux intéressés rougissent et détournent le regard l'un de l'autre. C'est au tour de Jules.

-Toi, je ne t'ai jamais vu mais j'ai l'impression du contraire. Serais-tu un esprit capable de venir dans les rêves ? Non, je plaisante, mais si tu n'étais pas auburn, je t'aurais pris pour un Malfoy !

Malaise général. Elle reprend:

-Bon ce n'est pas tout, mais le Japon nous attend les garçons !

Ils se regardent, gênés au possible. C'est Lysander qui prend la parole.

-Maman, on peut te parler un instant, s'il te plaît ?

Son air jovial devient plus grave, elle hoche la tête et tous trois partent dans une salle de classe vide. Ils sont presque tout de suite rejoints par  Rolf Dragonneau.

C'est l'occasion ou jamais de parler à la directrice des Demiguises.

Je me précipite à sa rencontre tandis qu'elle tourne les talons.

-Madame !

-Lily ? Tu n'est pas en train de dire au revoir à tes amis ?

-Non je... s'il vous plaît madame, c'est important.

-Eh bien je t'écoute, dit-elle, intriguée, en se retournant, plongeant son regard perçant dans le mien.

-C'est à propos des Demiguises.

Elle hausse un sourcil. Je poursuit.

-Comme vous le savez, des Demiguises erraient dans l'école il y a peu. Les A.M.A.F. les auraient toutes retrouvées et rapatriées dans un lieu soi-disant plus sûr. Mais tout le monde se voilait la face: probablement face à un danger dont nous ignorons encore la nature, les Demiguises sont encore dans l'école. Mais je ne vous parle pas d'une pognée d'individus égarés, mais de toute une population. Plus d'une centaine si ce n'est deux.

Je m'attendais à des soupirs exaspérés, des reproches, des questions par milliers, des injures à l'encontre des A.M.A.F. ou encore de Rita Skeeter, mais certainement pas à ce silence pesant de la part de la directrice qui me force à poursuivre mon récit.

-Surtout, nous avons trouvé pourquoi les Demiguises volaient de la nourriture dans les cuisines et se cachaient  tout prix, voire se montraient agressives.

Comme avant l'annonce d'un gagnant d'un grand prix, McGonagal est suspendue à mes lèvres.

-En fait les Demiguises...

-Madame la directrice !

C'est ma marraine. Sérieusement à ce moment là ?

-Je dois absolument partir, Rolf et moi-même sommes en retard. Cependant, je vous laisse finalement la garde de mes deux fils. Ils veulent rester et je les comprends. Excusez-moi du dérangement... Je suis heureuse de vous avoir revue, malgré tout ! Toi aussi Lily, tu grandis vite ! Comme mes garçons...

Sa voix se brise et son regard se perd, une larme à l'œil. Puis sans plus de cérémonie, elle fait volte face et prend son envol avec son mari.

Je me tourne vers la directrice, aussi abasourdie que moi. J'ai une explication à finir !

-Madame ?...

-Je suis désolée Potter, il faut que vous m'excusiez une minute. Quelques changements à opérer d'urgence au vu des récentes modifications de plan.

Et elle me laisse là.

-Zut ! je ne peut m'empêcher de jurer.

-Oh là là, prends garde à ton langage jeune Potter !

C'est Jules, avec son humour habituel. Je l'avais presque oublié !

Lysander nous rejoint, souriant d'une oreille à l'autre. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi heureux !

-On reste !s'exclame-t-il.

Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.

-C'est vraiment génial !...

Il ne me laisse pas le temps de finir ma phrase et me saute au cou. C'est bizarre parce que déjà je n'ai jamais fait de câlin à personne mis à part mes parents et mes frères, et en plus il doit faire une dizaine de centimètres de plus que moi.

Malgré tout, je lui rends son étreinte.

-Ooooh, c'est mignon, nous raille Jules.

Je me sens aussitôt devenir rouge écrevisse et me sépare immédiatement de Lysander. Il est aussi écarlate que moi.

Derrière lui, j'aperçois Astrid et Lorcan qui discutent à voix basse, eux aussi rougissant, mais beaucoup moins que nous.

Je me ressaisi.

-Bon, hum, à part ça j'ai réussi à expliquer la plupart de l'histoire à McGonagal, mais je n'ai pas eu le temps de lui expliquer la vraie raison du comportement farouche des Demiguises.

-Ah zut, me répond Lysander, il faudra lui dire, et avant demain, car les festivités pourraient effrayer les Demiguises qui seront moins faciles à trouver que la dernière fois, et beaucoup plus difficiles à approcher...

-C'est déjà le soir mais il n'est pas trop tard, dit Lorcan (qui vient de nous rejoindre), sûr de lui.

Je me rends compte alors qu'il tient la main d'Astrid et je lui souris. Il rosit.

-Tu as raison, lui dit son frère qui s'en est rendu compte aussi. Allons-y.

Nous nous remettons donc à courir en direction du bureau de la directrice.

-Pff, courir, pourquoi faut-il toujours courir avec vous ? se plaint Jules, quelques mètres derrière nous quatre.

Nous arrivons enfin.

C'est le moment ou jamais.