Chapitre 2

38 1 0
                                    

Colleen continues sa visite en tant que guide improvisée.
Elle me fait découvrir l'immense bibliothèque de l'université. Un endroit fabuleux, rempli de livres en tout genre, je pense que c'est ici que je passerais le plus clair de mon temps. J'ai toujours apprécié la lecture, c'est un moyen pour moi de m'enfermer dans un autre monde, de m'évader pour un bref instant.
Les cris de famine provenant de mon estomac me font sortir de mes pensées.

"- Pourrais-tu m'indiquer le restaurant universitaire, s'il te plaît, Colleen?
- Mais non, vient avec moi et deux autres amis, nous allons manger au McDo, et puis ça te permettra de connaître d'autres personnes!
- Je ne sais pas trop...
- Allez, Nine! Tu ne vas pas manger seule dans ce fichu restaurant?
- C'est d'accord alors."

Elle commence à bondir de joie, enfaite, je pense qu'elle est hystérique. Gentille, mais quelque peu hystérique. Chacun ses défauts. Nous ne sommes pas tous parfait, aux dernières nouvelles. Elle paraît tellement extravertie, par rapport à moi et ma timidité qui me ronge.
Nous remontons dans la chambre pour prendre un peu de monnaie pour manger, puis nous allons rejoindre les deux amis de Colleen.
Après une dizaine de minute de marche, nous arrivons devant le fast food. Ça sent la frite et l'huile, accessoirement. Naturellement, Nine, c'est le McDo, me hurle ma conscience.
Nous prenons commande, pour ma part ce sera un Big Mac et un Sunday, puis nous allons nous assoir à la table et je découvre les deux amis de Colleen, l'un ne m'étant pas inconnu, il s'agit de Nate. Je découvre que l'autre garçon s'appel Morgan, il a un style de skatteur, avec tee-shirt et pantalon large, mais également, de gros plugs aux oreilles et des piercing. Colleen et lui forment une sacrée paire. Quant à Nate, il est beaucoup plus simple, avec un cardigan et un jean. C'est d'ailleurs assez étrange de les regarder, tout les oppose, et ils sont pourtant amis.
Je suis relativement bien intégrée parmi eux, ils sont tout trois d'une grande sympathie. Cette première journée s'avère finalement super bien, malgré mes apriori de la matinée.
Je n'ai même pas rangé mes affaires dans mon amoire, il faut dire que Colleen m'a très vite prise sous son aile. Je suis ravie de partager ma chambre avec quelqu'un comme elle.
Trêve de pensées, il faut que je mange sinon la nourriture risque de refroidir et de devenir immangeable. Je croque une grande bouchée dans mon hamburger, et comme mon côté maladroit à tendance à me tenir un peu trop compagnie, une partie de ma sauce se verse sur mon tee-shirt, bleu pastel. Quelle boulet!
Je tente d'essuyer tant bien que mal la tâche bien grasse s'étant formée sur mon tee-shirt, en vain. Ça ne part pas. Mes trois camarades se moquent allègrement de moi, ce qui malgré tout, me fait également rire.
Colleen finit quand même par engager la conversation sur un sujet autre que ma maladresse. Sauvée.

"- Au faite, Nine, ce soir il y a une grosse fête.
- Dès la rentrée?
- Oui, en faite, des fêtes il y en a tout les week-end.
- Et, donc? En quoi ça me concerne?
- Eh, bien tu n'as qu'à venir ce soir!"

Une fête? Moi? A vrai dire je n'ai jamais fait de vraie fête, seulement quelques pyjamas party entre copines.
Les grosses fêtes ne m'ont jamais attirées, de par leur mauvaise réputation, l'alcool et les drogues qui y circulent.
Et puis, tu as quand même dix-huit ans, pas treize, me chuchote ma conscience.

"- Ok, c'est d'accord, mais je ne rentrerais pas tard, je veux être en forme lundi!
- Pas tard, genre quelle heure?
- Vingt-trois heures?
Ils se mirent tout trois à rire, j'ai l'impression d'être un extraterrestre.
- Les fêtes commencent à vingt et une heure, en général, m'intima Nate.
- D'accord, et bien je verrais par moi même alors."

Est-ce que c'est vraiment ça l'Université? Des fêtes sans cesse en dépit de la réussite?
Je suis d'accord pour participer à celle de ce soir, car nous n'avons pas commencer les cours, mais sûrement pas les prochaines. Nine t'as dix-huit ans. Tais toi conscience.

***

Je finis de ranger soigneusement mes habits dans le placard qui m'est à disposition dans la chambre, et je la met un peu à ma sauce.
Avant de partir j'ai mis quelques posters, une photo de ma mère et moi et une bougie dans mon sac, histoire de donner un peu de vie à cette chambre blanche.
Colleen débarque en trombe dans la chambre, le sourire aux lèvres.

"- Pourquoi ce sourire?
- J'ai hâte d'être à ce soir!"
Je lui rétorque un léger sourire.
"- Je vais me préparer! Dit-elle avec enthousiasme."

Je choisis d'aller prendre une douche.
Je m'avance vers la salle de douche, en regardant un réseau social sur mon téléphone, puis je percute quelqu'un. Je relève la tête et tombe en face de ce type que m'a montré Colleen. Son prénom ne me revient pas. Il me regarde avec froideur puis me lance:

"- Regardes où tu marches, toi."

Je ne lui réponds rien et continues mon trajet en fronçant les sourcils, me demandant si j'avais déjà eu affaire avec une personne si désagréable.
J'arrive dans la salle de bains des filles. Il y a une cinquantaines de cabines de douche, et en face de petits miroirs.
J'entre dans une des cabines au hasard et constate le manque de place pour y disposer habits et serviettes. Je soupir et finis par réussir à pendre la totalité de mes vêtements.

***

De retour dans la chambre, je tombe sur Colleen, qui s'est vraiment bien apprêtée pour la soirée, paradoxalement à moi, qui comptait y aller en jean avec un simple tee-shirt. Je me sens quelque peu mal à l'aise à côté d'elle.

"- Tu es très jolie.
- Merci beaucoup. Tu vas y aller comme ça?
- Eh bien...
- Non, Nine! Il faut quand même que tu donnes bonne impression.
- Je n'ai pas vraiment penser à prévoir des tenues de soirée, en faite.
- Regardes dans mon armoire."

A vrai dire, regarder dans ses affaires m'embête. C'est son intimité après tout. Je m'efforce quand même d'ouvrir son armoire et regarder rapidement si quelque chose serait susceptible de me plair.
Je tombe sur un débardeur blanc, avec quelques volants, plus adapté pour l'été, mais il est très mignon. Je décide de l'accompagner d'un de mes jean clair et d'une paire de sandale. Je regarde Colleen et ses hauts talons. Je me suis toujours demandée comment les filles comme elle pouvaient bien tenir sur de telles échasses. J'en ai le vertige. Je préfère largement le plat. Je me maquille très légérement, comme à mon habitude, mais j'ajoute une très fine couche d'un gloss aux tons beiges.
Je laisse mes cheveux détachés et ondulés.

"- Voilà, tu es mieux comme ça, me hurle presque Colleen dans les oreilles.
- Merci, lui répondis-je en esquissant un sourire sincère.
- Nous partons maintenant!"
Je prends mon perfecto noir et je suis Colleen dehors.
"- Ce n'est pas très loin, me dit-elle, j'acquiesce par un hochement de tête."

New York est déjà dans la pénombre et un petit vent agresse ma peau.
Durant le trajet, je pose quelques questions à Colleen sur l'organisation de ces soirées, puis j'entends finalement, après peut-être dix minutes de marche, le bruit de la musique qui se rapproche à chaque fois que nous faisons un pas vers le lieu de destination.
Nous sommes devant l'endroit où se déroule la fête. Je suis dégoutée de voir quelques personnes, sûrement très alcoolisées joncher le sol, en train de vomir. C'est donc ça leur fête. Se mettre la plus grosse cuite possible et devenir un véritable cadavre. Je crains le pire.

Change my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant