Prologue

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Le docteur Watson souriait à son épouse qui venait de déposer une assiette de biscuits et une tasse de thé à ses côtés.

- Mangez un peu et buvez votre thé tant qu'il est chaud.
- Merci.
- Vous travaillez trop, John.
- C'est l'hiver. Les malades sont plus nombreux.

Mary quitta son bureau. Il perdit son sourire.

John ne se comprenait pas. Il avait tout pour être heureux. Une femme attentionnée, un bel appartement, un bon travail, un chien adorable. Pourtant, il n'arrêtait pas de penser à ses années auprès du brillant détective Sherlock Holmes. Son ami qu'il avait perdu il y avait cinq mois à présent.

Ami et amant.

Peut-être était-ce à cause de cela qu'il n'arrivait pas à se faire à son décès.

Sherlock avait été son amant pendant cinq ans.

Leurs moments étaient rares, mais incroyables, intenses, passionnés, tendres, merveilleux, et surtout, inoubliables.

La première fois qu'ils avaient eu une étreinte passionnée, c'était une nuit à deux heures du matin.

Il était épuisé, mais son colocataire jouait du violon. Il lui avait déjà demandé deux fois d'arrêter, mais cela ne durait pas. La troisième fois, il avait craqué. Il s'était levé, prit le violon et l'avait fait traverser la pièce au risque de la casser, mais il s'en était moqué sur le coup. Il avait dit à Sherlock de s'occuper autrement et sans bruit s'il n'avait pas sommeil et là, il s'était retrouvé avec les lèvres de ce dernier sur les siennes. Il aurait pu le repousser, le frapper pour son affront, mais au lieu de cela, avide de contact qu'il n'avait pas eu depuis bien longtemps, il s'était laissé aller contre lui.

Le baiser était devenu plus appuyé, puis plus passionné quand les habits avaient commencé à quitter leurs corps.

Ils avaient fait l'amour devant le feu de cheminée.

Le lendemain, quand il s'était réveillé nu aux côtés de son ami, il s'était senti gêné et confus après ce qu'ils avaient fait, alors il s'était vite rhabillé et avait quitté le salon.

Il avait agit comme si rien ne s'était passé et Sherlock avait fait de même.

Il soupira. Il sourit en entendant Gladstone, son chien, soupirait à son tour.

- Il te manque à toi aussi.

C'était idiot. Mais depuis le décès de Sherlock, il avait l'impression que son chien déprimait un peu. Même si les derniers mois, ils allaient moins à Baker Street, ce pauvre Gladstone subissait quand même les expériences du détective. Comme le disait ce dernier, son chien avait l'habitude. Et cette habitude avait l'air de lui manquer.

Il but son thé et mangea quelques biscuits avant l'arrivée du prochain patient.

Une ombre dans mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant