Chapitre 1

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John venait de finir sa journée de travail. Son épouse vint le prévenir qu'il avait la visite de Madame Hudson.

- J'arrive. Je finis de ranger et je vous rejoindrai.

Mary quitta son bureau.

Il ne savait pas pourquoi, mais il avait une mauvaise impression en sachant que son ancienne logeuse soit venue le voir.

¤¤¤

Il retrouva les deux femmes au salon.

- Madame Hudson.

- Docteur Watson. Bonsoir. Désolée de vous déranger chez vous après une journée de travail, mais Monsieur Holmes, ...

Il frissonna en entendant ce nom.

- ... le frère de notre défunt détective, a demandé si vous voulez récupérer des choses dans l'appartement de son frère.

- Vous ne l'avez pas encore loué ?

- Non. Monsieur Mycroft me le loue toujours. Il y a des soirs quand il vient sur Londres et qu'il est fatigué pour rentrer chez lui, il vint à Baket Street puis il y reste quelques jours. Mais aujourd'hui, il m'a parlé de faire des travaux. De plus, à sa charge. C'est pour cela que si vous voulez récupérer quelques affaires, vous devez venir avant la semaine prochaine.

- D'accord. Je vous remercie de vous être déplacé pour me le dire. Je passerai donc.

¤¤¤

Il ne savait pas ce qu'il devait prendre. Il sourit en voyant certains de ses vêtements. Holmes lui en prenait depuis le jour de leur rencontre.

Dans cet appartement, il y avait tant de souvenirs. Autant de cris, que de rires, mais aussi des gémissements.

En voyant le tourne disque, il se souvint de leur seconde nuit ensemble.

Ils étaient tous deux dans le salon, à lire chacun d'un côté. Holmes s'était levé puis il avait mis un disque. Son collègue s'était ensuite approché de lui et lui avait demandé de danser. Il avait refusé maintes fois jusqu'à ce qu'il avoue qu'il ne savait pas danser. Alors son ami lui avait appris.

Il ne savait plus depuis quand ils valsaient quand leurs regards s'étaient croisés et que leurs lèvres s'étaient retrouvées. À ce moment-là, ils avaient cessé de bouger pour juste profiter des lèvres de l'autre ainsi que de la langue de l'autre. Étant proche de la porte de sa chambre, quand leurs mains étaient devenues baladeuses, ils y étaient allés pour succomber une nouvelle fois au corps de l'autre.

Il quitta ses souvenirs en entendant l'horloge sonnant dix-neuf heures. Il devait se dépêcher car son épouse l'attendait pour souper.

*****

Sherlock regardait au travers de la vitre du grand salon du manoir de son frère.

- Sherly. Au lieu de déprimer dans mon humble demeure, pourquoi ne fais-tu pas savoir à ce brave docteur que tu es en vie ?

- Il 'y a rien d'humble chez toi mon cher Micky. Watson est heureux. Il a une femme qu'il aime et ne fait que son travail de docteur.

- Tu es sûr de cela mon cher frère ?

- Certain.

Son frère prit ce qu'il était venu chercher puis quitta la pièce.

Oui. Il était certain que Watson était heureux même s'il n'était plus de ce monde car une conversation ne cessait de lui revenir en mémoire. Celle qu'ils avaient eu lors de leur arrestation après la destruction d'un bateau en construction pendant l'affaire Blackwood.

Son ami médecin lui avait reproché de toujours l'embarquer dans des histoires où il ne lui disait pas le plan. De jouer du violon à 3 heures du matin. D'avoir aucun ordre. D'avoir une hygiène déplorable. Cela, c'était vrai. De voler ses vêtements alors qu'ils avaient un système de troc. D'avoir mis le feu à l'appartement. De faire des expériences sur le chien. Chien qui était aussi un débat car Watson disait que c'était son chien, alors que c'était le leur. Qu'il était inhumain. Mais surtout, qu'il faisait campagne pour torpiller ce qu'il construisait avec Mary.

Donc peu importe si Watson le pensait mort, il serait heureux auprès de son épouse.

On frappa à la porte. C'était leur vieux majordome qui lui apportait son thé et des biscuits.

- Merci, Stanley.

Le vieux majordome sortit.

Il ne buvait que rarement du thé. C'était d'ailleurs Watson qui lui avait fait boire sa première tasse. Même si Irène Adler avait été dans son cœur quelques temps, la seule personne qu'il avait réellement et surtout toujours aimé avait le docteur John Watson.

Les deux fois qu'il avait cru réellement mourir, dans le train et pendant le combat avec Moriarty, ce fut avec l'image de John qu'il avait regardé une dernière fois, qu'il avait fermé les yeux.

Troublé par ce qu'il ressentait encore en pensant au médecin, il ajouta un trait d'alcool dans son thé.

Tout en mangeant un biscuit d'une main et en tenant sa tasse de l'autre, il reprit son observation du paysage depuis la fenêtre.

Une ombre dans mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant