Chap I. : Les fruits d'un même arbre n'ont pas toujours la même saveur !

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Partie 6 : Une femme : épouse pour un et mère pour tous !

Avant même que le soleil ne se lève, elle était déjà debout depuis fort longtemps : une habitude puisque désormais elle ne ratait jamais la première prière. Au fil du temps elle s'était assidue vis à vis de sa religion : tellement assidue qu'aussi fatiguée qu'elle pouvait être, elle ne lésinait jamais à rattraper ses prières qu'elle n'avait pu honorer durant la journée.

Un peigne à la main, assise devant sa coiffeuse, elle remettait de l'ordre dans ses cheveux courts lisses. En prenant de l'âge, elle avait opté pour cette coiffure masculine et sexy devenue intemporelle avec le temps. Etant donné qu'elle ne mettait plus de greffage ni mèche comme rajout, cette coiffure s'accordait parfaitement à son nouvel image et convictions. A travers le miroir, elle épiait son mari. Après avoir présidé la prière, il s'était recouché pour refermer aussitôt les yeux. Elle ignorait s'il dormait vraiment même si une petite voix dans sa tête lui affirmait le contraire. Ne voulant guère émettre des hypothèses, elle mit cela sous le compte de la fatigue. Après tout son époux était rentré d'un long voyage la veille, même si c'était à son insu.

Ce rappel lui fit un petit pincement au cœur. Sous forme de flash les souvenirs de la veille commencèrent à refaire surface. Il était 23h lorsqu'elle buvait une tasse de thé vert citronné sur le séjour du rez de chaussée entendant le retour de sa fille pour aller se coucher. N'ayant pas pour habitude de sortir s'en aviser quelqu'un, elle n'avait cessé de bombarder son enfant d'appels en vain.

« Je vais bien. Je suis sur le chemin de retour. » Lui avait simplement envoyé sa fille un sms en refusant de prendre ses appels.

Malgré son message, elle n'en fut pas rassurée pour autant. Néanmoins elle décida d'attendre sa fille de pied ferme afin de lui remonter les bretelles et partir s'endormir. Même si elle mourrait de fatigue et de sommeil, en tant que mère elle ne se couchait jamais sans pour autant savoir où se trouvaient ses enfants.

Une trentaine de minutes plus tard, alors qu'elle somnolait sur le canapé trois places en fer forgé blanc, elle crut rêver en voyant sa fille déboulée avec son père à ses côtés. Automatiquement elle se frotta les yeux pour mieux voir. Elle ne rêvait pas. Il était bel et bien là en chair et en os dans une tenue décontractée en pantalon et top à col V en cachemire à longues manches. Quant à leur fille dans une robe à manteau beige sans manches avec une grosse ceinture boucle carré marquant sa taille tenait solidement et jalousement la main de son père comme un précieux trésor.

_ Mais on s'est parlé ce matin. Tu ne m'as rien dit. Lança-t-elle à son mari en quittant le sofa

_ Moi aussi je croyais qu'on devait tout se dire mais apparemment non! Rétorqua ce dernier en faisant signe à son chauffeur d'amener ses valises là-haut.

Dès lors sa femme comprit que quelque chose n'allait pas. Sur le moment elle sut que les jours à venir n'allaient point être de tout repos. Cet homme avec qui elle passait plus d'une vingtaine d'années n'était pas du genre à camoufler ses sentiments. Tricher ne faisait pas parti de son lexique. Il n'avait jamais su le faire. Qu'il s'agisse de joie de colère ou de tristesse peu importe ses émotions, ce qu'il avait au cœur se reflétait perpétuellement au visage. La preuve : à peine était-il rentré qu'il annonçait déjà la couleur en lançant les hostilités. Toutefois sa femme ne se laissa pas faire ni intimider.

_ As-tu fait bon voyage chéri ? Arbora-t-elle son plus beau sourire en allant lui faire la bise.

Son mari ne réagit pas. Encore une fois elle n'en fit pas office. Toujours avec le sourire elle alla lui servir un verre d'eau frais en mimant une génuflexion en guise de respect.

SANG-MÊLÉ  :  MAUX-MÊLÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant