Chapitre cinq

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Avait-il toujours été si faible ? Ses jambes avaient-elles toujours trembler ainsi ? Depuis quand était-il devenu un homme peureux ? Tōru s'était figé devant les portes du gymnase de Seijo. Il ne parvenait pas à actionner la poignée de la porte, son corps lui donnait l'impression de peser une tonne. Il allait pourtant bien, sa blessure était entièrement guérie, rien ne pouvait l'empêcher de jouer comme avant. En revanche, son mental ne suivait pas. Le châtain avait honte de lui et de son comportement. Il avait fui son équipe, le sport et Iwaizumi par peur, par lâcheté et il avait maintenant l'audace de revenir après des mois d'absence. 

– Quel con… 

– Je ne te le fais pas dire Shittykawa, lança Hajime alors qu'il arrivait nonchalament vers lui, les mains dans les poches de son jogging

– Iwa-chan… répondit Tōru en se tournant vers le brun qui le regardait aussi

– Tu es venu finalement. Je pensais que tu fuirais comme tu l'as fait pendant des semaines. 

– Je ne suis pas un… commença Oikawa, plein d'ambitions

– Tu es un lâche, crétin. Tu es du genre à fuir les problèmes les plus importants. 

– Oui… mais je suis là, lança-t-il sans rompre le contact visuel qu'il entretenait avec Hajime

– Oui, tu es là, répondit ce dernier, un peu perturbé de revoir ses yeux noisettes d'aussi près. J'espère que tu es prêt à réussir tes dix services, sinon je t'envoie dix ballons dans la figure, sourit-il enfin

– D'accord… fit Oikawa, esquissant un doux sourire. Il était heureux de parler à Iwaizumi comme si de rien était

– Enfin, tu fais ce que tu veux, non ? Ça ne me concerne plus, maintenant, n'est-ce pas ? 

– Iwa-chan… si je rate, frappe moi, comme avant… 

– Tu es bizarre, Bakawa. Tu comptes rater tes services juste pour que je t'envoie des ballons en pleine figure ? Demanda-t-il faussement. Ça ne me dérange pas, tu le mériterais bien. 

– Je n'en raterai aucun car tu m'as promis de me parler après l'entraînement. 

– Ça doit être important pour que tu ne remarques pas que je te parle en ce moment. 

– Évidemment que je l'ai remarqué, mais Iwa-chan, tu me détestes toujours et… nous n'avons pas parlé de ce qui s'est passé.

– Te détester… Comme si j'en étais capable… murmura Iwaizumi. Très bien très bien. 

– Réserve moi ta soirée ! 

– Oui, oui. Maintenant, entre là dedans avant que je ne m'énerve. 

– Oui ! 

Ce fut avec un sourire sincère, qu'il ouvrit la porte du gymnase avec force et fracas, attirant tous les regards sur Hajime et lui. L'odeur de la bombe de froid, la transpiration des joueurs, le brouhaha provoqué par les ballons frappant le sol, tout cela lui avait terriblement manqué. 

– Alors ? Le retour du duo infernal ? Demanda Matsukawa en s'approchant d'eux, un ballon sous le bras

– Non, pas tant que cet imbécile ne réussit pas dix services d'affilés. 

– Oh, Iwaizumi, tu n'es pas très exigeant, surtout en sachant que c'est un de ses points forts, rappela Hanamaki

– Tais-toi Makki ! Et Iwa-chan, c'est trop tard, tu as dis dix services ! S'écria Tōru, paniqué à l'idée que son ami d'enfance puisse changer d'avis

SoulmateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant