Chapitre 4

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Hermione n'eut aucun problème à visualiser la Chaumière aux Coquillages dans son esprit pour y Transplaner. Elle avait tant de souvenir liés à cet endroit ! Des souvenirs qu'elle avait été incapable d'oublier ces deux dernières semaines.

Une seule nuit ici et tant de barrières avaient été brisées dans sa relation avec Voldemort... Elle savait que c'étaient des souvenirs qu'elle ne pourrait jamais oublier, les bons comme les mauvais.

La jeune femme carra les épaules et ferma les yeux, se réjouissant à l'idée qu'elle était sur le point de revoir ses meilleurs amis. Ressentant l'impression familière du Transplanage, elle fit un tour sur elle-même et laissa son corps partir dans le temps et l'espace.

Soudain... vlan !

Hermione poussa un cri et s'écroula sur le sol. Au lieu d'éprouver la même sensation que d'habitude, ce snap, normal, elle eut l'impression de rentrer la tête la première dans un mur de briques. Un sifflement aigu lui perça alors les oreilles et elle pressa ses mains contre. En déglutissant, elle sentit le goût du sel dans l'air. Elle rouvrit alors les yeux. Elle avait bien Transplané jusqu'au cottage, mais elle était reparue à au moins six mètres de la maison.

La porte du cottage s'ouvrit soudain à la volée et le sifflement cessa. Hermione baissa les mains et se mit debout au milieu de l'herbe craquante de sel qui lui arrivait aux cuisses.

Elle reconnut alors Bill Weasley comme il marchait dans sa direction, à la tête d'un groupe de personnes qui semblait se vider du cottage. Hermione reconnu aussitôt chacun d'eux : une grande partie de l'Ordre du Phénix, y compris Lupin, Tonks et Fol'Œil. Il y avait tous les Weasley aussi, sauf... Fred, bien entendu. Georges semblait d'ailleurs désaccordé sans son frère jumeau. Puis, Harry se montra. Il se tenait avec Ron et Ginny à l'arrière du groupe, les adultes se tenant devant. Hermione nota que tous avaient leur baguette à la main, levée, prêts à attaquer.

La jeune femme leva alors les mains, afin qu'ils voient tous qu'elle n'était pas armée, et qu'elle ne leur voulait pas de mal.

Ils ne me feront pas de mal, songea-t-elle avec espoir.

Ils la regardaient tous comme si elle était une étrangère. Est-ce qu'ils ne la reconnaissaient pas ? Hermione supposa alors que les vêtements noirs et ses cheveux mal peignés la faisaient ressembler à un Mangemort, alors elle décida de parler.

— Hey les amis, c'est moi... dit-elle d'une voix hésitante.

Elle déglutit avant de continuer.

— C'est moi, Har... Hermione, vous ne me reconnaissez pas ?

Elle avait failli dire son autre prénom, mais s'était reprise au dernier moment. Soudain, une question lui sauta à l'esprit : Qui était-elle ? Hermione ou Harmony ?

Elle remarqua aussitôt que la majorité des Weasley se détendirent en l'entendant, mais Harry et les Aurors restèrent tendus.

Bill prit la parole en premier :

— On sait qui tu es, Hermione. La question est, que fais-tu ici ?

Hermione fit un pas en arrière et tout le monde se tendit, alors elle s'immobilisa.

— J'ai... J'ai besoin d'aide. Je ne sais pas si vous croyez ou non à tout ce que le Ministère et le Daily Prophet ont dit, mais moi, je vais vous dire la vérité. Ils mentent. Je n'ai jamais été un Mangemort.

Pour le prouver, elle remonta ses manches pour leur montrer ses bras intacts. Lorsque son charme Serpentine glissa sur son bras gauche, elle redescendit ses manches dans le même mouvement.

Remus Lupin fit alors un pas en avant et Hermione nota avec soulagement qu'il avait baissé sa baguette.

— Hermione, tout le monde sorcier est à ta recherche. Le Ministère veut justice pour ce que tu as fait autant que pour ce que Voldemort a fait.

Au moment où le nom du Seigneur des Ténèbres fut prononcé, la tension remonta aussitôt dans le groupe et Hermione pouvait presque sentir sa présence non loin d'eux. Elle esquissa un bref sourire pour soulager la tension.

— Je peux tout expliquer...

— Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as aidé Voldemort à s'enfuir de Poudlard ? demanda une voix mauvaise à l'arrière du groupe.

Tout le monde se tourna et Hermione regarda Harry approcher, sa baguette dans la main.

— Harry... souffla-t-elle douloureusement.

— Je t'ai vu de mes yeux, reprit le jeune sorcier presque en criant. Tu as assommé tous ces agents du Ministère ! Tu m'as empêché de le tuer, Hermione ! Voldemort serait mort à présent si tu n'avais pas été là !

— Je sais à quel point ça parait horrible, Harry, mais j'avais mes raisons.

— Tu as disparu pendant des mois, reprit Harry. Sans rien dire à personne, à Ron, à moi, rien !

— C'est... parce que Dumbledore et Rogue m'ont interdit de parler de quoi que ce soit à qui que ce soit, répondit-elle rapidement. Harry, tout est la faute de Dumbledore ! Il m'a envoyée chez Voldemort, ça faisait partie de son plan !

Les sorciers en face d'Hermione échangèrent des regards et certains baissèrent leurs baguettes. Mais Harry ne détourna pas le regard. Il la fixa et se mit à parler lentement :

— Dumbledore avait prévu que tu m'empêches de tuer Voldemort ?

Hermione eut envie de rire, mais elle surpassa ses émotions et secoua la tête.

— Je ne crois pas...

Alastor Maugrey fit alors un pas en avant en prenant appui sur sa canne et posa une main sur l'épaule de Harry.

— Je pense que nous devrions la laisser s'expliquer à l'intérieur, grogna-t-il d'une voix profonde. Si cela te va, William.

Bill hocha la tête.

Tout le monde retourna alors dans le cottage, rangeant sa baguette dans sa poche, et Hermione descendit de la petite colline herbeuse en les suivant. Avant d'entrer, cependant, elle remarqua que Ginny semblait traîner pour l'attendre. La rouquine lui décocha un mince sourire.

— Je n'ai jamais cru un seul mot de tout ce que le Daily Prophet a écrit sur toi, dit-elle en lui prenant le bras. Ron non plus, lui souffla-t-elle juste avant d'entrer dans la demeure.

À suivre...


✔️ Serpentine - Livre 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant