✔️ Serpentine - Livre 2

Chapitre 39

Une fois les cours terminés, Hermione ne savait pas ce qu'elle devait faire ensuite. Elle avait espéré que certains de ses élèves viendraient la voir après coup, pour lui poser des questions ou demander des précisions, mais rien. Certains lui avaient jeté un coup d'œil timide avant de s'incliner et quitter la tente. Elle suspectait sa colère après Barty de les avoir un peu terrifiés, après tout, ils ne savaient pas si elle possédait la même propension à s'énerver que le Seigneur Noir. Mais elle le leur montrerait ; elle leur apprendrait tout cela avec la bonté et patience qu'il avait rarement montrée à ses Mangemorts. La seule question était, est-ce que son échec à punir Barty allait pousser ses élèves à prendre l'avantage sur elle, comme Voldemort l'avait prévenue ?

Elle avait désiré maudire Barty, mais devant tant de gens ? Si elle l'avait fait, elle l'aurait peut-être tué et aurait alors perdu toute sa compassion ; ils auraient e peur d'elle et elle ne serait pas plus miséricordieuse que le Lord lui-même – du moins à leurs yeux.

Plus elle y pensait, plus elle éprouvait du soulagement à ne pas avoir blessé Barty. Ses elèves avaient besoin de voir que même sous le coup de l'émotion, elle était capable de garder le contrôle et ne pas céder à ses pulsions.

Cependant, s'ils tentaient de prendre l'avenage sur sa bonté, elle n'aurait d'autre choix que de leur infliger une quelconque forme de punition. Elle espérait vraiment que ce moment n'arriverait jamais, elle voulait que ses leçons soient un endroit sûr pour que ces enfants puissent venir et apprendre. Au dehors, ils étaient entourés de dangereux sympathisants qui anticipaient tous les plans destructeurs du Seigneur Noir, tandis qu'au moins, dans sa tente de loisirs, elle avait la seule chose sur laquelle elle avait réellement le contrôle.

Hermione se promit à elle-même qu'elle ne laisserait rien lui retirer ce contrôle, et encore moins Barty.

Elle quitta la tente et regarda autour d'elle l'intense activité tout en se demandant quoi faire maintenant. Elle songea à chercher Voldemort et lui tenir compagnie pendant qu'il travaillait ; il n'y avait aucun doute qu'il était en train de comploter comment infiltrer le Ministère – une information qu'elle trouvait d'ailleurs plutôt attirant, mais il était encore dans une de ses étranges émotions, elle pouvait le sentir de là. Agitation, ennui... Elle ne pouvait pas dire si cela avait un lien avec la planification de l'attaque, mais elle savait qu'il était de mauvais poil et que si elle lui parlait de ce qu'il s'était passé avec Barty, ce serait encore pire. D'ici à la fin de la journée, il en aurait entendu parler, bien entendu, et Hermione n'avait pas envie d'être le point central de la colère du sorcier, même si ce serait inévitable.

Hermione naviguait à travers le campement, laissant divaguer ses pensées et se retrouve finalement à la tente où les enfants étaient regroupés, qu'elle avait visités le jour précédent. Leurs rires sortaient par la porte ouverte où elle pouvait voir les plus petits courir partout tandis que les adultes les pourchassaient. Elle sourit à elle-même et quelque chose en elle se serra. Elle sentit alors un à coup sur sa robe et elle baissa les yeux pour découvrir une paire d'yeux bleus. La petite fille aux cheveux noirs qu'elle avait rencontrés plus tôt, Aislin, se tenait là avec un grand sourire.

— Coucou toi, dit Hermione en se baissant devant elle.

— Salut, tu es occupée ? gazouilla la fillette.

Hermione laissa échapper un rire.

— Je m'ennuie en fait !

— Super ! Je voulais te parler, mais maman à dit que non parce que tu étais occupée.

— Eh bien, tu m'as coincée dans un moment de libre. Je suis contente, je voulais te parler aussi.

Aislin prit alors la main d'Hermione et l'entraîna après elle. Elles s'éloignèrent du brouhaha du campement et se dirigèrent vers le nord et la rivière. La fillette se laissa alors tomber sur un carré d'herbe en croisant les jambes en tailleur et invita Hermione à en faire autant. Hermione replia donc ses jambes sous elle, tâchant de trouver un coin sec pour ne pas salir sa robe.