Ma dernière chance de vivre

Vivante

Une obscurité m'entoure. J'ouvre les yeux. Je suis à l'hôpital. Et je vois James dormant sur une chaise, la tête sur mon lit. Je souris. Je suis de retour. Il est profondément endormi. Je devine facilement ses cernes et sa fatigue. Je le regarde. Son dos se soulève doucement et retombe. Je sais très bien qu'il a tenu à me veiller jour et nuit. Et maintenant c'est moi qui le surveille. Il semble si paisible. Je lève la tête et croise le regard d'une infirmière. Elle me regarde interloquée. Je sais exactement à quoi elle pense. C'est impossible. Je suis vivante. Elle pars en courant. Je souris. Elle doit me considérer comme une miraculée. Peut être que j'en suis une. L'infirmière revient suivie par deux médecins. Ils écarquillent les yeux. Ils entrent et avant qu'ils n'ouvrent la bouche, je leur fais signe de se taire. Un médecin s'approche de moi tandis que ces collègues sortent et discutent dehors, en me jetant des regards furtifs.
- Je m'appelle Rémi Cart. Et toi ? me demande t-il en chuchotant.
- Béatrice Froust. Mais vous la savez déjà.
- Effectivement. Sais tu ce qu'il s'est passé ?
- J'étais dans le coma. Et je suis revenue.
- C'est vrai. Je dois t'informer que ça fait deux mois.
Je le regarde, surprise.
- Deux mois qu'il passe son temps libre ici. Deux mois qu'il te parle sans répit.
Je regarde James. Il est formidable. Deux mois que je suis un légume et qu'il s'obstine à me parler. Ça fait deux mois que je ne lui répond pas.
- Béatrice nous allons te faire passer des tests. Je dois t'avouer que nous ne pensions pas voir ton état s'améliorer.
- On pourra les faire demain. S'il vous plaît. J'aimerais bien le remercier.
- Je comprends. Repose toi.
Il se retire après avoir vérifié mon électrocardiogramme. Je souffle et décide de réveiller James. Doucement je lui tapote l'épaule. Il lève la tête et me dévisage. Un sourire se dessine sur son visage et il me prends dans ses bras. Il me sert dans ses bras et je me laisse faire. Je commence à pleurer sur son épaule. Il s'assoit en face de moi et sèche mes larmes. Je renifle et lui rends son sourire.
- Tu été là.
- Je ne t'abandonnerai jamais Tris. Jamais.
- Moi non plus. Mais tu a tenu bon. Tu es resté même quand on t'affirmais que j'étais perdue.
- Je savais qu'ils avaient tort. Tu es une battante. Tu es ma championne et tu es revenu.
- Je t'aime tellement James...
- Moi aussi. Moi aussi.
- Je n'arrive pas à croire.
- Tu es là maintenant. Nous sommes ensemble.
- Je suis vivante.