es regards s'écarquillent. Louis sent son cœur battre la chamade, de nouveau. C'est comme un cercle sans fin. La peur revient tout le temps à la fin de ce cercle. Parce que, malgré qu'il soit celui à tenir la main d'un inconnu, lui aussi ressent la peur.
Des enfants pleurent, leur mère désespérément essaie de les calmer. Elle caresse la joue de l'un, serre la main de l'autre mais son visage est terrorisé, elle sait ce que ces pleurs peuvent provoquer. Et ils le provoquèrent. Le premier coup de feu. Le bouclé a brutalement plaqué sa main sur ses lèvres, les larmes ravagent déjà ses joues alors que Louis reste là, silencieux, fixant le corps agonisant d'un des enfants et de leur mère. Il n'a même pas la force de pleurer. Sa main a un peu desserrer celle du bouclé qui s'est précipité à reprendre l'étreinte.
C'est à ce petit coup de pression que Louis le regarde. La terreur qu'il lit sur son visage le fit baisser les yeux. Son père avait-il eut le même regard en voyant les flammes manger le sol jusque lui ? Sa mâchoire se crispe, il ne veut pas penser à ça. Il se répète qu'il avait bien fait. Il se répète que tout ira bien un jour pour lui mais la situation l'empêche de penser correctement, les pensées s'emmêlent. Les monstres rouges, la fumée, la peur, la haine, l'angoisse, tout remonte en lui et il se mit à vomir. De suite, des armes se braquèrent sur lui .Louis relève alors lentement le visage, son regard bleu enflammé se met à fixer l'homme face à lui qui le vise en plein front. Il le regarde, avec une telle puissance, le visage livide, le cœur battant dans un mauvais rythme, la respiration du bouclé de plus en plus forte à côté de lui. Il est prêt à mourir, presque suppliant même. Il est prêt à se faire punir pour son erreur. Il se redresse, choisissant d'en finir. Parce qu'il ne mérite pas de vivre, il ne mérite pas de respirer alors que deux personnes ne le font plus à cause de lui. Les remords le dévorent, ça finira par le tuer de toute manière.
Louis ne pense pas à la douleur que va provoquer la balle dans son abdomen, ni à ce qui va se passer après, il ne pensa pas à la mort, quelque chose retient son attention. Sans savoir pourquoi, ce garçon près de lui, il ne veut pas qu'il meurt. Il a envie de sauver une vie, il a envie d'être un héros une première et dernière fois. Pour avoir servi à quelque chose, pour ne pas avoir été seulement un criminel. Seulement, si on le tue, étant donné qu'il tient la main de l'inconnu, ce dernier sera sûrement le prochain. Louis baisse alors les yeux, relève ses mains contre le mur et ferme ses paupières. {Pas moi. Pas moi. Pas maintenant. Laissez-moi encore vivre. Je vous en supplie. Pas moi.} Un bruit.
L'homme vient de baisser son arme. Louis pousse un soupir de soulagement jusqu'à se rendre compte que non, il ne l'a pas baissé, il l'a pivoté. Légèrement à droite. Sur ce garçon. Louis n'avait pas remarqué que le bouclé respirait de plus en plus mal et de plus en plus bruyamment et que depuis quelques secondes il est pris par des sanglots. Le mécheux écarquille les yeux en voyant l'Homme tirer sur le chargeur et placer son doigt sur la gâchette.
Les portes s'ouvrent, la police, le bruit, les cris, les braqueurs qui paniquent. La panique. Le braqueur qui vise Harry dans un coup de peur appui sur la gâchette, un bruit, un cri, un silence puis des pas affolés et une course. Ils ont pris la fuite. Le sang coule contre le mur blanc de la banque. Un rouge sanglant, un rouge sans imperfection qui marque à jamais ce bâtiment de cauchemars. Harry, l'inconnu à la respiration inefficace, est figé, au sol, les yeux écarquillés, les mains tremblantes, le cœur s'emballant comme des tambours lors d'une soirée animée. Il n'arrive pas à croire qu'il respire encore.
Lentement, son regard se lève sur son voisin. Il est debout, le jean troué, une plaie profonde sur la cuisse, sur sa peau. La balle a frôlé son corps, minimisant les dégâts mais laissant une trace, une réelle trace de son passage. En poussant Harry au dernier moment, il l'a sauvé, mettant sa vie à lui en péril. Louis aussi est figé. Il réfléchit. Il se demande. Pourquoi l'a t-on laissé en vie ? Pourquoi cette balle n'a pas traversé sa chair ? Etait-ce finit ce cauchemar ?
Mais très vite, c'est la panique qui le dévore. Des policiers, partout. Ils viennent voir les victimes, les interroger, prendre leur nom, leur prénom. Louis pose donc ce qu'il pense être le dernier regard sur Harry puis se glisse dans la foule terrorisée. Une fois dehors, il se met à courir mais la douleur à sa cuisse le rattrape vite. Il a un couinement douloureux et s'arrête pour constater les dégâts de sa blessure. Il se rend alors compte de l'importance de la plaie. Sa main est déjà immaculée de son propre sang. Seulement, il y a encore les policiers, s'il va à l'hôpital, il devra donner son identité. Il doit partir. Douloureusement, comme cette fois dans les rues nocturnes de Londres, il se met à courir à en perdre souffle. Il allait pour bifurquer dans une rue sombre quand quelqu'un lui agrippe le poignet
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Delicatebrutality
FanficFiction Larry. © Article L111-1 L'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral...