🐶10 décembre 2028🏐

112 5 2
                                    

Sachirou arrêta la voiture à quelques mètres de l'entrée du garage, qui était juxtaposée à la maison, le coeur lourd. Les mains fermement collés au volant, il leva un court instant les yeux vers son rétro central. Il défia son reflet du regard, comme pour se donner du courage.

Finalement, au bout d'une dizaine de minutes - et autant de notifications sur son portable - il sortit du véhicule. Un sac plastique dans une main, sa sacoche de l'autre, il remonta lentement l'allée qui menait à l'entrée. Il pouvait entendre le joyeux brouhaha à l'intérieur, signe que tout le monde était encore debout. Il enfouit au plus profond de lui-même ses pensées sombres, tandis qu'il ouvrit la porte...

"Tadaima..." murmura-t-il, sans trop de conviction.

"Papa !!!"

Des bruits de pas, accompagnés de courts aboiements, se firent entendre dans le long couloir menant au genkan. Haru et Minato, âgés de six et quatre ans, se présentèrent à lui, un immense sourire aux lèvres. Ils étaient suivis de près par Akino, un Shikoku Ken d'environ trois ans.

"Okaeri, papa.." annonça Haru.

"'Kaeri!!" répèta joyeusement son petit frère.

Le coeur de l'Alpha se réchauffa à la vue de ses fils, vêtus de leur pyjama, flattant le chien, venu le coller. L'aîné se mit à babiller et raconter sa journée, alors qu'il enlevait ses chaussures.

"... et puis, oncle Aki, il nous a emmené voir Santa Chan!!" continua ce dernier.

"Il nous a donné des bonbons aussi!" renchérit son cadet.

Surpris, Sachirou leva les yeux vers son compagnon, venu les rejoindre, qui confirma la chose d'un bref signe de tête, l'air désabusé.

"Voilà qui explique votre excitation tardive.. marmonna-t-il, en ébouriffant affectueusement les cheveux bouclés (respectivement blancs et chatains). Mon cher beau-frère a finalement survécu, Kourai Kun?" ajouta-t-il en direction de celui-ci.

"Ah ah très drôle, Sachirou... On t'attendait, pour passer à table. Aki Nii m'a ramené des Shumaïs, quand il est venu me déposer les enfants."

L'Omega fronça les sourcils, décontenancé par son manque de réaction à l'évocation du plat qu'il appréciait le plus. Il dû se retenir de sonder les émotions de l'homme qu'il aimait, alors que des pleurs vinrent semer le trouble. 

"Je vais aller la voir.. intervint le vétérinaire, une main posée sur l'épaule du plus petit. Fais manger ses frères, en attendant, d'accord? Je reviens tout de suite.."

Il monta au deuxième étage, non sans passer par la case salle de bain pour se laver les mains, puis se dirigea dans leur chambre, lieu d'où provenait les pleurs. 

"Hey, hey.. murmura-t-il doucement, tout en avançant vers le berceau, qui était accolé au lit parental. En voilà une qui est bien grognonne, hmm?"

Il en sortit Seika, âgée d'un peu moins de cinq mois, dont les pleurs avaient cessé dès qu'elle l'avait entendu. Il fit un petit sourire, amusé de voir à quel point elle se calmait aisément avec lui. Il admirait son joli minois, admiratif de ce que peut la génétique avait pu faire, sur leurs trois petits.

Bien que la fratrie ait héritée de la forme des yeux de leur mère, la fillette était la seule à avoir également eut les yeux verts. Elle allait très certainement avoir en plus de cela, une chevelure, chatains comme les siens, ressemblant à un plumage d'oiseau, à en juger la façon dont ils poussaient.

Il la changea rapidement, vérifiant dans le même temps si elle avait de la température, sachant qu'elle souffrait de ses poussées dentaires. Ce qui n'était pas, visiblement, le cas. Rassuré sur ce fait, il la tint délicatement dans les bras pour rejoindre le reste de la famille.

Os de décembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant