OS 9 [spécial Noël]

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Appartement en plein centre de Yokohama, 22h03, le 24 décembre 20xx :

Chûya l'aimait. Il ne pouvait pas le tuer. 

D'abord, ce n'était pas raisonnable. 

Ensuite, les liens entre la Mafia Portuaire et l'Agence des Détectives Armés n'étaient pas encore assez solides pour survivre à un "incident" du genre...

Bordel.

Dazai lui tapait vraiment sur les nerfs et s'il ne tenait pas à lui plus que de raison, le roux l'aurait déjà égorgé depuis au moins deux bonnes heures. 

Tout ça parce que cet idiot n'était pas capable de comprendre le principe d'obligations professionnelles.

"S'il te plaît."

Tiens, ça faisait longtemps...

Au moins dix secondes depuis son dernier regard de chien battu. 

"Pour la dernière fois, non, je ne peux pas refuser un ordre du parrain, même pour toi.

–Dis plutôt que tu ne veux pas le faire."

Elle était bonne, celle-là. 

Comme si Chûya avait envie de passer des heures à trier des dossiers dans un bureau de la ville voisine...

Qui plus est le jour de Noël.

Si le rouquin se fichait royalement de cette fête, ce n'était pas le cas des autres automobilistes. L'année dernière, il s'était presque résigné à rentrer chez lui à pied.

Plus jamais il ne subirait des embouteillages pareils, il se l'était juré.

Cette fois-ci, il passerait le week-end sur place et ce, quels que soient les arguments de l'espèce de grande asperge qui partageait sa vie.

"Je vois. Tu n'essayes même pas de le nier."

Espèce de grande asperge qui, soit dit en passant, était le détective le plus borné que l'univers ait pu créer.

"Combien de fois vais-je devoir te répéter que je n'ai pas le choix ?

–Jusqu'à ce que tu acceptes de rester."

Foi de mafieux, Chûya était bien trop sobre pour supporter des répliques aussi pourries. Si seulement il s'était servi un verre de vin avant de rejoindre son idiot d'amant dans le salon...

"Je ne comprends même pas ce qui te dérange. Ça fait partie de mon boulot. 

–Et alors ? C'est mal de vouloir passer du temps avec l'homme de ma-

–Ajoute un "de ma vie" après ça et je te jure que tu dors dehors ce soir.

–Je vais vraiment finir par croire que tu ne veux juste plus de moi."

Quelle réaction logique.

Ce n'était pas comme si le petit roux était fou amoureux de sa moitié, n'est-ce pas ?

"Tu n'as qu'à le dire si je ne compte pas pour toi."

Chûya était à deux doigts d'acquiescer.

Ce genre d'insinuations lui tapait sur le système. 

"Tu vas la fermer, oui ? 

–Ne me contredis pas surtout.

–Pas quand tu racontes des conneries, non.

–Ce ne sont pas des conneries. Tu parles de m'abandonner pour ton travail."

Silence. (Vite suivi d'un froid glacial.)

OS Soukoku [Bungo Stray Dogs]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant