OS 10

1.7K 109 197
                                    

Trois heures.

Chûya vérifia une dernière fois son téléphone et en déduisit que c'était le temps qui lui restait pour trucider l'espèce de grande asperge un peu trop collée à lui.

Trois longues heures.

Le rouquin hésitait. Valait-il mieux qu'il l'égorge, qu'il l'étrangle ou qu'il s'arrange pour l'ébouillanter avec la soupe du wagon-restaurant ?

Honnêtement, tous les moyens étaient bons pour que Dazai la ferme.

Il en était de sa propre survie.

Le roux détestait prendre le train. (Surtout quand le parrain ne le prévenait pas de toutes les contraintes.) Sincèrement, même en étant le plus objectif possible, il ignorait encore comment il allait résister à l'envie de jeter Dazai par la fenêtre.

Pense au bien de la mission. Ne craque pas. Ce n'est qu'une journée. Une seule stupide journée. Après, plus besoin de revoir cet...

"Chibi, je m'ennuie."

Sans blague ?

Étonnant venant de monsieur « je me sens obligé de casser les pieds de tout le monde pour survivre ».

Fichu imbécile plus nocif que du poisson avarié.

"Va emmerder quelqu'un d'autre, le maquereau. Je n'ai pas que ça à faire."

Ledit maquereau sourit et Chûya regretta de lui avoir accordé, ne serait-ce qu'un peu, son attention.

"Et risquer de rendre ma limace jalouse ? Jamais !

–Ça."

Le mafieux interrompit sa phrase pour fusiller du regard le plus grand.

"Ça n'a aucune chance d'arriver.

–Ça."

Le brun reprit la mimique du rouquin.

Histoire d'être plus crédible, il alla même jusqu'à s'abaisser légèrement.

"Ça reste à prouver."

Son sourire s'agrandit.

Au contraire de celui du rouquin.

"Enflure."

***

Six ans plus tôt :

L'enflure sourit. Inutile d'être brillant pour comprendre qu'il était derrière ce petit voyage improvisé. (À sa décharge, il avait juste « suggéré » au parrain qu'il serait bon de les envoyer, lui et son partenaire, en mission à l'autre bout du Japon. Rien de plus.)

Dazai jubilait.

Cette fois-ci, personne ne pourrait les séparer... Comme quoi, Mori et son argent pouvaient s'avérer utile de temps en temps. Le brun était bien content de pouvoir profiter d'un wagon privatisé.

Chûya allait en baver.

S'il n'endommageait aucun siège du train durant les quatre prochaines heures, Dazai serait infiniment déçu.

Et franchement, la déception n'était pas le sentiment qu'il préférait. (Autant dire qu'il comptait bien s'arranger pour que le rouquin pète un câble dans les trente prochaines minutes.)

Un nain de jardin en colère, voilà ce qu'il voulait voir.

"Continue de chanter ta propagande suicidaire à la con et je te jure que je te fais bouffer le sol."

OS Soukoku [Bungo Stray Dogs]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant