Sauver

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Livaï émerge de son sommeil, sa tête lui fait affreusement mal. C'est comme si son cœur était placé dans son crâne. Il essaye de se concentrer sur autre chose et remarque qu'il en caleçon, quasiment nu, coucher près d'Eren. Le brun semble encore dormir, son thorax se soulève de manière régulière. Lui aussi n'a gardé que ses sous-vêtements. À cette pensée les joues de Livaï s'empourprent. Il s'est passé quoi pendant qu'il dormait ? Il a beau fouiller dans sa mémoire, rien ne lui revient, la nuit, la discussion, les étoiles, et ensuite ? Bon, au moins ils sont tous les deux en vie, c'est le plus important. Perdre son gamin, ce n'était pas au programme, il ne le supporterait pas.

Des bruits provenant du couloir résonnent. La porte s'ouvre d'un grand coup et claque contre le mur.

-Ho Livaï, t'es réveillé ! Alors comment tu vas ? Bon je sais que t'as quelques côtes cassées mais faut bien être poli dans la vie. D'ailleurs t'as failli y passer, c'est l'une des premières que je te vois aussi faible, c'est un peu choquant. Et puis---

-Ta gueule.

La pauvre scientifique ferme la bouche puis la referme.

-Maintenant dis-moi ce qu'il s'est passé.

Hanji prend une chaise et s'assoit, les jambes écartées, ventre contre le dossier.

-C'est une longue histoire, commence-t-elle, quand on s'est aperçu de votre absence, Erwin a ordonné qu'on aille à votre recherche, mais vous n'étiez plus sur les lieux du combat. T'imagines pas la tête d'Erwin. Il s'est lamenté toute la soirée. Et puis ce matin, en allant vers le mur Sina, Petra a remarqué de la fumée dans les airs. Je suis partie avec ton escouade et on vous a retrouvé, toi inconscient et Eren se cassant la gueule par terre en s'évanouissant.

Livaï reste muet le temps que toutes les informations parviennent jusqu'à son cerveau. Il avait vraiment été nul. Il jette un œil à Eren qui est toujours endormis.

-Enfin bref... Dit Hanji. Pour Eren beaucoup de repos suffira, avec ses pouvoirs de titans j'ai rien eu à faire. Par contre, toi t'as les côtes en miettes, te connaissant t'en a pour un bon mois à rester au lit.

-T'es pas sérieuse ! Explose Livaï.

Qui fera le ménage et le thé pendant qu'il passe sont temps coucher à rien faire ? La pensée de voir le QG totalement sali lui donne envie de vomir. Il se redresse sur ses coudes prêt à donner un coup de poing dans les lunettes de la scientifiques. Mais la douleur le fait vite se rallonger.

-C'est un ordre du major, tu ne peux pas désobéir.

Elle se lève puis se dirige vers la sortie.

-Et comme tu es en incapacité de te lever et de me courir après... À plus le nain de jardin !

Sur ces mots elle s'enfuit dans les couloirs en rigolant de manière machiavélique. Déjà trop loin pour entendre ses insultes, Livaï arrête de crier. Il reste à fixer le plafond en cherchant des formes dans les ombres.

Une masse se met à remuer à côté de lui.

-Je t'ai réveillé ? Demande t-il au brun.

-Oui.

-Désolé.

Le silence s'installe avant que Livaï ne reprenne :

-On m'a dit que nous avez tirés d'affaire et par la même occasion sauvé ma vie. Merci.

Eren écarquille les yeux.

-Mais non ! Ce n'est rien caporal, c'était mon devoir après tout...

-N'empêche que contrairement à tout ce que tu as dit, tu as été très utile.

-Oui...

Soudain le caporal-chef se sent tiré en arrière par de grands bras. Ce qui ne manque pas de le surprendre.

-Merci caporal, pour tout. Alors s'il vous plaît, laisser moi vous aider et vous protégez !

Le ton d'Eren est déterminé, il est sincère. Pour une fois, on le considère comme un humain qui a lui aussi besoin d'être aidé au même titre que les autres. Ça le rassure, tout le monde ne pense pas de lui qu'il n'est qu'une arme sans émotions. Le rouge sur ses joues s'intensifie, et Livaï colle sa tête contre le torse chaud de son subordonné.

-Avec plaisir, merci Eren. Murmure-t-il assez fort pour être entendue.

Au départ surpris par ces paroles, Eren enlace maintenant son caporal, la tête nicher dans son cou.

Les deux compagnons – et bientôt plus que ça – s'endorment tous les deux dans les bras, non de Morphée, mais de l'un et de l'autre.

Fin

PerduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant