PROLOGUE

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Impossible. Impossible de bouger. Je me suis arrêtée là, à fixer le mur, en face de moi. Un trouble dans ma tête. Des idées confuses dans ma mémoire. L'impression d'être seule et entourée de monde à la fois. Cette image qui revient. Avoir la sensation de suffoquer, d'étouffer, de ne plus arriver à respirer. Juste le temps de 5 minutes. 5 minutes de désarroi. 5 minutes où le temps s'est arrêté. 5 minutes où tout autour de moi continue d'avancer, de vivre. 5 minutes. Seul, à plusieurs, accompagnée, je suis là, assise et j'ai la sensation d'être seule. Un trou noir. Un trou noir dans ma tête. Un trou noir dans mon esprit. Je me suis souvenu d'un détail sans importance mais qui pourtant est apparu à ce moment où j'étais la plus seule ; lorsque je n'étais encore qu'une enfant, mes parents venaient me souhaiter bonne nuit avant qu'ils aillent se coucher. Puis ils faisaient de même avec ma sœur. Un soir, ils sont seulement aller voir ma sœur. Pas moi. Et le soir d'après aussi. Puis le soir encore d'après. Puis ils ne sont plus jamais venus me souhaiter bonne nuit. Seulement à ma sœur. Alors la seule chose que je pouvais faire c'était pleurer en silence. J'avais dû faire quelque chose de vraiment très mal ce jour là. Mais je ne sais pas quoi. Je dois vraiment être un personne très méchante pour qu'à présent personne ne prenne en compte ce que je ressens et mon avis. C'est pour cela que j'ai compris que le seul moyen d'être forte c'est d'être seule. Ces pensées sont apparus et ont disparus si rapidement dans mon esprit que soudainement je me suis rendue compte que si je ne t'avais pas connu toi, je ne l'aurais pas rencontré elle, et que sans la connaître elle, jamais lui n'aurait croisé mon chemin. J'aurais poursuivi ma petite vie tranquille, sans aucun traumatisme. Malgré tout, je continue de penser que, bien que tu sois à l'origine de ma rencontre avec mon bourreau, jamais rien ne me fera regretter ta présence à toi, ton corps, ton sourire. Mais pour comprendre cela, il faut remonter quelques semaines, quelques mois en arrière, parce que cette fois-là...

Cette fois-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant