𝗅.𝖺. 𝗏𝗂𝖻𝖾﹐𝗵𝗲𝗲𝗷𝗮𝘆．

ⅻ️ : consequences．⊹

𐔌 ㅤ 📚ㅤㅤ ࣪ 𓈒

J'avais toujours les yeux clos, mais j'entendais tous les petits bruits autour de moi. Des bip, des gens qui parlent. Je parviens presque à entendre des pleurs. Mais de qui proviennent-ils ?

Je me sentais horriblement fatigué. Je ne savais pas où j'étais, ni avec qui d'ailleurs. Je n'ai aucun souvenir non plus. Et puis, d'un coup, j'eus l'impression que je commençais à sombrer petit à petit. Je sentais de l'agitation autour de moi, des gens marchant rapidement. Et puis plus rien. Silence radio.

C'est comme la dernière fois. J'ai les yeux fermés, mais j'entends mille choses autour de moi. Je me sens très faible. Où suis-je ? Qui suis-je ? Je rassemble le peu de force que j'ai pour réussir à ouvrir les yeux. Un décor plutôt étrange et inhabituel s'offre à moi.

Il y a une grande lumière qui m'aveugle au-dessus de moi. Des gens, protégés et habillés de la tête au pied, rangent, préparent. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis simplement allongé, et je ne peux pas bouger d'ailleurs, je n'ai pas assez de force.

Mais qui sont ces gens ? Que me veulent-ils ?

Et puis je sombre, je me laisse aller, en me disant que ce n'est pas plus mal comme ça. Tout devient noir, et je n'entends plus rien à présent.

J'ai l'impression que ce scénario se répète à l'infini, cela me fait peur. Je suis complètement perdu. Encore une fois, mon corps est faible, mes yeux sont fermés, mais mes autres sens fonctionnent. Qu'est-ce qui m'arrive ?

J'entends une personne rentrer dans la pièce, je la sens se poser à côté de moi. À vrai dire, je n'ai pas les idées claires, et je veux simplement qu'on me sorte de ce cauchemar, qui n'en est pas un, justement. Un léger silence régnait dans la pièce, puis il fut brisé.

❝ — Jay, je t'en supplie...

Murmurait une voix douce et masculine.

Cette voix m'est familière, pourtant je n'arrive plus à l'assimiler. Je sentis sa main se poser sur mon front, caressant le haut de ma tête et mes cheveux. Je frissonne face à ce toucher, qui me fut d'ailleurs aussi familier.

J'eus même l'impression que la personne parlait entre deux sanglots. Il faut que j'ouvre les yeux, je ne peux pas rester comme ça, dans le brouillard. Mes yeux finirent par s'ouvrir avec difficulté. Je reconnus immédiatement la personne en face de moi.

Heeseung.

Et puis une tonne de souvenirs me reviennent en tête. L'accident de voiture, mes torts... On dirait bien qu'il n'est pas blessé, et heureusement d'ailleurs. C'était de ma faute. Je regarde la pièce dans laquelle je me trouve.

— Heeseung, explique-moi. ❞

Fis-je faiblement.

J'avais raison, ses yeux étaient mouillés, sûrement retenant des larmes. Un léger sourire était apparu sur ses lèvres, son visage s'était illuminé quand il a vu que j'étais finalement réveillé. Il souffla un bon coup pour prendre la parole ensuite.

❝ — Oui, je vais t'expliquer. Tu te souviens quand on est monté en voiture ? Ce jour-là, on a causé un gros accident. Comme tu peux le voir, je n'ai pas été blessé, simplement un choc, mais qui m'est ensuite passé. Pour ce qui est de ton état, tu étais réveillé bien avant, mais tu as sombré dans le coma.

Il marqua une pause, submergé par ses émotions. Dans son récit, il dit "on" mais il faudrait plutôt le remplacer par "tu".

— Et puis ça a duré quelques semaines. Les médecins ont eu le temps de faire des examens, et il fallait que tu sois opéré. Ils l'ont donc fait, et là nous sommes en salle de réveil. J'espère que tu vas bien... ❞

C'est donc ça. Je me rappelle m'avoir réveillé deux fois, et maintenant la troisième. Tout devient plus clair dans ma tête. La nature a bien fait les choses : j'ai tout pris et Heeseung est resté intact, du moins, physiquement. De toute façon, je le répète encore une fois, c'est entièrement de ma faute.

❝ — Je suis désolé, je mérite ce qu'il m'arrive actuellement.

Finis-je par répondre.

— Non, ne dis pas ça. J'ai eu ma part de responsabilité dans cette affaire. ❞

C'est à ce moment là que je commence à culpabiliser. Je n'ai fait que de l'insulter, lui crier dessus, et de refuser ses aides depuis le début. Peut-être bien que je suis amoureux, mais il est inaccessible. Du moins, peut-être que je complique aussi les choses.

Je me sens ingrat. J'ai envie de pleurer, là, maintenant, devant lui, mais je ne peux pas. Je suis brisé intérieurement. Je suis perdu. Je suis fatigué.

Je ne veux rien d'autre que lui.

Heeseung avait descendu sa main, qui était auparavant sur ma tête, pour ensuite caresser ma joue doucement.

❝ — Aller, repose-toi maintenant.

Je soupire puis ferme les yeux, n'ayant rien à faire.

— Je t'aime, idiot... ❞

Ce fut les derniers mots que je prononçais avant de tomber dans les bras de Morphée.