Passant devant le miroir de l'entrée, il s'arrêta un instant. Sa tenue lui convenait. Son beau veston pourpre était bien boutonné. Pas une tâche, pas une pelote ne traînait. Sa chemise noire était parfaitement repassée. Sa veste était proprement installée sur ses épaules. Il baissa la tête. Il épousseta son pantalon. Et finalement il se reconcentra sur son reflet. Il avait vraiment fière allure dans son nouvel uniforme. Il s'offrit un beau sourire. À quelques dents près.
Il quitta le miroir pour plutôt ramasser son tout nouveau sac et l'installer sur ses épaules.
Un bras se passa alors autour de lui et un baiser s'abattit sur sa joue. Le garçon râla, sa peau de lait le piquant désormais.
-Papaaaaa…!
L'adulte rit et passa sa grande main sur son menton carré.
-Quoi? Tu n'aimes pas ma belle barbe? Ta mère l'adore pourtant !
Perseus leva les yeux au ciel et rit malgré lui.
-J'ai passé l'âge que tu me fasses des bisous comme ça
Son père parut offusqué et l'emballa dans ses bras forts.
-Maintenant que tu as treize ans, tu commences à jouer les adultes?
Le petit brun secoua la tête avec amusement et rendit son étreinte à son ours de père.
-Vous m'envoyez dans une académie de grands, il faut assumer ! Il va bien devenir adulte un jour, ton petit !
L'adulte feigna quelques lourds soupirs de tristesse, resserant sa prise autour de son fils. Il emprunta une voix faussement murmurée.
-Si ça ne tenait qu'à moi, on aurait essayé de trouver une école plus proches de nous! Tu seras toujours mon petit Perseus, d'accord ?
Le susnommé hocha la tête avec conviction, son cœur tout de même bien heureux d'entendre ces paroles.Ils se firent, toutefois, rapidement interrompre par l'arrivée de la femme de leur vie.
-Qu'est-ce que vous faites encore dans l'entrée ? Vous devriez déjà être dans la voiture
Sa voix claqua comme elle en avait l'habitude. Mais les deux bruns reconnaissaient bien la bienveillance cachée de leur mère et femme.
-Chéri, va plutôt t'installer avec Perseus, je vais aller chercher Azrael
Alors qu'elle semblait se détourner pour repartir, elle se coupa dans son élan pour se rapprocher de Perseus. Elle glissa ses doigts dans la tignasse sombre de celui-ci, recoiffant ses cheveux en arrière.
-Pas fichu de te brosser correctement, hein? Le nargua t-elle avec un petit sourire.
Perseus ne la repoussa pas. Au contraire. Il adorait qu'on prenne soin de lui de cette façon. Il savait bien qu'il devait grandir. Les choses allaient changer. Surtout à partir d'aujourd'hui. Mais savoir que ses parents seront là pour le ramener à l'ordre et le chouchouter lui faisait gonfler le coeur de bien-être.
Une fois tout pomponné, sa mère lui embrassa le crâne et repartit chercher le petit dernier dans sa chambre. Aldrick emmena son fils aîné dehors. Ils s'installèrent tout deux dans la voiture, cette dernière déjà chargée des affaires du jeune étudiant qui, bien qu'attaché, semblait rempli d'excitation.À peine quelques minutes plus tard, la porte arrière droite s'ouvrit et Perseus tourna la tête. Les bras de sa mère déposèrent un bébé à la chevelure rousse sur son siège auto. Plutôt grand pour son âge, ses bonnes joues se trémoussaient en machouillant un anneau coloré. Une fois attaché, leur mère ferma la porte pour aller s'installer à l'avant, sur le siège passager.
Toute la troupe enfin parée, ils s'en allèrent.La route ne durait que deux heures, rien de bien méchant. Mais dans l'attente de cette rentrée, elle paraissait bien plus longue pour le pré-adolescent. Alors il observait l'étrange enfant qui lui servait de frère. Le petit semblait occupé à jouer avec ses pieds. Cette activité paraissait des plus passionnantes pour les enfants en bas-âge. Perseus ne comprenait pas. Lui aussi l'avait sûrement fait. Il ne s'en souvenait pas. Mais ça l'arrangeait.
Il abandonna ce petit être, et reposa plutôt son regard azur sur la route. Elle était bien monotone, du gris, du blanc, du gris, du blanc. Tout cela manquait de couleur à ses yeux.Enfin, ils arrivaient. Et maintenant qu'il se tenait devant tout ces immenses bâtiments, son excitation retombait. Laissant plutôt place à l'inquiétude. C'est qu'ils étaient impressionants ces bâtiments.
Un style ancien, à l'anglaise victorienne. Ils étaient liés les uns aux autres pas de tes beaux couloirs extérieurs, couverts de toits en ardoises.
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Paracosm
Narrativa generale["A paracosm is a detailed imaginary world. Paracosms are thought generally to originate in childhood and to have one or numerous creators. The creator of a paracosm has a complex and deeply felt relationship with this subjective universe, which may...