𝙉𝙀𝙐𝙍𝙊𝙎𝙋𝘼𝙎𝙏𝙐𝙈 • Megumi X Oc

CHAPITRE 001

▬Chapitre un: “Marche inlassable”▬

«— Dépêche toi Nori !
S'écria Fushiguro »

Megumi attendait que son ami le rejoigne - trop à la traîne derrière lui - avant de reprendre la marche en sa compagnie. La foule grouillante autour d'eux n'avait rien d'étrangère pour ces deux Tokyoites.
Le jeune homme aux cheveux en bataille avançait avec confiance, ses mains dans les poches, le dos légèrement voûté en avant, il traversait la rue d'Akihabara sans jetter le moindre coup d'œil autour de lui, tout simplement car il connaissait trop bien le chemin à emprunter pour en avoir besoin.

Son cerveau carburait, on pourrait presque en voir la fumée d'une locomotive s'en échapper, tant il ruminait.
Ces images tournaient en boucle dans sa tête, les mains abîmés de Nori, les quelques bleus qu'on pouvaient, par moments d'inadvertances, apercevoir par delà ses couches de vêtements, et son air de profonde peine, lorsque personne ne regardait.

Son ami allait très mal, Megumi le savait. Mais il ne semblait pas vouloir en parler, alors cette petite sortie avait pour objectif de lui changer les idées. Malheureusement, le Fushiguro n'était pas le meilleur des compagnon; il ne savait pas vraiment comment tenir une conversation, ou plutôt il n'en avait pas de lui-même l'idée.
Ni celle de vérifier que celui qui l'accompagnait était toujours avec lui.
C'est seulement après cinq bonnes minutes à marcher seul, Megumi se retourna de nouveau, lorsqu'il finit par s'en rendre compte

Nori était dix bons mètres derrière lui, le bras levé en espérant qu'il ne l'aperçoive.
Il n'était pas de bonne condition physique, facilement essoufflé, il n'avait pas su tenir la cadence de son ami athlétique. Sans parler de sa taille, ce n'était pas son mètre soixante qui allait lui permettre de voir quoi que ce soit dans la foule bruyante qui plus est.

Nori n'arrêtait pas de ce faire bousculer, de manquer de tomber, et de ce fait, de recevoir les regards noirs. Chacun d'eux le pétrifiait, martelait son petit cœur déjà engourdi. Réduisaient son envie d'avancer, de toute façon, personne ne se préoccupait de lui, alors à quoi bon lutter.
Sa marche se fit plus lente, et l'écart - déjà conséquent - avec Megumi ne faisait que s'agrandir, jusqu'à se qu'il ne s'arrête. Immobile au milieu du trottoir bondé, les coups d'épaules et les souffles méprisants se multipliaient, faisant croître son anxiété.

La tête baissée, il n'osait pas la relever et contempler la réalité qu'il s'imaginait: que Megumi était partit sans se retourner.

C'est alors qu'une main entoura son poignet, le faisant sursauter. Il leva vivement la tête, pour voir le visage inquiet du noiraud.

«— Nori, ça va? Tu te sens mal?
Demanda-t-il avec un air concerné »

Cette vision surpris l'adolescent, qui n'avait encore jamais vu quelqu'un l'observer avec une expression pareille; l'inquiétude.
Il devait se reprendre, afficher un beau sourire, qu'on ne lise pas son désarroi et sa peine.

«— Je suis juste un peu barbouillé.. on est bientôt arrivés ?
Demande-t-il de son meilleur jeu d'acteur »

Fushiguro l'observa longuement, mais face au regard de son ami, lui intimant de ne pas insister, il hocha la tête à sa question.

«— C'est dans quelques mètres, on sera au calme là-bas t'en fais pas. »

Nori sentit une main frôler la sienne, pour entourer son poignet. Il ne pouvait que constater la douceur des mains de Megumi, alors que ce dernier ne pouvait que s'accabler de la minceur de son ami. Mais pour chacun d'eux, le contact naissait naître de légères rougeurs.