CHAPITRE 002

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▬Chapitre deux: “un jour pas comme les autres”▬







«— Eh Kana, va nous chercher des boissons !
S'écria une lycéenne entre deux éclats de rire »




Le bras de son petit ami enroulé autour de sa nuque, l'adolescente vit sa demande se faire validée par tout ses amis présents, sauf la dénommée Kana.

La brunette était assise au sol, les jambes et la jupe trempées. Elle n'osait pas bouger, gardant la tête baissée, elle ne voulait pas la lever.
Ses soient disant amis - comme elle les présentaient à sa mère - lui avait renversé du café brûlant sur les cuisses avant de l'asperger de thé glacé pour qu'elle cesse de crier de douleur.


C'était cruel et méchant, mais ça les avaient tant fait rire.
Les larmes de cette pauvre fille n'avait en rien atténué leur hilarité, bien au contraire.

Que faire de ces déchets humains, des agglomérations de vices et de sauvagerie, elle n'y pouvait rien.
Rester assise sans émettre le moindre son était sa seule arme, son seul rempart. S'en était si désolant.






«— Bordel mais grouille toi!
Lui ordonna un autre de ses bourreaux


— Me dit pas que le choc de la brûlure t'as rendue sourde?


— Arrête t'es bêtises, c'est pas une brûlure, regarde, sa peau est toujours aussi blanche.


— Ah, t'a raison bébé. Du coup bouge. »






Kana se releva, titubant en direction de la porte alors qu'ils lançaient une nouvelle chanson.
Elle entendait la mélodie commencer alors que la porte se refermait, elle traversa le couloir en direction de l'entrée, seul endroit où l'on pouvait commander à manger. Ce karaoké manquait vraiment de modernité, mais son faible coût en faisait l'un des plus populaires pour les étudiants.

Alors qu'elle avançait en direction des escaliers, un violent vertige lui fit tourner la tête. Les pointes des ses mocassins vinrent rencontrer les bosses du long tapis bleu, Kana tenta de se rattraper, mais la douleur de ses mains rougies par le café brûlant lui fit lâcher sa prise.

Son corps dévala les longs escaliers cabossés, jusqu'à ce qu'elle ne tombe à ses pieds, la nuque brisée dans la plus grande indifférence, les pièces de karaoke insonorisées rendant son dernier cri muet. Comme durant le reste de sa vie, la pauvre Kana avait été ignorée, et le sang coulait, se rependait lentement autour de sa dépouille, à mesure que la vie lui échappait.





Nori observa le bas des escaliers, un étrange sentiment dans la gorge. Il ne savait pas pourquoi mais ce lieu très précis lui faisait ressentir une profonde tristesse.
Ses iris sombres étaient plantées à l'endroit exact où vingt ans auparavant une vaque de sang c'était formée. Sans qu'il n'en sache rien.

Il l'observait si intensément, son esprit se retrouvait absorbé par la moquette indigo, il avait la tête vide, sa perception du temps était altérée. Le faisant tanguer entre diverses émotions, comme si deux forces extérieur qui le tirait de deux parts bien distinctes.

Laquelle choisir ?






«— Eh Nori, on y va? »







Le jeune garçon sursauta violemment au contact de son ami, les épaules légèrement tremblantes il se dépêcha de retirer la main de Megumi, qu'il ne constate surtout pas sa torpeur.








𝙉𝙀𝙐𝙍𝙊𝙎𝙋𝘼𝙎𝙏𝙐𝙈  •  Megumi X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant