Partie 2 : Confession

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Voir le rouge souffrir rongeait peu à peu le bleu de l'intérieur. C'était trop inhabituel pour lui de ressentir quoique ce soit à l'égard d'une personne. Voir son adversaire préféré dans un piteux état signifiait deux choses pour lui ; il ne pourrait plus prendre plaisir à jouer avec le seul qui lui procurait autant d'adrénaline et surtout il ne profiterait plus des moments passés avec lui.
C'était vrai qu'il avait commencé à s'attacher à lui lors de leurs précieux one on one ou lors de soirées improvisées ensemble.
Alors il fallait rapidement trouver une solution au vu de la rentrée qui approchait à grands pas.
C'était tout bonnement inconcevable pour le rouge de rejoindre Too en délaissant Seirin. Les deux équipes s'étaient affrontées auparavant dans des duels acharnés qui prouvèrent leur rivalité en tout point.
Les deux rookies de chaque équipe avaient enfin trouvé l'adversaire qui leur permettait de repousser leurs limites quant à leur talent de génie du basket.

Les jours passaient et Kagami devenait de plus en plus troublé. Aomine lui proposait des tas et des tas de solutions mais cela n'avait aucun effet.
Depuis un moment il était préoccupé à propos de son invité surprise.
Réfléchissant tous les deux à une potentielle solution, ils trouvèrent de nombreux obstacles.
En effet le père de Kagami ne pouvait pas revenir au Japon avant au moins 6 mois à cause de son travail et son fils , à cause du lieu de son logement temporaire, vivait beaucoup trop loin de son lycée.
Une éventuelle émancipation serait trop compliquée à gérer donc ils pensèrent à une solution.
Ils envisagèrent de louer une chambre d'hôtel au centre de la métropole à deux pour limiter les frais trop importants qui tomberaient sur les épaules du garçon aux cheveux de flammes.
Il ne leur resterait plus qu'à réserver avec l'accord légal des parents d'Aomine et tout serait bouclé s'ils voulaient vivre ensemble. Enfin, uniquement sur le papier c'était réglé.
L'hôte était tout bonnement fortement inquiet pour son colocataire.

Cette situation l'avait directement touché puisqu'il le considérait comme la personne qui l'avait fait sortir du puit sans fond qu'il ressentit ardemment depuis tant d'années.
Une phase effroyable où il eut sans arrêt l'impression d'être le monstre cruel qui écrasait les rêves des autres, même ceux de ses amis d'enfance.

Son ingéniosité grandissante, sa soif de toujours s'améliorer et sa détermination sans aucune faille lui créa un basket des plus extraordinaires.
Si en plus il faisait partie de la Génération des Miracles, cela l'avait rendu encore plus remarquable.
Malheureusement jusqu'à une première confrontation avec son alter ego aux cheveux rouges, il s'ennuyait tellement de ne pas trouver quelqu'un à sa hauteur qu'il finit par devenir l'ombre de lui-même, celui qui se haïssait et haïssait tout le monde, même ses proches.

La lumière de Seirin fut la représentation pendant un moment tout ce qu'il détestait, ses bons et mauvais côtés.
Son basket des plus distinctifs et sa grande gueule.
Son entêtement permanent et sa fierté.
Celle qui l'empêchait de reconnaître que oui, il n'était pas invincible.
Qu'il avait aussi le droit à l'erreur.
Et surtout que ce n'était pas mal de demander de l'aide. Cette aide c'était Kagami.
Au dénouement du deuxième match, il avait enfin ouvert les yeux quand il avait aperçu Kagami triomphant.

Il s'était dit qu'il avait enfin rencontré cette personne qui lui redonna l'espoir ainsi le goût d'une passion qui s'était éteinte depuis si longtemps.
Ce goût de la victoire laborieuse et méritée qui s'était estompé avait laissé place à la défaite édifiante mais bien nécessaire.
Il l'avait changé, totalement.

Progressivement, les deux basketteurs s'étaient rapprochés surtout lors des moments de chagrin de celui aux cheveux de volcan. Cela avait créé une relation basée presque exclusivement sur de la confiance entremêlée d'une amitié fraternelle quelques peu... fusionnelle ?
Lorsqu'ils étaient tous les deux ils partageaient leurs problèmes, s'amusaient, riaient, oubliaient ce qui les tracassaient et créaient une sorte de bulle éphémère où seuls eux deux prospéraient.

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